Décrite par le chef des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, comme « plus préoccupante que jamais », cette crise découle du non-versement partiel des contributions obligatoires — les cotisations que les États Membres doivent acquitter pour financer les missions de l’ONU dans certaines des régions les plus instables du globe. Les montants perçus restent largement inférieurs au budget approuvé pour 2025-2026.

S’exprimant cette semaine à New Delhi, devant des responsables de la défense et des diplomates réunis pour une conférence sur le maintien de la paix, M. Lacroix a déclaré : « Malheureusement, nous n’avons pas d’autre option. Nos Casques bleus — vos Casques bleus — protègent des vies. Ils font la différence entre la vie et la mort pour des centaines de milliers de civils ».

Des coupes massives sur le terrain

Le Secrétaire général de l’ONU a demandé à toutes les missions d’identifier des réductions de dépenses équivalentes à 15 % de leur budget annuel, qui se traduiront, compte tenu des délais serrés, par une baisse d’environ 25 % des effectifs militaires et civils.

Ces coupes toucheront l’ensemble des volets du maintien de la paix : patrouilles, missions de protection, logistique, opérations aériennes et services de soutien civils.

Selon le Département des opérations de paix (DOP), une présence réduite sur le terrain entraînera inévitablement moins de patrouilles pour surveiller les cessez-le-feu, moins de zones sûres pour les civils et un appui humanitaire limité, notamment en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, en République centrafricaine, au Liban et sur le plateau du Golan.

Appel à la solidarité

Jean-Pierre Lacroix a exhorté les États Membres à s’acquitter de leurs contributions « et à temps », tout en appelant à un effort collectif pour contrer les « campagnes de désinformation » qui visent les opérations de maintien de la paix.

« Nous avons besoin de votre compréhension et de votre soutien, mais aussi d’une action commune pour redresser la situation », a-t-il insisté.

Le Secrétaire général António Guterres, s’adressant la semaine dernière aux pays contributeurs de troupes et de police, a réitéré cet appel, rappelant le rôle essentiel des missions de maintien de la paix.

Mais sans un financement stable, adéquat et rapide, ces opérations ne peuvent pleinement s’acquitter des mandats confiés par le Conseil de sécurité.

Des Casques bleus de l’ONU en patrouille dans les zones rurales du Soudan du Sud.

Un budget sous pression

En juillet, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé un budget de 5,38 milliards de dollars pour 2025-2026 couvrant l’ensemble des missions et les centres mondiaux de soutien d’Entebbe (Ouganda) et de Brindisi (Italie), en légère baisse par rapport aux 5,6 milliards de l’exercice précédent.

Mais la mise en œuvre de ce budget dépend des contributions effectivement reçues.

Le maintien de la paix représente moins de 0,5 % des dépenses militaires mondiales, estimées à 2.700 milliards de dollars en 2024, mais il reste l’un des outils les plus visibles et essentiels de l’ONU pour préserver la paix et la sécurité internationales.

« Certains se demandent pourquoi ces missions sont encore nécessaires », a confié Colin Stewart, ancien chef de la Force des Nations Unies à Chypre (UNFICYP), peu avant son départ à la retraite.

« La réponse est simple : si la paix tient, c’est parce que ces missions font leur travail. Sans elles, la méfiance entre les parties pourrait facilement dégénérer en confrontation ».

Un tournant décisif

Depuis 1948, plus de deux millions de Casques bleus ont servi dans des environnements parmi les plus dangereux du monde, aidant à mettre en œuvre des cessez-le-feu et à créer un espace pour le dialogue politique et les processus de paix.

Plus de 4.400 d’entre eux ont perdu la vie au service de la paix.

Alors que l’ONU célèbre son 80ᵉ anniversaire, Jean-Pierre Lacroix estime que l’Organisation se trouve à « un tournant décisif » et doit adapter ses opérations aux nouvelles réalités mondiales.

« Les défis à venir sont réels », a-t-il conclu, « mais notre capacité à les relever l’est tout autant — à condition de rester unis dans notre objectif, pragmatiques dans nos actions et inébranlables dans notre engagement pour la paix ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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