Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de plus en plus de femmes enceintes et de mères allaitantes haïtiennes, ainsi que des enfants en bas âge, sont renvoyés vers Haïti, pays où l’accès aux soins et aux services de base est à l’heure actuelle très restreint.
Pour la seule journée de mardi, 416 personnes ont été expulsées à Belladère, dans le département haïtien du Centre, à la frontière dominicaine. Parmi elles figuraient onze femmes enceintes et seize mères allaitantes, selon les données recueillies par l’OIM.
Une prise en charge d’urgence à la frontière
« Les équipes de l’OIM ne sont pas présentes pendant les procédures d’expulsion, mais elles interviennent immédiatement à l’arrivée des personnes expulsées, qui se trouvent souvent dans des conditions extrêmement précaires, sans aucune ressource », a indiqué jeudi le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse.
L’agence onusienne distribue des repas, de l’eau et des kits d’hygiène aux personnes concernées. Elle fournit également à celles qui en ont besoin des soins de premiers secours et de santé maternelle, ainsi qu’un soutien psychosocial et des hébergements temporaires.
Un système de santé à bout de souffle
La détérioration de la situation sécuritaire en Haïti complique davantage la prise en charge des personnes expulsées. Selon M. Dujarric, les violences liées aux gangs armés et la baisse des financements humanitaires compromettent le fonctionnement des services essentiels, en particulier dans le département du Centre, où des violences récentes ont provoqué le déplacement de plus de 51.000 personnes.
Plus de la moitié d’entre elles sont des enfants, dont beaucoup se trouvent désormais dans des camps de fortune ou cherchent refuge dans d’autres régions du pays.
Dans le même temps, l’hôpital universitaire départemental de Mirebalais, un centre de référence de 300 lits, a été contraint de suspendre ses activités. « Des attaques armées, une évasion massive de prisonniers et la destruction d’infrastructures publiques ont mené à une fermeture progressive de l’établissement, qui accueillait jusqu’à 850 patients par jour, y compris pour des soins maternels et le traitement du cancer », a précisé M. Dujarric.
Des hôpitaux submergés, des ressources au plus bas
Les hôpitaux Sainte-Thérèse à Hinche et Albert Schweitzer, dans le département voisin de l’Artibonite, sont désormais sous pression, après avoir dû absorber une partie des patients.
Ces deux établissements manquent cruellement de matériel médical, d’oxygène et de kits d’urgence. Depuis la fermeture de Mirebalais, ils ont pris en charge plus de 200 blessés, victimes de tirs, d’accidents vasculaires cérébraux, de cas suspects de choléra et de malnutrition.
Sainte-Thérèse, en particulier, a accueilli plus de 3.500 personnes déplacées, triplant sa charge de soins externes.
Une réponse gravement sous-financée
Face à l’effondrement du système de santé, l’Unicef et ses partenaires déploient des cliniques mobiles dans les communautés d’accueil et les camps de déplacés pour venir en aide à environ 30.000 personnes, en coordination avec les autorités haïtiennes et l’organisation Caritas.
Les Nations Unies estiment avoir besoin de 908 millions de dollars pour venir en aide à près de quatre millions de personnes en Haïti cette année. À ce jour, seuls 6 % des fonds nécessaires ont été collectés, soit 57 millions de dollars.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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