Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la décision du gouvernement des États-Unis de geler ou d’interrompre les programmes d’aide, associée à plusieurs annonces publiques de gouvernements européens de réduire l’aide, a entraîné « une perturbation importante de l’écosystème de l’aide et des systèmes de santé nationaux ».
Outre Washington, l’Australie, Belgique, Canada, France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni et des institutions de l’Union Européenne ont annoncé des baisses des budgets liés à l’aide pour cette année.
Des niveaux jamais vus depuis le pic de la Covid-19
Le gel ou baisse de l’aide a déjà un impact sur le financement des systèmes de santé dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. « Des pays ont signalé des perturbations des services à des niveaux jamais vus depuis le pic de la pandémie de Covid-19 », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, la Dre Kalipso Chalkidou, Directrice de l’économie de la santé à l’OMS.
Dans la plupart de ces pays, l’aide américaine était la principale source d’aide extérieure. Elle représentait jusqu’au tiers des dépenses sanitaires courantes dans des pays comme le Malawi ou du quart au Mozambique et au Zimbabwe.
L’OMS souligne que cette baisse de l’aide intervient après « des décennies de sous-investissement » dans la santé par les gouvernements nationaux, ce qui a fait du financement par les donateurs une composante essentielle du financement de la santé. Depuis 2006, l’aide extérieure par habitant dans les pays à faible revenu (12,8 USD en 2022) a toujours dépassé les dépenses publiques nationales en matière de santé, oscillant autour de 8 USD par personne.
Appauvrissement des ménages
Seule une poignée de pays d’Afrique subsaharienne ont respecté l’engagement pris à Abuja en 2001 d’allouer 15 % de leur budget national au secteur de la santé. Dans la plupart des cas, les pays sont loin d’avoir atteint cet objectif. En moyenne, 7 % des dépenses publiques ont été consacrées à la santé dans les pays de la branche africaine de l’OMS.
Selon l’agence onusienne basée à Genève, en l’absence d’une action rapide pour réaffecter les budgets à la santé, la baisse du financement des donateurs pourrait entraîner une nouvelle hausse des dépenses directes.
Cela affaiblirait la protection financière et aggraverait l’appauvrissement des ménages.
« Ainsi, non seulement les pays les plus pauvres sont les plus touchés par les réductions de l’aide, mais les plus pauvres à l’intérieur des pays sont également susceptibles de souffrir le plus », a ajouté la Dre. Chalkidou.
Mobilisation « de nouvelles recettes »
Or en raison de « l’explosion de la dette » dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, il sera plus difficile de faire de la santé, « une plus grande priorité dans les budgets gouvernementaux, même si elle le devrait ».
« Les gouvernements africains, au niveau continental, dépensent deux fois plus pour le service de leur dette (14 % de leur PIB combiné) que pour la santé », a détaillé le responsable de l’OMS.
Afin d’accorder la priorité à la santé dans les budgets, les pays en développement doivent financer leur propre système de santé pour parvenir à l’autosuffisance. Cela passe par la mobilisation « de nouvelles recettes ».
« Une meilleure fiscalité, y compris des taxes sur la santé, est bénéfique pour les finances et la santé publique », a dit la Dre. Chalkidou, conseillant aux pays en développement « d’exploiter des sources inexploitées telles que les fonds souverains, les fonds de pension et les banques publiques de développement ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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