Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 122,1 millions de personnes se trouvaient en situation de déplacement forcé à la fin avril 2025, contre 120 millions à la même période l’année dernière, ce qui représente environ une décennie de hausse continue du nombre de réfugiés et d’autres personnes contraintes de fuir leur foyer.

Les principaux facteurs de déplacement restent les grands conflits, comme ceux au Soudan, au Myanmar et en Ukraine, ainsi que l’incapacité persistante à mettre fin aux combats.

« Nous vivons une période d’intense instabilité dans les relations internationales, où les guerres modernes créent un paysage fragile et déchirant, marqué par d’atroces souffrances humaines », déclare Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Un employé du HCR fournit des informations à un groupe de personnes déplacées dans le camp d’Areesha, au nord-est de la Syrie…

Le chemin du retour pour les Syriens

Si ce nombre est en hausse par rapport à avril 2024, il cache en fait une amélioration de la situation par rapport à la fin 2024, grâce au retour de nombreux Syriens, qui ont profité du renversement du président Bachar al-Assad en décembre pour retourner dans leurs foyers.

Avec 13,5 millions de personnes déplacées par plus de 13 ans de conflit civil brutal, la Syrie représentait autrefois la plus grande crise de déplacement au monde.

À la mi-mai, le HCR estime que plus de 500.000 réfugiés syriens sont rentrés au pays de l’étranger, tandis qu’environ 1,2 million de déplacés internes sont retournés dans leur région d’origine depuis la fin novembre.

Selon l’agence onusienne d’ici à la fin 2025, ce sont jusqu’à 1,5 million de Syriens venant de l’étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leur foyer.

Le Soudan établit un triste record

Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle la Syrie n’est plus la plus grande crise de déplacement au monde.

Le Soudan – où la guerre civile fait rage depuis la mi-avril 2023 et où la crise humanitaire et alimentaire jette des millions de gens sur les routes – est désormais le pays qui compte le plus de déplacés de force. Ce pays d’Afrique du nord-est a dépassé la Syrie avec 14,3 millions de personnes déplacées depuis avril 2022, dont 11,6 millions à l’intérieur du pays, soit un tiers de l’ensemble de la population soudanaise, ce qui représente la plus grande crise de déplacement interne jamais enregistrée.

Autres pays relevés dans le rapport, l’Afghanistan avec 10,3 millions déplacés de force et de l’Ukraine (8,8 millions).

Contexte politique ou sécuritaire défavorable

À la fin de l’année dernière, une personne sur 67 dans le monde était un déplacé de force, soit 123,2 millions de personnes. Cela inclut notamment 73,5 millions de personnes déplacées internes et 31 millions de réfugiés sous le mandat du HCR.

Au total, 9,8 millions de personnes déplacées de force sont retournées chez elles en 2024, y compris 1,6 million de réfugiés – le plus grand nombre depuis plus de vingt ans.

Cependant, bon nombre de ces retours ont eu lieu dans un contexte politique ou sécuritaire défavorable. Par exemple, un grand nombre d’Afghans ont été contraints de retourner en Afghanistan en 2024, où ils sont arrivés dans des conditions désespérées.

Dans des pays comme la République démocratique du Congo, le Myanmar et le Soudan du Sud, d’importants nouveaux déplacements forcés ont eu lieu parallèlement au retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

RDC : les équipes du PAM fournissent une aide alimentaire aux déplacés internes d’un camp, près de Goma (Archives)

Des coupes budgétaires « brutales »

Par ailleurs, le rapport révèle en outre que, contrairement à une idée répandue dans les régions riches, 67 % des réfugiés restent dans les pays voisins, et que les pays à revenu faible ou intermédiaire accueillent 73 % des réfugiés dans le monde. En effet, 60 % des personnes contraintes de fuir ne quittent jamais leur propre pays.

Alors que le nombre de personnes déplacées de force a presque doublé au cours de la dernière décennie, le financement du HCR se situe aujourd’hui à peu près au même niveau qu’en 2015, dans un contexte de coupes brutales et continues dans l’aide humanitaire.

Le rapport explique que cette absence de financement accru met en danger les communautés déplacées déjà vulnérables et déstabilise davantage la paix régionale.

Le rapport appelle à la poursuite du financement des programmes du HCR qui permettent de sauver des vies, d’aider les réfugiés et les personnes déplacées à rentrer chez eux et de renforcer les infrastructures de base et les services sociaux dans les communautés d’accueil, en tant qu’investissement essentiel pour la sécurité régionale et mondiale.

« La situation est intenable et rend les réfugiés et les autres personnes fuyant le danger encore plus vulnérables », conclut le HCR.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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