L’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (UNPFII) réunit cette année plus de 2.000 participants, dont des hauts responsables des Nations Unies et des jeunes autochtones. 

Ensemble ils vont chercher à accroître l’accès des autochtones au financement, afin de leur permettre de garantir leur droits à l’autodétermination, de faire valoir leurs droits, de poursuivre leur développement économique, social et culturel et de financer leurs structures de gouvernance, comme le stipule la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. 

« L’élimination des obstacles aux flux financiers est cruciale pour assurer l’accès direct des peuples autochtones à la mise en œuvre de nos actions et programmes, pour disposer des moyens de financer notre autonomie et pour maintenir notre autodétermination », a souligné la Présidente de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, Hindou Oumarou Ibrahim. 

Cependant, les financements destinés aux peuples autochtones, en particulier l’aide internationale au climat et au développement, sont loin de répondre à leurs besoins, a souligné Mme Oumarou Ibrahim, qui est membre de la communauté peule Mbororo du Tchad. 

Vue d’un participant lors de l’ouverture de la 23e session de l’Instance permanente sur les questions autochtones.

Le rôle des autochtones dans la priorité accordée à la planète

« Nous devons passer d’une approche anthropocentrique à une approche biocentrique pour que notre jeunesse transmette aux générations futures une Terre mère en meilleure santé », a déclaré lors de l’ouverture des travaux, le Vice-président de l’État plurinational de Bolivie, David Choquehuanca.

« Pour ce faire, il est nécessaire de réorienter les ressources financières directement entre les mains des peuples autochtones, qui sont les gardiens de la biodiversité de notre planète », a fait valoir le leader Aymara. 

Bien que les peuples autochtones soient les gardiens de 80% de la biodiversité restante dans le monde, le financement de leurs droits fonciers et de leur gestion des forêts entre 2011 et 2020 représentait moins de 1% de l’aide internationale pour le climat, les recettes réelles n’atteignant probablement que 0,13 %, car les fonds sont souvent acheminés par le biais d’intermédiaires. 

La ministre des peuples autochtones du Brésil, Sonia Guajajara.

Investir dans les femmes et les filles autochtones

L’Instance a également insisté pour qu’une attention particulière soit accordée à la promotion des initiatives menées par les femmes autochtones afin de renforcer leurs droits économiques, d’autonomiser davantage les femmes et les filles autochtones et de dissiper les stéréotypes néfastes qui renforcent la discrimination. Le manque d’investissements dans les femmes et les filles autochtones restent particulièrement aigu. 

« Les contributions des femmes autochtones sont inestimables pour nos sociétés. Nous devons agir maintenant pour leur garantir un accès égal au financement et au soutien, afin de leur donner les moyens de diriger et de réussir », a insisté la ministre des Peuples autochtones du Brésil, Sonia Guajajara. 

Des propos reflétés dans l’hommage rendu par la Présidente de l’Instance à sa mère et ses grand-mères qui lui ont « beaucoup appris ».

« Elles m’ont appris le lien avec la nature et nos savoirs traditionnels, qu’un jour je passerai a mes enfants et aux jeunes filles de ma communauté. Elles m’ont appris aussi à protéger nos droits et défendre notre identité et notre culture, et que, malgré les discriminations nous devons prendre le devant », a partagé Mme Oumarou Ibrahim, affirmant qu’elle se battrait en ce sens « chaque jour, chaque minute, chaque seconde » aux côtés des participants tout au long de sa présidence de l’Instance.

Mettre en place des mécanismes de financement direct

La collecte et l’analyse des données sur les fonds alloués par les donateurs aux peuples autochtones posent également des problèmes, notamment lorsqu’ils sont confondus avec d’autres groupes.

Le manque de données disponibles souligne l’insuffisance des financements directs.

Pour résoudre ce problème, l’Instance appelle à la mise en place de mécanismes de financement direct pour les peuples autochtones et à éliminer les obstacles bureaucratiques, afin qu’ils disposent de l’autonomie financière nécessaire pour mener à bien leurs initiatives. 

« Nous avons besoin d’un financement direct, prévisible et à long terme plus important pour les peuples autochtones, notamment par le biais de mécanismes de financement publics, privés et dirigés par les autochtones, qui impliquent effectivement les femmes et les jeunes autochtones », a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l’ONU, Li Junhua. 

Les États membres, les institutions financières mondiales, les donateurs et les autres bailleurs de fonds doivent travailler en collaboration avec les peuples autochtones pour élaborer et hiérarchiser des stratégies visant à renforcer les financements catalytiques, concessionnels et mixtes, tout en définissant des critères d’évaluation et des points de référence pour soutenir les initiatives des peuples autochtones. 

Le Forum encourage également les institutions financières mondiales à reconnaître les étapes politiques et juridiques, en particulier celles qui concernent la propriété foncière et territoriale, la représentation sociale et le développement économique. 

Vue d’une participante lors de l’ouverture de la 23e session de l’Instance permanente sur les questions autochtones.

Anniversaire de la Conférence sur les peuples autochtones

En marge du Forum, le Président de l’Assemblée générale convoquera une réunion de haut niveau le mercredi 17 avril, dans la salle de l’Assemblée générale, pour marquer le 10e anniversaire de l’adoption du document final de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale, connue sous le nom de Conférence mondiale sur les peuples autochtones. 

Une façon de réitérer l’engagement des États membres à défendre, promouvoir et faire progresser les droits des peuples autochtones sans compromis.

Les travaux de l’Instance doivent se dérouler jusqu’au 16 avril prochain.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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