Publié en amont de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le rapport souligne la dégradation de la situation depuis le coup d’État militaire de 2021, qui a fait dérailler la transition démocratique du Myanmar et déclenché une résistance armée généralisée.

Depuis, les forces militaires ont ciblé les populations civiles par des frappes aériennes, des bombardements d’artillerie et d’autres formes de violence, tandis que les groupes armés ont gagné du terrain, notamment dans l’État de Rakhine.

« Le pays traverse une crise des droits humains de plus en plus catastrophique, marquée par une violence incessante et des atrocités qui ont affecté tous les aspects de la vie », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Un bilan sombre

Le rapport dresse un bilan sombre : les opérations militaires ont tué plus de civils en 2024 que durant toute autre année depuis le coup d’État.

Dans l’État de Rakhine, l’armée d’Arakan a pris le contrôle de la majeure partie de l’État, déplaçant des dizaines de milliers de personnes, tandis que les civils rohingyas sont pris entre deux factions belligérantes, exposés aux meurtres, à la torture, aux arrestations arbitraires et à la destruction massive de leurs villages.

Selon certaines informations, certains groupes armés rohingyas ont également été impliqués dans le conflit.

Aggravation de la crise économique

L’escalade de la violence a eu des répercussions en cascade sur l’économie birmane, aggravant des conditions humanitaires déjà désastreuses.

L’économie birmane a perdu environ 93,9 milliards de dollars depuis le coup d’État, et le produit intérieur brut (PIB) ne devrait pas retrouver son niveau d’avant la pandémie avant 2028.

L’inflation a grimpé en flèche, le kyat a perdu 40 % de sa valeur et plus de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, confrontée à l’insécurité alimentaire et à la flambée des prix.

Les tremblements de terre de mars ont encore aggravé la crise, laissant des milliers de personnes déplacées, sans abri et privées de services de base.

Des bâtiments en ruines dans la région de Mandalay, au centre du Myanmar, après le tremblement de terre dévastateur de magnitude 7,7.

Contrôle militaire des revenus

Parallèlement, l’armée continue de contrôler des sources de revenus clés, notamment la banque centrale et les entreprises publiques, notamment dans le secteur extractif.

Si les sanctions internationales ciblées ont ralenti certaines sources de revenus, la junte a préservé ses sources de financement grâce à la conversion forcée des devises, aux restrictions à l’importation et à la répression des transferts d’argent informels.

Le Myanmar est également devenu le premier producteur mondial d’opium et de drogues de synthèse, et des réseaux criminels transnationaux prospèrent sous le régime militaire.

Une approche multidimensionnelle nécessaire

Le rapport préconise une réponse multidimensionnelle à la crise, notamment une aide humanitaire d’urgence, une aide transfrontalière aux populations déplacées et un engagement politique accru auprès des forces démocratiques du Myanmar et des structures de gouvernance émergentes.

Il souligne également la nécessité de rendre des comptes par le biais de mécanismes de justice internationale, notamment la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).

Le rapport a également identifié les « acteurs clés du changement » pour l’avenir du pays – les femmes, les jeunes, les minorités ethniques, la société civile et les acteurs pro-démocratie – et a souligné le travail des communautés qui ont établi des institutions locales et des formes de gouvernance, souvent avec une participation accrue des femmes.

Espoirs d’un avenir pacifique

Le rapport souligne l’importance de planifier l’après-guerre et de veiller à ce que les droits humains soient au cœur de l’avenir du Myanmar, de la reconstruction des systèmes au rétablissement des libertés fondamentales.

« Des individus et des groupes forts, ingénieux et respectueux des principes se mobilisent et créent les conditions d’un avenir inclusif et démocratique », a déclaré le Haut-Commissaire Türk. « Ils sont un brillant exemple d’espoir d’un avenir pacifique ».

Le rapport sera officiellement présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève le 1er juillet.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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