Alors que les membres du Conseil de sécurité de l’ONU négocient le renouvellement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avant l’échéance du 31 août, le rôle et les moyens futurs de la mission font l’objet d’intenses débats.

La FINUL joue depuis longtemps un rôle stabilisateur dans le sud du Liban, travaillant aux côtés des forces armées libanaises, assurant la médiation entre les parties et soutenant les communautés locales.

Son mandat est de mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui a mis fin aux précédentes hostilités de 2006 entre Israël et les militants du Hezbollah.

Pourtant, des défis subsistent, des positions militaires israéliennes au Liban à l’arsenal du Hezbollah, en passant par la question plus large de la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701, qui appelle à la cessation totale des hostilités.

Selon les médias, des négociations de dernière minute sont en cours sur l’avenir de la mission, certains diplomates mettant en garde contre les risques pour la stabilité des zones frontalières, tandis que d’autres expriment un soutien mitigé ou réclament un retrait complet.

En début de semaine, Andrea Tenenti, porte-parole de la FINUL, s’est entretenu avec Nancy Sarkis d’ONU Info pour discuter de l’efficacité de la mission, des risques d’un non-renouvellement et des enjeux pour le Liban, Israël et la stabilité régionale.

Cet entretien a été édité pour plus de clarté.

Des Casques bleus de la FINUL en patrouille au Liban (photo d’archives).

ONU Info : Le mandat de la FINUL, qui expire fin août, doit être renouvelé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Pourquoi ce renouvellement est-il important et comment évaluez-vous l’efficacité de la FINUL jusqu’à présent ?

Andrea Tenenti : Ce renouvellement fait suite à une longue crise qui a dévasté la région et détruit la plupart des zones proches de la Ligne bleue. Il démontrerait l’importance du maintien d’une opération internationale de maintien de la paix pour assister l’armée libanaise [Forces armées libanaises, ou FAL] dans son déploiement complet.

C’est ce que nous faisons depuis le tout début, et au cours des derniers mois, depuis novembre, après la cessation des hostilités, les FAL ont déployé davantage de troupes dans le sud, et nous avons collaboré avec elles pour les déployer sur toutes ces positions, même si le véritable défi actuel réside dans la présence de positions des Forces de défense israéliennes [FDI] dans le sud du pays.

ONU Info : Dans quelle mesure les forces armées libanaises sont-elles prêtes à assumer pleinement leurs responsabilités dans le sud du Liban sans le soutien des forces de maintien de la paix, et à quels défis sont-elles confrontées ?

Andrea Tenenti : Actuellement, l’armée libanaise ne dispose pas des capacités nécessaires pour se déployer pleinement. Le pays traverse une crise financière et a besoin du soutien de la FINUL et de la communauté internationale pour assurer une présence durable et instaurer l’autorité de l’État dans le sud.

L’armée et les autorités libanaises ont démontré leur engagement total envers la résolution 1701. Cependant, elles ne peuvent être pleinement déployées si l’armée israélienne est toujours présente ; la présence de l’armée israélienne dans le sud constitue une violation de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701. Un engagement des deux parties est nécessaire.

ONU Info : Si le mandat de la FINUL n’est pas renouvelé, quelles sont les conséquences potentielles pour la stabilité régionale ?

Andrea Tenenti : La situation est bien meilleure qu’avant, mais très fragile. Tout risque de compromettre la situation dans le sud. L’absence de renouvellement créerait un véritable vide pour la stabilité de la région. Cela créerait un précédent et une situation très dangereuse pour la stabilité du pays, et rendrait toute surveillance impartiale très difficile.

ONU Info : La FINUL a été critiquée par le Liban, Israël et la communauté internationale. Comment répondez-vous à ces critiques et quelles mesures peuvent être prises pour renforcer la confiance et la crédibilité ?

Andrea Tenenti : La critique est inhérente à toute mission de maintien de la paix. Pour être impartial, rester neutre et aider les parties à mettre en œuvre le mandat de la mission, vous serez critiqué des deux côtés.

Parfois, les critiques sont motivées par une mauvaise compréhension du mandat de la mission. Par exemple, la résolution 1701 n’exige pas que la FINUL désarme le Hezbollah. Ce n’est pas notre mandat. Nous devons soutenir l’armée libanaise dans cette tâche, et c’est ce que nous faisons actuellement.

Du côté libanais, nous avons été critiqués pour avoir patrouillé sans l’armée libanaise, mais dans le cadre de la résolution 1701, nous sommes chargés d’opérer soit avec l’armée libanaise, soit indépendamment.

L’armée et les autorités libanaises le savent très bien. Il s’agit parfois de désinformation et de mésinformation sur le rôle de la mission, et nous nous efforçons de lutter contre cela autant que possible.

ONU Info : Quelle est votre vision du rôle de la FINUL dans les années à venir ? Considérez-vous cela comme une nécessité à court terme ou comme un élément d’un cadre de sécurité régionale à long terme ?

Andrea Tenenti : À l’heure actuelle, la FINUL est indispensable pour soutenir la stabilité de la région, ramener l’armée libanaise au sud et restaurer l’autorité de l’État, absente depuis très longtemps. Mais il faut un sud libéré de toute occupation : c’est la seule voie possible.

L’objectif de la mission a toujours été de quitter le pays et de transférer l’ensemble de nos capacités et de nos tâches aux autorités libanaises, mais il reste beaucoup à faire. Pour garantir la stabilité dans la région, nous devons être pragmatiques quant au calendrier.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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