M. Hassan et ses collègues collaborent activement avec le Directeur général de l’OMS et son équipe dirigeante, afin de concevoir les programmes et stratégies de l’agence.

Dans un entretien accordé à ONU Info en amont de la réunion annuelle de l’Assemblée mondiale de la santé – l’organe décisionnel de l’OMS, réunissant les délégations de tous les États membres –censée adopter le futur traité, M. Hassan explique comment cet accord pourrait améliorer radicalement la prise en charge des communautés vulnérables durant les pandémies. Ce natif du Texas, aux États-Unis, raconte également pourquoi il a créé iCure, une organisation mondiale à but non lucratif visant à garantir l’accès de tous au dépistage médical préventif.

Courtesy of Rehman Hassan

Rehman Hassan, membre du Conseil de la jeunesse de l’OMS (archive).

Rehman Hassan : Il y a dix ans, mon grand-père est mort d’une maladie cardiaque. J’ai vu comment il était traité différemment en raison de la façon dont il se présentait, en tant qu’immigrant et personne de couleur. Il était très instruit, mais son niveau d’alphabétisation était limité, et on ne lui a pas forcément expliqué toutes les options qui s’offraient à lui. J’ai eu l’impression que les médecins ont essayé de l’opérer précipitamment et de l’anesthésier de force, pensant qu’il bougeait trop, alors qu’en réalité, il souffrait et était simplement mal à l’aise.

Je suis convaincu qu’il n’a pas reçu les soins qu’il méritait et cela m’a beaucoup touché, car je voulais m’assurer que personne d’autre ne ressente la même chose. J’ai compris qu’en tant que jeune, mon rôle pouvait consister à travailler au niveau communautaire, à mobiliser d’autres jeunes pour promouvoir des choses comme une bonne alimentation ou l’exercice physique, et à défendre ceux qui ont besoin d’aide.

C’est ainsi qu’iCure a vu le jour, et que le mouvement est devenu international. Nous avons organisé un programme de bourses pour les jeunes avec environ 65 jeunes du monde entier, du Vietnam au Qatar en passant par Porto Rico. Ils ont discuté des problèmes de santé qu’ils rencontrent et des solutions pour y remédier, en tant que membres de confiance de leurs communautés, afin de combler le manque d’information, très fréquent dans de nombreuses communautés marginalisées, notamment parmi les personnes à faibles revenus et les immigrants.

ONU Info : Parlez-moi de votre expérience personnelle pendant la pandémie de COVID-19 ?

Rehman Hassan : Pour de nombreuses personnes à travers le monde, la pandémie a été un processus extrêmement difficile, effrayant et intense. Je vivais avec mes grands-parents immunodéprimés et je savais qu’ils étaient des patients à risque. Malgré la disponibilité de nombreux vaccins aux États-Unis, la désinformation était omniprésente sur la pandémie, présentée comme un phénomène à faible taux de mortalité et que nous pouvions ignorer.

De plus, une importante tempête hivernale a frappé le Texas, qui a gelé l’État pendant près de deux semaines. Nous n’avions ni électricité, ni gaz, ni eau. Notre maison a été inondée et a finalement été détruite. Cette crise climatique et la pandémie ont marginalisé de nombreuses personnes, notamment dans ma communauté, qui n’ont pas reçu les ressources dont elles avaient besoin.

Des enfants au Mexique reçoivent des paniers alimentaires pendant la pandémie de COVID-19 (archive, 2022).

ONU Info : L’OMS affirme que le traité sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, s’il est adopté, constituera une avancée majeure pour l’équité en santé et fera une réelle différence sur le terrain. Êtes-vous d’accord ?

Rehman Hassan : Je suis convaincu que c’est un tournant. J’ai participé au processus d’élaboration du traité par l’intermédiaire du Conseil de la jeunesse de l’OMS, où je représente une organisation [ACT4FOOD] qui se concentre principalement sur l’accès à l’alimentation, les déterminants sociaux de la santé et la manière dont nous pouvons promouvoir le changement au niveau communautaire.

Le texte du traité précise les efforts à entreprendre au niveau communautaire, et chaque État membre a l’obligation de veiller à ce que les plus vulnérables aient accès à un soutien ou à des soins, dans le cadre de ses plans de riposte à la pandémie.

Un engagement en faveur de la détection précoce est pris : si nous parvenons à détecter les pandémies à un stade précoce, nous pourrons garantir à chacun l’accès aux soins et aux ressources dont il a besoin.

ONU Info : Il est probable qu’une nouvelle pandémie survienne de notre vivant. Sommes-nous capables de mieux la gérer que la précédente ?

Rehman Hassan : Nous assistons indéniablement à une accélération des pandémies et des événements extrêmes qui, à terme, compromettent l’équité.

Je pense que l’Assemblée mondiale de la santé et l’organe intergouvernemental de négociation du traité sur la pandémie ont accompli un travail remarquable pour comprendre les problèmes survenus lors de la pandémie de COVID-19 et des précédentes, puis pour réfléchir à la manière d’élaborer un instrument permettant de remédier à ces inégalités ou de les prévenir.

Si les États membres parviennent à adopter un traité significatif, je pense que ce dernier améliorerait considérablement la riposte aux pandémies et faciliterait une bien meilleure riposte que celle observée pour le COVID-19.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.