« Est-elle alarmante ? Aiguë ? Urgente ? Elle est tout cela à la fois – et même plus », lance d’emblée la responsable devant un parterre de journalistes, à New York, évoquant la situation dans cette nation insulaire des Caraïbes, ravagée par les gangs. Le bilan : 1,3 million de déplacés, dont la moitié sont des enfants ; 3.000 morts depuis janvier ; deux millions de personnes au bord de la famine. Mais, derrière les statistiques, insiste-t-elle, « il y a une femme, un enfant, un père, un jeune ».

Ulrika Richardson, lors de sa dernière conférence de presse en tant que Représentante spéciale adjointe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), au siège de l’ONU, à New York.

Cette diplomate d’origine suédoise, qui a passé plus de trois ans dans la capitale haïtienne et sillonné le pays de long en large, se dit frappée par la résilience de ses habitants. Elle cite notamment une femme violée à de multiples reprises qui, grâce à un soutien psychologique, « tient le coup, veut vivre et réclame même la justice ». Mais elle raconte aussi le drame de certains habitants, contraints d’abandonner un proche âgé ou handicapé, lors d’une fuite précipitée face aux assauts des gangs.

Le tableau est sombre : malnutrition infantile, enfants enrôlés par les bandes armées, écoles fermées, hôpitaux paralysés – « seulement 36 % fonctionnent pleinement dans la capitale », rappelle-t-elle.

Des outils mais pas de volonté

Et pourtant, Ulrika Richardson affirme que les mécanismes internationaux sont bien en place : un plan de réponse humanitaire – « financé à seulement 9 %, soit le plus bas niveau au monde » – un régime de sanctions, un embargo sur les armes, une mission multinationale d’appui à la sécurité dirigée par le Kenya. « Nous avons les outils, mais la réponse internationale n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation ».

Interrogée sur les priorités en Haïti, celle qui intégrera la mission politique de l’ONU en Libye à partir du 1er septembre tranche : « Il faut, tout simplement, arrêter l’arrivée d’armes en Haïti », briser les liens entre gangs et élites politiques ou économiques, et donner aux policiers dé la mission multinationale les moyens d’agir. Le tout, prévient-elle, doit aller de pair avec « une solution politique » et un retour au développement, faute de quoi l’instabilité risque de s’étendre.

Pourquoi cela ne se fait-il pas ? « Un mélange de manque de volonté politique, à plusieurs niveaux, et de manque de financement », répond-elle, constatant que les gangs, moins dépendants de leurs anciens parrains, vivent désormais du crime organisé régional.

Malgré tout, Ulrika Richardson revendique son optimisme : « Haïti a beaucoup à offrir : un territoire relativement petit mais riche, une population dynamique, une diaspora active. Toutes les conditions existent pour tourner la page et enclencher une spirale positive vers la stabilité, la prospérité et une vie digne ». Et de conclure : « Les Haïtiens y sont prêts ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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