Ils ont averti que ces exécutions illégales pouvaient constituer des crimes de guerre et que les disparitions forcées pouvaient constituer des crimes contre l’humanité si elles s’inscrivaient dans le cadre d’attaques généralisées ou systématiques contre des civils.

« Les responsables de ces homicides illicites et de disparitions forcées, qu’ils soient directement impliqués ou complices, doivent être poursuivis », ont déclaré dans un communiqué ces experts, exhortant les autorités maliennes à mener des enquêtes rapides, indépendantes et transparentes sur ces meurtres et disparitions forcées.

Des corps en décomposition

Le 12 avril 2025, une centaine d’hommes, pour la plupart issus de la communauté peule, ont été arrêtés par les Forces armées maliennes (FAMA). Elles étaient accompagnées par des personnels militaires et de sécurité recrutés par le groupe dit « Wagner », basé en Russie.

Les arrestations ont eu lieu sur un marché de Sebabougou, dans le cercle de Diéma, dans la région de Kayes. Si certaines des personnes arrêtées ont été libérées immédiatement, une soixantaine d’autres auraient été emmenées au camp militaire de Kwala, dans la région de Koulikoro.

Selon des informations non confirmées, les personnes arrêtées ont été torturées et interrogées sur leurs liens présumés avec des « terroristes » au camp militaire de Kwala. Ensuite, des personnels militaires et de sécurité recrutés par le groupe dit « Wagner » auraient emmené les victimes hors du camp et les auraient exécutées en ouvrant le feu sur elles.

Entre le 21 et le 22 avril 2025, plusieurs dizaines de corps en décomposition, soupçonnés d’être ceux des personnes arrêtées à Sebabougou le 12 avril 2025, ont été retrouvés dispersés aux abords du camp militaire de Kwala par des personnes à la recherche de leurs proches.

Un sort inconnu

Bien que le nombre exact de morts ne soit pas clair, au moins 65 personnes auraient disparu ou auraient été déclarées portées disparues après avoir été arrêtées à Sebabougou. Le sort des victimes et le lieu où elles se trouvent restent inconnus.

Dans un communiqué daté du 28 avril 2025, les Forces armées maliennes ont confirmé avoir mené des opérations militaires entre le 11 et le 15 avril 2025 dans plusieurs zones, dont Sebabougou et Kwala. Elles ont ajouté avoir « neutralisé » plusieurs combattants de « groupes armés terroristes ».

Sur un autre plan, les experts se sont dit « profondément troublés par l’impunité totale apparente et l’absence de poursuites ou de prévention de ces violations attribuées à la fois aux forces de défense et de sécurité maliennes et au personnel de sécurité et militaire étranger du groupe [Wagner et/ou de l’organisation [Africa Corps] ».

Ouvrir une enquête

Les experts ont souligné que la Cour pénale internationale (CPI) pourrait déterminer si l’État malien n’a pas la capacité ou la volonté de mener des enquêtes efficaces et pourrait ouvrir une nouvelle enquête sur des crimes de droit international commis au Mali.

« En vertu du droit international, les commandants militaires et autres supérieurs, y compris les représentants du gouvernement, peuvent être tenus pénalement responsables des crimes commis par les forces armées sous leur commandement et leur contrôle effectifs », ont-ils averti.

Outre les membres du Groupe de travail sur l’utilisation des mercenaires et du Groupe de travail sur les disparitions forcées, le communiqué a été endossé par Eduardo Gonzalez, Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, et Ben Saul, Rapporteur spécial sur la protection des droits dans la lutte antiterroriste.

NOTE :

Les Rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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