À l’occasion d’un débat public consacré à l’avenir de l’organe exécutif de l’ONU, le Secrétaire général, António Guterres, a rappelé un épisode méconnu : en 1946, un mécanicien new-yorkais du nom de Paul Antonio, chargé de fabriquer la première urne de vote du Conseil, y avait glissé un mot : « Puisse Dieu accompagner chaque membre de l’Organisation des Nations Unies et, grâce à vos efforts, apporter une paix durable à tous les peuples du monde ».
« Ce billet nous rappelle pourquoi le Conseil de sécurité existe : pour les peuples », a déclaré M. Guterres par visioconférence. « Non pour les puissances ou les empires, mais pour les parents qui ont perdu leurs enfants, les réfugiés chassés loin de chez eux, les soldats qui ont laissé un membre sur le champ de bataille ».
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres (à l’écran), lors du débat public au Conseil de sécurité sur l’avenir du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Un hommage vite transformé en avertissement
Le chef de l’ONU a salué les moments où l’organe chargé des questions de paix « a tenu sa promesse » : la sortie du génocide au Cambodge, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, ou encore les opérations de paix au Libéria, au Timor-Leste et en Sierra Leone.
Mais il a aussitôt tempéré cet hommage : « Sa légitimité est fragile », a-t-il averti. Trop souvent, certains de ses membres « agissent en dehors des principes de la Charte », minant ainsi la confiance dans l’ensemble du projet onusien.
Le Secrétaire général faisait notamment référence à l’usage répété du droit de veto dont disposent les cinq membres permanents du Conseil – États-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni – sur un total de 15 membres. Ce mécanisme, qui permet de bloquer une décision même lorsqu’elle est soutenue par une majorité, conduit fréquemment à l’inaction face à des crises internationales majeures. Dans bien des cas, les blocages reflètent davantage la défense d’intérêts nationaux que la recherche de la sécurité collective.
« Quand un pays foule aux pieds les règles, d’autres se croient autorisés à faire de même », a-t-il prévenu, dénonçant l’effet d’entraînement du recours au veto. « Et l’histoire nous montre, avec une brutalité implacable, où mène cette dérive ».
Une réforme « différée depuis trop longtemps »
Pour y remédier, António Guterres a appelé à réformer enfin le Conseil de sécurité, une entreprise qu’il a jugée « impérative et différée depuis trop longtemps ».
Rappelant que près de la moitié des opérations de maintien de la paix se déroulent en Afrique, le Secrétaire général a en outre souligné le paradoxe d’un continent sans siège permanent au Conseil. Il a aussi souligné la sous-représentation persistante de l’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que celle de la région Asie-Pacifique, qui abrite « plus de la moitié de l’humanité ».
L’élargissement du Conseil, a-t-il soutenu, n’est pas seulement une question d’équité, mais d’efficacité : il pourrait « rompre les blocages » et offrir « une stabilité accrue dans un monde de plus en plus multipolaire ». M. Guterres a également salué les propositions de la France et du Royaume-Uni visant à encadrer l’usage du droit de veto.
« Ouvrir les portes et laisser entrer la lumière »
En conclusion, le Secrétaire général a invité les quinze membres du Conseil à se montrer « dignes de la couronne d’olivier du faiseur de paix » qui orne l’emblème des Nations Unies.
« Le moment est venu d’ouvrir les portes de cette salle et de laisser entrer la lumière », a-t-il lancé, estimant que sans un Conseil adapté à son époque, « le monde court un grave danger ».
Revenant une dernière fois à la figure du mécanicien, Paul Antonio, M. Guterres a conclu : « Il n’a jamais siégé à cette table. Il n’a jamais prononcé de discours ni signé de traité. Mais il croyait en chacun d’entre vous. Je vous en prie : honorez cette confiance. Faites que cette chambre soit digne des espoirs de chaque homme, femme et enfant ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.





























