Le chef des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Martha Pobee, ont informé le Conseil des priorités pour adapter les opérations de paix de l’ONU afin de favoriser des solutions politiques.
Ils ont souligné l’urgence pour le Conseil et l’ensemble des États membres de l’ONU de surmonter les divisions et de renforcer le soutien aux opérations de paix, plateformes uniques pour faire progresser la diplomatie dans les zones de conflit.
« Les missions de maintien de la paix opèrent souvent dans des environnements très instables, où les processus politiques sont au point mort, la confiance entre les parties au conflit est faible et la situation humanitaire désastreuse », a déclaré M. Lacroix.
« Les avancées sont progressives, fragiles et inégales ; une avancée décisive peut être suivie de revers le lendemain. Pourtant, même des avancées modestes peuvent s’avérer cruciales pour prévenir une reprise de la violence généralisée et sauver des vies », a-t-il ajouté
Il a cité des missions qui ont apporté des contributions significatives aux processus de paix, comme la MINUSCA en République centrafricaine (RCA), qui a contribué à la négociation de l’Accord politique de 2019 et au lancement des efforts de désarmement, ou la MONUSCO en République démocratique du Congo (RDC), qui a contribué à réduire la violence lors des élections de 2023.
Une patrouille de la MONUSCO, à Goma.
L’unité du Conseil de sécurité est cruciale
M. Lacroix a souligné que la cohérence politique et l’unité des membres du Conseil de sécurité sont essentielles pour que les missions réalisent leur potentiel.
Sans un « soutien politique fort et uni », a-t-il averti, les opérations de paix se limitent à la gestion des conflits et à la protection des civils, au lieu de soutenir des accords de paix durables.
Le rôle du Conseil, a-t-il ajouté, doit s’étendre, au-delà de l’autorisation du mandat, à un engagement politique soutenu. Il a cité l’adoption à l’unanimité de la résolution 2773 (février 2025) sur la RDC comme un exemple de l’unité du Conseil renforçant les efforts diplomatiques sur le terrain.
Leadership et flexibilité sur le terrain
Le chef des opérations de paix a également souligné l’importance d’un leadership de mission dynamique, appelant les hauts fonctionnaires à jouer le rôle d’« ambassadeurs indéfectibles de la paix » qui maintiennent la confiance des gouvernements hôtes et des acteurs du conflit tout en s’adaptant aux contextes politiques changeants.
Il a souligné l’importance des partenariats régionaux, notamment avec l’Union africaine (UA). La résolution 2719 (2023), qui autorise le versement de contributions obligatoires pour les opérations dirigées par l’UA, a été qualifiée de « jalon historique » dans la collaboration ONU-UA.
« Il est essentiel de tirer un meilleur parti des investissements des pays fournisseurs de contingents et de personnel de police », a-t-il ajouté, citant l’exemple du double rôle du Pakistan, important contributeur de contingents et membre élu du Conseil de sécurité.
Leçons de la Guerre froide
L’exposé de Martha Pobee a renforcé ces thèmes tout en offrant une perspective historique.
Elle a rappelé comment, pendant la Guerre froide, malgré les tensions mondiales, les missions politiques spéciales de l’ONU ont facilité le règlement pacifique des différends, notamment les efforts diplomatiques en Guinée équatoriale (1969), à Bahreïn (1970) et lors du conflit frontalier entre l’Iraq et l’Iran (1974).
Elle a identifié plusieurs éléments clés à l’origine de ces succès : des mandats clairement ciblés et limités dans le temps ; le recours proactif aux bons offices du Secrétaire général ; une diplomatie discrète ; et, surtout, le consentement des gouvernements hôtes et des parties au conflit.
Ce fondement de confiance, a-t-elle noté, est de plus en plus absent aujourd’hui – un « déficit de confiance » qui complique les efforts de paix.
Les soldats de la paix de l’ONU, comme ceux photographiés ici en République centrafricaine (RCA), patrouillent régulièrement pour protéger les civils, garantir la libre circulation et instaurer la confiance avec les communautés locales.
Un outil unique
Les deux intervenants ont reconnu le contexte mondial difficile : divisions croissantes au sein du Conseil de sécurité, érosion des normes et conflits de plus en plus complexes impliquant des acteurs non étatiques, le crime organisé et des risques liés au climat.
Néanmoins, les opérations de paix, grâce à leur combinaison de capacités civiles et militaires, demeurent indispensables pour stabiliser les situations fragiles et favoriser le dialogue politique, ont-ils affirmé. La mission de longue date à Chypre a été citée comme un exemple de la manière dont une présence soutenue de l’ONU peut prévenir l’escalade, même dans un contexte d’impasse persistante.
M. Lacroix a également exhorté les États membres à verser leurs contributions statutaires à temps, avertissant que l’insuffisance des ressources compromet la capacité des missions à remplir leur mandat.
Mme Pobee a ajouté que l’ONU avait déjà traversé à maintes reprises des périodes de polarisation.
« Nous sommes passés par là… Mais un enseignement clair est que, dans un contexte de tensions géopolitiques aiguës, les opérations de paix ont aidé les États membres à mettre en place des réponses sur mesure aux défis posés à la paix et à la sécurité internationales », a-t-elle dit.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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