« Nous nous trouvons à un moment charnière, qui marque un changement profond : d’une perception de ces nations comme isolées et limitées par la géographie, à une reconnaissance de leur rôle d’économies terrestres dynamiques, au cœur de la renaissance socio-économique de l’Afrique », a déclaré Samuel Doe, Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Éthiopie.
Un nouveau document du PNUD, intitulé « Les économies terrestres africaines : voies vers la prospérité et le développement », explore l’avenir des pays en développement sans littoral africains.
Pôles essentiels d’activité économique
M. Doe, s’exprimant au nom du PNUD en Afrique, a présenté ce document lors d’une conférence de presse en marge de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral (LLDC3), qui s’est déroulée cette semaine à Avaza, au Turkménistan.
« Depuis des décennies, les pays en développement africains sans littoral se caractérisent par leur manque d’accès direct à la mer, souvent perçu comme un désavantage limitant le commerce, la croissance et le développement », a-t-il expliqué. « Aujourd’hui, les pays en développement sans littoral d’Afrique tirent parti de leur centralité stratégique et de leur connectivité régionale pour devenir des pôles essentiels d’activité économique, de commerce et d’innovation ».
Il a cité, entre autres, la plateforme logistique de Kigali au Rwanda, d’une superficie de 130.000 hectares, un pôle régional dynamique reliant l’Ouganda, la République démocratique du Congo et le Burundi aux économies côtières du Kenya et de la Tanzanie.
De plus, l’Éthiopie facilite les routes commerciales cruciales entre le Soudan du Sud et Djibouti, réduisant notamment le transit ferroviaire de marchandises de 72 à 12 heures, et s’appuie sur sa compagnie aérienne nationale, devenant ainsi un connecteur aérien mondial essentiel reliant l’Afrique aux marchés internationaux.
Par ailleurs, le Botswana, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe constituent le point d’ancrage du corridor Nord-Sud, essentiel pour relier l’Afrique australe à des marchés continentaux plus vastes.
À l’échelle mondiale, les pays en développement sans littoral représentent 7 % de la population mondiale, mais ne contribuent qu’à environ 1,1 % du commerce mondial.
Un opérateur de coupe travaille dans une usine de vêtements au Lesotho, un pays enclavé d’Afrique.
Approvisionnement des marchés régionaux
Le PNUD note que, bien que la contribution des pays en développement sans littoral africains au commerce mondial soit minime, ils approvisionnent les marchés régionaux et continentaux en biens et services stratégiques, notamment les diamants, le cuivre, l’or, le café, le sucre, ainsi que les textiles et les vêtements.
Un élément essentiel de la transition en cours sur le continent est la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), entrée en vigueur en janvier 2021 et qui représente la plus grande zone de libre-échange au monde avec un marché de 1,2 milliard de personnes.
La plupart des pays en développement sans littoral africains sont membres de la ZLECA, qui réduit déjà les barrières commerciales, leur offrant ainsi de vastes opportunités de participer activement au commerce intra-africain et mondial et d’en tirer profit, selon le PNUD.
« L’accès au territoire renverse la situation : les pays intérieurs deviennent des ponts, et non des barrières. Grâce à la ZLECA, les pays en développement sans littoral peuvent faire de la géographie un avantage concurrentiel, en acheminant les biens, les services et les données plus rapidement et à moindre coût à travers l’Afrique et au-delà », a souligné M. Doe.
Cette évolution nécessite également des réformes politiques coordonnées, ainsi que la mobilisation de l’innovation, d’une gouvernance inclusive, de la résilience et du financement pour stimuler une croissance durable et inclusive.
Connectivité numérique
Le document cite également la connectivité numérique comme une « voie de transformation » permettant aux pays en développement sans littoral d’Afrique de transcender les contraintes géographiques et d’établir des liens directs avec les marchés régionaux et mondiaux.
Selon les Faits et chiffres 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), 39 % de la population des pays en développement sans littoral est en ligne, et l’accès à l’Internet dans les pays africains enclavés atteint près de 20 %.
Le paysage numérique actuel, bien que complexe, démontre que les pays en développement sans littoral d’Afrique sont bien placés pour tirer parti de solutions de connectivité innovantes qui contournent les dépendances traditionnelles vis-à-vis des pays côtiers voisins, selon le document du PNUD. Malgré cela, les pays en développement sans littoral continuent de dépendre des pays côtiers voisins pour l’accès aux câbles sous-marins.
« Nous sommes également préoccupés par le fait que les pays en développement sans littoral n’ont pas facilement accès aux câbles sous-marins », a déclaré Cosmas Luckyson Zavazava, Directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, aux journalistes à Avaza. « Et pour ceux qui sont doublement enclavés, le défi est plus grand, car il est nécessaire d’entretenir de bonnes relations avec ses voisins pour pouvoir communiquer ».
Rabab Fatima (à l’écran), Haute-Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, tient une conférence de presse de clôture de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral (LLDC3).
Nouvelle feuille de route
La troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral s’est clôturée vendredi avec l’adoption par les délégués d’une déclaration politique visant à accélérer le développement durable et à renforcer la résilience dans 32 pays sans accès direct à la mer.
S’appuyant sur le Programme d’action d’Avaza pour 2024-2034, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies l’année dernière, la nouvelle « Déclaration d’Avaza » définit une stratégie unifiée autour de cinq domaines prioritaires : la transformation économique structurelle ; le commerce et l’intégration régionale ; les transports et les infrastructures ; l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophe ; et la mobilisation de financements et de partenariats.
« La Déclaration d’Avaza marque un tournant. C’est un plan d’action, pas seulement des mots », a déclaré la Haute-Représentante des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS), Rabab Fatima.
« Grâce à des investissements ciblés dans les infrastructures, la facilitation des échanges et la résilience climatique, nous pouvons libérer le potentiel des pays en développement sans littoral et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte », a-t-elle ajouté. « Faisons de la promesse d’un “lien terrestre” non seulement une simple phrase, mais un nouveau mode de vie… L’ONU est prête à soutenir cette décennie de réalisations »
La Déclaration appelle à des investissements accrus de la part des banques multilatérales de développement, à une coopération Sud-Sud renforcée et à une plus large prise en compte des intérêts des pays en développement sans littoral dans les programmes mondiaux sur le commerce et le climat.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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