La Représentante spéciale du Secrétaire général en Afghanistan a rapporté de graves discriminations à l’encontre des droits des femmes et des filles depuis l’arrivée au pouvoir des talibans voici deux ans. 

Dénonçant vivement « la répression de l’opposition politique et de la liberté », « l’absence de représentation des minorités, les exécutions extra-judiciaires », ainsi que les arrestations arbitraires, la torture et les mauvais traitements, elle a martelé que « le manque de progrès en matière des droits humains est responsable de l’impasse actuelle ». 

Les autorités de facto refusent la nomination d’un Envoyé spécial

La Représentante spéciale a aussi noté le refus des autorités de facto de la nomination d’un Envoyé spécial. « Elles ont une préférence pour les approches bilatérales plutôt que multilatérales et affirment que l’interdiction de l’éducation des filles et du travail des femmes est une affaire interne, prenant ainsi le risque de prolonger l’impasse. » 

Pour que l’Afghanistan retrouve un siège à l’ONU, le respect du droit international est une condition « non négociable », a déclaré Mme Otunbayeva.

La Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), Roza Otunbayeva, intervenant devant le Conseil de sécurité.

Les besoins des femmes et des jeunes filles afghanes ont continué de croître en parallèle de l’approche de plus en plus répressive adoptée par les autorités de facto, a pour sa part indiqué le Chef et Représentant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève Ramesh Rajasingham, qui intervenait par vidéoconférence. 

« Depuis deux ans, les filles et les femmes sont marginalisées dans presque toutes les formes de la vie publique.  Elles se voient systématiquement refuser l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur, leurs déplacements sont limités et il leur est interdit de travailler, y compris dans le secteur humanitaire », a-t-il développé. 

Néanmoins, « l’OCHA a obtenu un certain niveau de coopération pratique avec les autorités de facto au niveau local, ce qui permet aux femmes afghanes d’être impliquées dans l’action humanitaire », a-t-il précisé. 

À ce jour, au moins 630 accords locaux de ce type ont été conclus pour permettre aux femmes afghanes de participer à toutes sortes d’activités d’intervention humanitaire, et certains programmes humanitaires qui avaient été initialement suspendus en raison des interdictions ont pu reprendre.

Besoins humanitaires records

Sur le plan humanitaire, M. Rajasingham a évoqué l’ampleur de la lutte quotidienne à laquelle sont confrontées tant de familles afghanes.  Alors que l’année 2023 touche à sa fin, les besoins humanitaires continuent d’atteindre des niveaux record, avec plus de 29 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire – un million de plus qu’en janvier, et une augmentation de 340% au cours des cinq dernières années. 

En octobre, trois tremblements de terre d’une magnitude de 6,3 en l’espace de huit jours dans la province occidentale du Hérat ont endommagé 40 000 maisons affectant 275 000 personnes qui vivent désormais dans des tentes et des abris de fortune, où elles sont exposées à la chute rapide des températures hivernales.  Dans les régions de l’est et du sud, le nombre d’Afghans rentrant du Pakistan a considérablement augmenté, à la suite de l’annonce par le Gouvernement pakistanais du rapatriement des « étrangers en situation irrégulière » à partir du 1er novembre.  Depuis, plus de 450 000 Afghans sont rentrés, dont plus de 85% sont des femmes et des enfants, a-t-il précisé.  Leur arrivée soudaine pourrait avoir des conséquences considérables pour l’ensemble du pays, selon M. Rajasingham, à moins qu’une aide durable et coordonnée ne soit apportée avec le soutien de la communauté internationale. 

Alors que la communauté humanitaire reste déterminée à fournir une aide fondée sur des principes, le haut fonctionnaire a regretté que la réponse humanitaire présente un déficit de financement critique de 1,8 milliard de dollars d’ici à la fin de l’année. 

L’exception humanitaire aux sanctions fonctionne

M. Rajasingham  a aussi évoqué l’exception humanitaire aux sanctions financières contre le régime de facto. Prévue par la résolution 2615, elle a permis d’atténuer les nombreuses difficultés rencontrées par les organisations humanitaires depuis août 2021.  Depuis l’adoption de la résolution 2615 en 2021, le nombre d’agences des Nations Unies et d’ONG faisant état de difficultés pour transférer des fonds en Afghanistan est passé de 87% à environ 50% aujourd’hui.  Mais des difficultés subsistent, a concédé M. Rajasingham, principalement concernant la réduction des risques bancaires. 

L’OCHA a enfin constaté des tentatives d’ingérence dans la programmation de l’aide par les autorités de facto, qui ont contribué à une augmentation de 21% des obstacles bureaucratiques et administratifs depuis janvier 2023.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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