Photo credit: DiasporaEngager (www.DiasporaEngager.com).

Les perspectives de l’économie mondiale n’augurent rien de bon pour le consommateur marocain. En effet, il ne faut pas s’attendre à une baisse de prix prochaine ni à ne régression de l’inflation. «Les prix mondiaux des produits de base se stabilisent après une chute brutale et l’éclatement d’un conflit majeur au Moyen-Orient pourrait mettre un terme à la désinflation qui s’est produite au cours des deux dernières années », explique un récent rapport de la Banque mondiale (BM). Stagnation Selon ledit rapport, « les prix mondiaux des produits de base baisseront de 3% en 2024 et de 4% en 2025.

Ce rythme de baisse aura peu d’impact sur la réduction de l’inflation, qui reste supérieure aux objectifs des banques centrales dans la plupart des pays. Les prix des produits de base resteront ainsi supérieurs d’environ 38% à ce qu’ils étaient en moyenne au cours des cinq années précédant la pandémie. Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale, estime que «l’inflation mondiale reste imbattable», tout en ajoutant que « la baisse des prix des matières premières, l’une des principales causes de la chute de l’inflation, s’est essentiellement arrêtée».

«Cela signifie que les taux d’intérêt pourraient rester plus élevés que prévu cette année et l’année prochaine. Le monde traverse une période difficile et un choc énergétique majeur pourrait remettre en cause une grande partie des progrès réalisés dans la réduction de l’inflation au cours des deux dernières années » a-t-il souligné.

Tensions

Ledit rapport indique, en outre, que « les tensions géopolitiques persistantes de ces deux dernières années ont fait grimper le prix du pétrole et de nombreux autres produits de base, alors que la croissance mondiale s’est ralentie. Par exemple, le prix du Brent a grimpé à 91 dollars le baril au début du mois, soit 34 dollars de plus que la moyenne pour la période 2015-2019 ». Les prévisions de la Banque suggèrent que le prix du Brent atteindront une moyenne de 84 dollars le baril en 2024 avant de chuter à une moyenne de 79 dollars en 2025, en supposant qu’il n’y ait pas de perturbations de l’approvisionnement en pétrole dues à un conflit.

«Toutefois, si le conflit au Moyen-Orient s’intensifie, ces perturbations pourraient entraîner une hausse de l’inflation mondiale. Des perturbations mineures pourraient porter le prix moyen du Brent à 92 dollars le baril cette année. En cas de perturbations graves, les prix du pétrole pourraient dépasser les 100 dollars le baril, ce qui augmenterait l’inflation mondiale d’environ un point de pourcentage en 2024 », prévoit la BM. Ayhan Kose, économiste en chef adjoint et directeur du groupe des perspectives de développement au sein du Groupe de la Banque mondiale, soutient qu’il existe une divergence évidente entre la croissance mondiale et les prix des produits de base ; malgré des taux de croissance mondiale relativement faibles, les prix des produits de base resteront probablement plus élevés en 2024-2025 qu’au cours des cinq années précédant la pandémie. « Un facteur essentiel de cette divergence est associé aux tensions géopolitiques accrues qui maintiennent une pression à la hausse sur les prix des principaux produits de base, alimentant le risque de mouvements de prix brusques. Les banques centrales devraient être prudentes quant aux effets inflationnistes de la hausse des prix des matières premières dans un contexte de tensions géopolitiques accrues», s’est-il alarmé.

Hausse

Le prix moyen de l’or – un choix populaire pour les investisseurs à la recherche d’une «valeur refuge» – , précise le rapport, devrait atteindre un niveau record en 2024, avant de s’effondrer en 2025. « L’or a un statut particulier parmi les actifs et son prix augmente souvent pendant les périodes d’incertitude géopolitique et politique, y compris les conflits. La forte demande de plusieurs banques centrales de pays en développement, associée aux défis géopolitiques croissants, devrait stimuler les prix de l’or tout au long de l’année 2024 », note le document de la BM. Et de préciser qu’«une escalade du conflit au Moyen-Orient pourrait également entraîner une hausse des prix du gaz naturel, des engrais et des denrées alimentaires.

La région est un important fournisseur de gaz : 20% des échanges mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL) passent par le détroit d’Ormuz. Si l’approvisionnement en GNL est perturbé, les prix des engrais connaîtront également une hausse significative, ce qui entraînera probablement une augmentation des prix des denrées alimentaires. La Banque mondiale prévoit que les prix des denrées alimentaires vont généralement diminuer quelque peu – de 6% en 2024 et de 4% en 2025. Les prix des engrais devraient baisser de 22% en 2024 et de 6% en 2025 ». Par ailleurs, l’accélération du rythme des investissements dans les technologies vertes a fait grimper les prix des métaux clés qui sont essentiels à la transition mondiale vers l’énergie propre, affirme le rapport.

« Les prix du cuivre – un composant clé utilisé dans l’infrastructure des réseaux électriques et la fabrication de véhicules électriques – ont atteint leur plus haut niveau en deux ans ce mois-ci. Ils devraient augmenter de 5% en 2024 avant de se stabiliser en 2025. Les prix de l’aluminium devraient augmenter de 2% en 2024 et de 4% en 2025, soutenus notamment par la production de véhicules électriques, de panneaux solaires et d’autres infrastructures d’énergie renouvelable », concluent les experts de la BM.

Hassan ​Bentaleb

Source of original article: Libération (www.libe.ma).
The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.GlobalDiasporaNews.com).

To submit your press release: (https://www.GlobalDiasporaNews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.GlobalDiasporaNews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.GlobalDiasporaNews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.