Avec l’East River pour décor et le ciel bleu de l’été new-yorkais pour témoin, António Guterres a sonné la fin d’un monde. Celui du charbon, du pétrole et du gaz. « Les énergies fossiles sont en bout de course », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, à l’entame d’un discours fleuve qui restera comme l’un des plus percutants de son mandat. « Nous sommes à l’aube d’une ère des énergies propres ».
À l’appui de cette affirmation, un nouveau rapport, fruit d’une coopération entre plusieurs institutions internationales, dresse un constat sans appel : la transition vers les énergies propres est non seulement bien avancée, mais elle est devenue irréversible.
Chiffres à l’appui, le rapport montre que les énergies solaire et éolienne ont connu une chute spectaculaire des coûts. « L’énergie solaire, qui était quatre fois plus chère que les énergies fossiles il y a peu de temps encore, est aujourd’hui 41 % moins chère. L’éolien en mer – 53 % moins cher », a souligné M. Guterres dans le cadre d’une conférence de presse, organisée en grande pompe au siège de l’ONU.
Un tournant économique irréversible
En 2024, plus de 92 % des nouvelles capacités électriques installées dans le monde étaient renouvelables, battant à plate couture les énergies fossiles pour la première fois dans l’histoire moderne.
Plus rapide à construire, plus compétitive, moins vulnérable aux crises géopolitiques, l’énergie propre s’impose aujourd’hui comme la voie de la raison économique. « Les pays qui s’accrochent aux énergies fossiles ne protègent pas leur économie, ils la sabotent », a lancé le chef de l’ONU, dénonçant des subventions qui continuent de favoriser les combustibles polluants au détriment d’une compétitivité durable. « Ils poussent les coûts à la hausse. Ils freinent leur compétitivité. Ils se condamnent à avoir des actifs bloqués. Et ils passent à côté de la plus grande promesse économique du XXIe siècle ».
En 2023, les investissements mondiaux dans l’énergie propre ont franchi la barre des 2.000 milliards de dollars, soit 800 milliards de plus que dans les énergies fossiles. Le secteur emploie aujourd’hui plus de 35 millions de personnes – plus que le secteur fossile.
Loin d’un rêve utopique, la transition est donc déjà à l’œuvre : le secteur des énergies propres représente désormais 10 % de la croissance mondiale, 20 % en Chine, un tiers dans l’Union européenne. Même le Texas, bastion historique du pétrole américain, est devenu le premier producteur d’énergies renouvelables des États-Unis.
La sécurité énergétique réinventée
« Disons-le clairement : les combustibles fossiles constituent aujourd’hui la plus grande menace pour la sécurité énergétique », a martelé M. Guterres. Il a rappelé l’envolée des prix du gaz et du pétrole après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les factures d’électricité qui explosent, les tensions géopolitiques qui fragilisent les économies.
À l’inverse, a souligné M. Guterres, « la lumière du soleil n’est pas sujette aux flambées de prix. Le vent ne peut être soumis à aucun embargo ». Partout, les énergies renouvelables peuvent offrir aux États une souveraineté énergétique réelle, et aux citoyens, une autonomie nouvelle.
Une promesse particulièrement vitale pour l’Afrique, continent riche en ressources solaires, mais où 600 millions de personnes restent sans accès à l’électricité. Les ressources solaires du continent permettraient, à elles seules, de produire dix fois les besoins prévus à l’horizon 2040.
Trop tard pour reculer
Pour le Secrétaire général, trois dynamiques rendent désormais la transition inévitable : la logique du marché, la quête de sécurité, et l’accessibilité croissante des technologies propres.
L’énergie propre peut être déployée plus facilement et à moindre coût que les énergies fossiles. « On ne peut pas construire une centrale à charbon au fond d’un jardin. Mais on peut installer des panneaux solaires dans le village le plus isolé de la planète », a-t-il expliqué, prenant l’exemple des micro-réseaux qui transforment déjà les communautés rurales. « Rien ne peut arrêter la transition énergétique. Mais cette transition n’est encore ni assez rapide ni assez équitable », a-t-il averti.
Des déséquilibres criants
Le rapport dévoilé mardi met en évidence les inégalités flagrantes dans la répartition des investissements. L’Afrique, qui dispose de 60 % du potentiel solaire mondial, a attiré moins de 2 % des investissements en énergie propre en 2024. Depuis 2016, moins d’un dollar sur cinq investi dans les énergies propres est allé vers les pays en développement, sans compter la Chine.
Pour y remédier, M. Guterres a appelé à une réforme urgente de l’architecture financière internationale : augmentation des capacités de prêt des banques multilatérales de développement, conversion de dettes en investissements climatiques, et baisse du coût du capital dans les pays du Sud. « Les pays en développement paient des sommes exorbitantes pour accéder à des financements […] en partie à cause de modèles de risque obsolètes, de préjugés et d’hypothèses erronées », a-t-il dénoncé.
Un plan d’action
Dans un plaidoyer à la fois technique et politique, la Secrétaire général a appelé les gouvernements à aligner leurs politiques publiques, à cesser de subventionner les combustibles fossiles, à investir massivement dans les réseaux électriques et le stockage, à rendre les chaînes d’approvisionnement plus équitables, et à ouvrir l’accès au financement pour les pays du Sud.
Il a également exhorté les géants du numérique à agir : « Aujourd’hui, je demande à toutes les grandes entreprises technologiques de faire en sorte que tous leurs centres de données fonctionnent aux énergies renouvelables d’ici à 2030. […] L’avenir se construit dans le nuage. Il doit être alimenté par le soleil, le vent et la promesse d’un monde meilleur ».
À moins de quatre mois de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP30, qui se tiendra au Brésil, António Guterres a haussé le ton. « L’ère des combustibles fossiles est à bout de souffle », a-t-il affirmé. « Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère énergétique ».
Autrement dit, l’avenir énergétique sera renouvelable, ou il ne sera pas.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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