Assurer la sécurité des routes maritimes aujourd’hui tout en relevant les défis émergents était au cœur d’un débat au Conseil de sécurité de l’ONU lundi, convoqué par le Panama, qui occupe la Présidence tournante du Conseil pour le mois d’août.
Arsenio Dominguez, Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), a déclaré au Conseil que l’année dernière, une main-d’œuvre de 1,9 million de marins a transporté plus de 12,3 milliards de tonnes de marchandises, assurant ainsi le maintien du commerce mondial.
Le secteur maritime s’est révélé « remarquablement résilient » face aux défis géopolitiques.
« Cependant, la résilience ne saurait engendrer la complaisance », a-t-il averti. « La sûreté et la sécurité du secteur maritime sont fondamentales pour la stabilité économique, le développement maritime durable et les moyens de subsistance ».
Menaces multiples
Les menaces sont nombreuses. Près de 150 actes de piraterie et de vols à main armée ont été signalés rien qu’en 2024. Dans certaines régions comme l’Asie du Sud-Est, les incidents sont en forte augmentation, selon l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL).
Au-delà de la piraterie, les navires internationaux naviguant en mer Rouge ont également été attaqués dans le contexte de la guerre à Gaza.
Parallèlement, le trafic se poursuit – notamment de drogue, d’espèces sauvages menacées et de bois protégé – tandis que les groupes criminels organisés exploitent les chaînes d’approvisionnement criminelles pour acheminer des armes, des agents et des marchandises illicites afin de financer leurs opérations.
Des marins travaillent dans la salle des machines d’un navire immatriculé en Chine dans le port de Gênes en Italie.
Un « réseau » attaqué
Les routes maritimes ont été « le premier réseau véritablement mondial », reliant des rivages lointains pendant des milliers d’années, a souligné Valdecy Urquiza, Secrétaire général d’INTERPOL.
« Aujourd’hui, et plus que jamais, ce même réseau est exploité par des criminels qui menacent la navigation, le commerce, les communications – et avec eux, la stabilité mondiale essentielle au développement durable », a-t-il expliqué au Conseil.
Il a ajouté que la « polycriminalité en mer » « renforce la résilience des criminels et complexifie la répression » à mesure que de nouveaux dangers moins visibles apparaissent.
« Avec la numérisation des ports – avec l’automatisation de la gestion des navires, du suivi des cargaisons et de la logistique –, les vulnérabilités apparaissent plus vite qu’elles ne peuvent être sécurisées. Les ports sont confrontés à une vague de cyberintrusions ciblant les systèmes d’alimentation, de communication et de logistique dont ils dépendent ».
En outre, « les cybercriminels peuvent utiliser l’intelligence artificielle comme arme pour attaquer avec plus de rapidité, d’ampleur et de précision ».
Coordination mondiale, action environnementale
En réponse à la situation, l’OMI a élaboré des exigences contraignantes, notamment pour la sûreté internationale des navires et des ports, ainsi que pour les menaces à la cybersécurité.
L’agence onusienne a également soutenu des projets visant à renforcer les capacités régionales, notamment le partage d’informations. Ceci s’ajoute à l’établissement de partenariats avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), INTERPOL, les entités régionales et les États donateurs, visant à renforcer les capacités nationales et à instaurer la confiance.
« Tout en s’attaquant à la sécurité maritime, nous ne devons pas perdre de vue notre responsabilité de protéger l’océan », a déclaré M. Dominguez.
« La sûreté et la sécurité maritimes et la gestion environnementale vont de pair. Le soutien aux pays pour développer et améliorer leurs capacités d’intervention en cas de pollution maritime, notamment en cas de déversement d’hydrocarbures, se poursuit ».
Un navire traverse le canal de Panama en Amérique centrale.
Perspectives du canal de Panama
Le Conseil a également entendu l’agence responsable de l’exploitation du canal de Panama, l’un des corridors maritimes les plus importants au monde.
Ricaurte Vásquez Morales, PDG de l’Autorité du canal de Panama, a partagé le point de vue de « l’un des canaux les plus emblématiques de la coopération humaine », soulignant tout d’abord la force de la « neutralité fondée sur des principes ».
« Le canal de Panama est régi par un traité international qui garantit l’égalité d’accès à toutes les nations en temps de paix comme de guerre », a-t-il déclaré. « Cette promesse, inscrite dans notre Constitution, a permis à un petit pays de contribuer à la stabilité du commerce mondial, protégeant cette infrastructure des tensions géopolitiques qui, trop souvent, freinent aussi les progrès ».
Son deuxième point a mis en lumière le fait que le canal est sous administration panaméenne depuis 25 ans, période qui a vu l’achèvement d’un troisième jeu d’écluses en 2016. En conséquence, le volume de marchandises transitant par ses eaux a augmenté de 50 %.
Adaptation climatique
À l’instar du Directeur général de l’OMI, M. Vásquez Morales a également souligné la nécessité de lutter contre le changement climatique. Le canal de Panama a connu une sécheresse ces deux dernières années, et cette « prise de conscience mondiale » a déclenché des efforts de conservation de l’eau, des ajustements logistiques et la construction d’un lac artificiel.
« Aujourd’hui, le canal est doté de technologies qui renforcent la résilience climatique », a-t-il déclaré. « Il crée des mécanismes financiers et garantit la sécurité hydrique et environnementale, tout en mettant en œuvre une gouvernance efficace pour exploiter les progrès rapides de l’intelligence artificielle et en collaborant pour renforcer la cybersécurité sur nos routes et nos systèmes logistiques »
En conclusion, M. Vásquez Morales a insisté sur le fait que « le canal de Panama est la preuve vivante que les biens publics mondiaux peuvent être gérés avec équité, responsabilité et vision ».
« Grâce à une coopération soutenue, une adaptation constante et un engagement indéfectible envers les principes du droit international, le canal restera une voie sûre et efficace, prête à servir non seulement cette génération, mais aussi celles à venir », a-t-il déclaré.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.