« Le monde veut et a effectivement besoin d’un traité conventionnel sur le plastique parce que la crise devient incontrôlable – et les gens sont franchement indignés », a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’agence des Nations Unies qui dirige les négociations.
« Nous savons que le plastique est présent dans notre nature, dans nos océans, et même dans notre corps… Ce qui est sûr, c’est que personne ne veut vivre avec la pollution plastique ».
Une crise hors de contrôle
Sans la signature d’un accord international, la production de plastiques et leurs déchets devraient tripler d’ici 2060, causant des dommages importants, notamment pour notre santé, selon le PNUE.
La haute représentante suisse de l’environnement, Katrin Schneeberger, a fait écho à l’appel en faveur d’un traité juridiquement contraignant, insistant sur le fait que les déchets plastiques « étouffent nos lacs, nuisent à la faune et menacent la santé humaine. Il s’agit plus qu’un simple problème environnemental, c’est un défi mondial qui exige une action urgente et collective ».
S’adressant aux journalistes en marge des négociations du traité, Mme Schneeberger a souligné qu’aucun plafonnement de la production par les pays producteurs n’avait été demandé.
Esprit de compromis ?
« Parvenir à une compréhension commune de la nécessité de mesures tant du côté de la production que de la consommation peut contribuer à débloquer les négociations », a-t-elle souligné en sa qualité de Directrice de l’Office fédéral de l’environnement. Les partisans d’un accord le comparent à l’Accord de Paris sur le climat quant à son importance. Ils soulignent également la pression que les États pétroliers, dont le pétrole brut et le gaz naturel fournissent les matières premières des plastiques, exerceraient contre un accord.
« Le recyclage ne résoudra pas la crise de la pollution plastique : une transformation systémique est nécessaire pour assurer la transition vers une économie circulaire », a insisté la cheffe du PNUE, Inger Andersen, dans de précédents commentaires sur la nécessité d’une réglementation mondiale sur les plastiques.
Un document de 22 pages
Alors que 10 jours de négociations sont prévus sur le traité à Genève, les partisans d’un accord espèrent qu’il couvrira l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de la conception à la production, en passant par l’élimination.
Le traité devrait « promouvoir la circularité du plastique et prévenir les fuites de plastiques dans l’environnement », selon le texte qui guide actuellement les négociations menées par le Comité intergouvernemental de négociation (CIN).
Le document du CIN, long de 22 pages, contient 32 projets d’articles qui seront examinés ligne par ligne. Le texte vise à façonner le futur instrument et sert de point de départ aux négociations des pays réunis à Genève.
« Certains [pays] devront s’attaquer à la réduction, d’autres au recyclage mécanique et d’autres encore aux alternatives », a déclaré Mme Andersen. « Voyons comment nous pouvons y parvenir par les négociations. Je pense que la bonne foi règne actuellement au sein du groupe de travail ».
Les négociations menées par le PNUE font suite à la décision prise en 2022 par les États membres de se réunir et d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant pour mettre fin à la crise de la pollution plastique, y compris dans le milieu marin, dans un délai de deux ans.
L’ampleur du problème est colossale : pailles, gobelets, sacs et cosmétiques contenant des microbilles ne sont que quelques-uns des produits à usage unique qui finissent dans nos océans et nos décharges.
S’adressant aux journalistes, Mme Andersen a rappelé sa visite au Pakistan après les inondations meurtrières qui ont fait plus de 1.000 morts en 2022 et avoir constaté que les débris et le plastique constituaient « une part importante du problème ». « C’est pourquoi nous sommes ici : pour trouver une solution sans laisser personne de côté et en veillant à ce que les rouages économiques continuent de tourner ».
Effet paralysant
Les militants réunis en marge des négociations ont exprimé leur espoir d’un traité aussi ambitieux que possible.
Parmi eux, Shellan Saling, originaire de Californie, présidente par intérim du Youth Plastic Action Network (YPAN). « Le plastique a des répercussions sur tous les aspects, du changement climatique à la santé, en passant par la fertilité et même les malformations congénitales ; il affecte les handicaps physiques, ainsi que les handicaps invisibles », a-t-elle déclaré lundi à ONU Info.
Tout traité signé à Genève devra être suffisamment solide pour répondre aux besoins de tous les pays du monde, dont les approches diffèrent en matière de conception, de production, de gestion des déchets et de recyclage du plastique. Il devra également résister à l’épreuve du temps, a ajouté Mme Andersen.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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