Cet appel de fonds intervient alors que des informations font état de bombardements israéliens en cours sur la bande de Gaza, notamment sur la ville de Gaza au nord, sur Rafah au sud, et sur le centre de l’enclave, où plus d’une douzaine de personnes seraient mortes dans une attaque de missile sur un camp de réfugiés mardi.

Des images vidéo provenant de l’hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah montraient des victimes blessées et mortes, dont des enfants, après une attaque contre le camp de réfugiés de Maghazi, au centre de l’enclave.

Le péril de la faim

L’argent demandé mercredi doit permettre d’aider 3,1 millions de personnes d’ici la fin de l’année.

Cela inclut 2,3 millions de personnes dans la bande de Gaza, où les experts en insécurité alimentaire ont averti qu’une famine imminente menace dans le nord après plus de six mois d’intenses bombardements israéliens et d’une offensive terrestre lancée en réponse aux attaques sanglantes du Hamas dans le sud d’Israël en octobre dernier.

Enfants vendeurs ambulants

« La famine est imminente dans les gouvernorats du nord et devrait survenir à tout moment d’ici mai 2024. Plus de la moitié de la population de Gaza est confrontée à des niveaux de faim catastrophiques », a déclaré le Bureau des Nations Unies pour la coordination de l’aide humanitaire (OCHA), ajoutant que les marchés manquent de produits alimentaires de base et dépendent de fournisseurs informels proposant des rations d’aide.

« Une tendance inquiétante identifiée est l’augmentation de la revente de l’aide humanitaire sur les marchés, en particulier par des vendeurs ambulants informels, dont beaucoup sont de jeunes enfants », a noté l’OCHA

L’appel de fonds couvre les besoins de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, qui continue d’être « l’épine dorsale » de la réponse humanitaire à Gaza et en Cisjordanie.

Un membre du personnel de l’ONU observe les destructions généralisées à Khan Younis.

Le rôle clé de l’UNRWA

« Les deux tiers de la population de Gaza – 1,6 million de personnes – sont des réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l’UNRWA », a souligné l’OCHA, ajoutant que près d’un million des 1,7 million de personnes déplacées se réfugient désormais dans 450 refuges publics et de l’UNRWA, ou à proximité de l’UNRWA.

L’OCHA a indiqué que l’UNRWA compte plus de 13.000 employés à Gaza, dont plus de 3.500 sont engagés dans l’aide humanitaire. « En cas d’urgence, le soutien (de l’UNRWA) s’étend à l’ensemble de la population », précise le communiqué, ajoutant que l’agence onusienne dessert également 1,1 million de réfugiés palestiniens et autres personnes enregistrées en Cisjordanie, dont 890.000 sont des réfugiés.

Le manque d’accès à l’eau potable continue d’être une préoccupation humanitaire majeure, a noté l’OCHA, avec seulement une conduite d’eau sur trois en provenance d’Israël encore opérationnelle à seulement 47% de sa capacité.

Il existe également moins de 20 puits d’eau souterraine qui ne fonctionnent que « lorsque le carburant est disponible » et aucun système de traitement des eaux usées entièrement fonctionnel, a rapporté l’OCHA, ajoutant que des débordements d’eaux usées se sont produits « dans de nombreuses zones, ajoutant au risque pour la santé publique à travers Gaza ».

Rafah s’inquiète

Citant une récente évaluation menée par l’UNICEF, l’OCHA a noté qu’elle avait constaté que sur les 75 sites évalués à Rafah – couvrant une population d’environ 750.000 personnes – un tiers disposait de sources d’eau impropres à la consommation.

Cela concernait 68% des centres collectifs de l’UNRWA, et la disponibilité moyenne d’eau n’était que de trois litres par personne et par jour.

Suite au retrait des forces israéliennes du sud de Gaza au début du mois, les humanitaires ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes concernant une opération militaire contre la branche militaire du Hamas menée par l’armée israélienne dans la ville de Rafah, frontalière avec l’Égypte et où plus d’un million de personnes se réfugient actuellement.

Les besoins restent criants dans le nord de Gaza, en raison des obstacles persistants à l’aide, notamment le refus des autorités israéliennes d’autoriser l’accès aux missions humanitaires.

L’OMS s’inquiète

Dans une message publié mercredi sur les réseaux sociaux, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que la mission de lundi dans la ville de Gaza avait été « gravement retardée, laissant moins de temps » pour évaluer les dégâts et les besoins de l’hôpital Al-Shifa dévasté et de l’hôpital indonésien.

« L’enlèvement des cadavres à Al-Shifa est toujours en cours », a déclaré Dr Tedros sur X. « Le service des urgences est nettoyé par des agents de santé et les lits brûlés ont été retirés. La sécurité du reste de la construction nécessite encore une évaluation technique approfondie ».

L’hôpital indonésien est désormais vide mais des efforts sont en cours pour le rouvrir, a dit le chef de l’OMS.

Le centre médical de la Société palestinienne de secours médical admet des patients traumatisés mais a toujours « un besoin urgent de carburant et de fournitures médicales », que le chef de l’agence de santé des Nations Unies s’est engagé à fournir. « Le niveau de destruction des hôpitaux de Gaza est navrant. Nous appelons une fois de plus à ce que les hôpitaux soient protégés et non attaqués ou militarisés ».

Les dernières données des autorités sanitaires de l’enclave indiquent qu’au moins 33.800 Palestiniens ont été tués et plus de 76.500 blessés à Gaza depuis le 7 octobre. Le bilan des morts en Israël suite aux attaques du Hamas du 7 octobre s’élève à 1.139 et des dizaines de personnes sont toujours retenues captives à Gaza.

Quelque 259 soldats israéliens ont été tués lors d’opérations terrestres dans l’enclave et plus de 1.570 ont été blessés, selon l’OCHA.

Action humanitaire

L’appel de fonds de mercredi remplace celui d’octobre 2023, mis à jour en novembre et prolongé jusqu’en mars 2024.

Le chiffre de 2,8 milliards de dollars ne représente qu’une partie des près de 4,1 milliards de dollars que l’ONU et ses partenaires estiment nécessaires pour répondre aux besoins des plus vulnérables, mais il reflète ce que les équipes humanitaires estiment réalisable au cours des neuf prochains mois.

Mardi, le chef du bureau d’OCHA dans les territoires palestiniens occupés, Andrea de Domenico, a souligné que l’augmentation de l’aide à Gaza reste un défi face aux refus d’accès, aux retards et à d’autres obstacles persistants 

Lors d’une conférence de presse par visioconférence avec des journalistes à New York, il a déclaré que même si les agences humanitaires saluent les récents engagements israéliens visant à améliorer la facilitation de l’aide à Gaza, « nous sommes confrontés à cette danse où nous faisons un pas en avant, deux pas en arrière ; ou deux pas en avant et un pas en arrière, ce qui nous laisse fondamentalement au même point ».

Entre le 6 et le 12 avril, 41% des demandes humanitaires adressées au nord ont été refusées, a-t-il indiqué. Un convoi de l’ONU a également été la cible de tirs croisés alors qu’il se trouvait à proximité d’un point de contrôle au cours de la même période.

M. de Domenico a évoqué la dévastation globale à Gaza depuis le début des hostilités. « La grande majorité des écoles ont été détruites et il n’y a pas une seule université à Gaza. Il faudra des années pour ramener les élèves à l’école, et vous pouvez imaginer quelles en sont les implications », a-t-il souligné.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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