Baptisé Tropical Forests Forever Facility (« Fonds pour les forêts tropicales éternelles »), ce dispositif innovant a pour but de rendre la préservation des arbres plus rentable que leur défrichement. Il pourrait allouer jusqu’à 4 milliards de dollars par an aux pays abritant les grandes forêts tropicales et subtropicales.

Un financement inédit

Le principe est simple : chaque pays qui maintient ses forêts intactes recevra 4 dollars par hectare et par an, selon des résultats vérifiés par satellite. L’idée, selon Brasilia, est d’aligner les incitations économiques sur la protection du vivant, longtemps sacrifié au profit de l’agriculture et de l’extraction.

« Les forêts tropicales sont vitales pour notre planète. Pourtant, elles restent sous le joug d’une exploitation incessante – considérées comme une source de profit à court terme, et non comme une valeur à long terme », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, soulignant l’urgence de cette initiative, qu’il a qualifiée d’« acte de solidarité et d’espoir ».

Au total, 74 pays sont éligibles, représentant plus d’un milliard d’hectares de forêts tropicales et subtropicales. Les zones prioritaires comprennent l’Amazonie, la forêt atlantique, le bassin du Congo, la région du Mékong et l’île de Bornéo, en Asie du Sud-Est.

« Le mécanisme pour la préservation des forêts tropicales est un mécanisme ambitieux qui valorise les forêts sur pied par rapport aux terres défrichées – en associant la conservation aux opportunités et la solidarité à la prospérité partagée », a déclaré M. Guterres, ajoutant que « les forêts tropicales sont essentielles à la stabilité climatique ».

Un pêcheur se fraye un chemin à travers une forêt du nord de la Thaïlande.

De Dubaï à Belém, une coalition en gestation

Lors de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre, le président Luiz Inácio Lula da Silva avait annoncé un premier apport d’un milliard de dollars pour lancer le fonds. La directrice exécutive de la COP30, Ana Toni, avait alors précisé que 20 % des versements à chaque pays iraient directement aux communautés locales : « Cela démontre la volonté du gouvernement brésilien non seulement de maintenir les forêts debout, mais aussi de récompenser ceux qui les protègent, en accordant une attention particulière aux peuples autochtones ».

Conçu à la COP28 de Dubaï en 2023, le fonds devait officiellement être lancé dans le cadre de la COP30. Il bénéficie du soutien de cinq nations forestières : la Colombie, le Ghana, la République démocratique du Congo, l’Indonésie et la Malaisie. Parmi les investisseurs pressentis figurent l’Allemagne, la France, la Norvège, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis, appelés à contribuer à un mécanisme mixte associant capitaux publics et privés.

Le Brésil espère mobiliser 25 milliards de dollars publics dans les prochaines années, pour entraîner plus de 100 milliards de financements privés. À terme, le dispositif pourrait générer 4 milliards de dollars par an – près du triple des fonds concessionnels actuellement disponibles pour la protection des forêts.

Un déficit mondial de financement

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la planète reste pourtant loin du compte : les investissements annuels dans les forêts devraient passer de 84 milliards de dollars en 2023 à 300 milliards en 2030, puis 498 milliards en 2050.

En liant directement les paiements à la performance en matière de conservation, le Tropical Forests Forever Facility cherche à refonder le lien entre économie et écologie. Le fonds entend aussi promouvoir un financement « équitable, inclusif et prévisible », selon ses concepteurs, afin que le soutien atteigne celles et ceux qui protègent les forêts « de leurs mains, de leur cœur et de leur héritage ».

Du 10 au 21 novembre, Belém accueillera dirigeants, négociateurs et représentants de la société civile autour d’une même promesse : replacer les forêts, ces remparts naturels contre le chaos climatique, au cœur de l’action mondiale.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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