Selon un nouveau rapport de de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la Syrie a démantelé 15 laboratoires industriels et 13 installations de stockage depuis l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités à Damas, en décembre 2024. 

Mais l’agence précise que le trafic de captagon est loin d’avoir disparu. Pas moins de 177 millions de pilules ont déjà été saisies sur la même période à travers le Moyen-Orient, signe d’un marché qui continue de prospérer malgré la fin du contrôle exercé par l’ex-régime al-Assad sur un territoire qui fut longtemps considéré comme une véritable « machine à amphétamines ».

Le rapport de l’ONUDC n’a toutefois pas pu confirmer l’hypothèse, largement répandue, selon laquelle une partie de la production illicite antérieure aurait été délocalisée vers d’autres continents, notamment l’Afrique.

Contrefaçon d’un ancien médicament

Le captagon est une drogue vendue sur les marchés illicites sous le nom commercial d’un ancien médicament, le Captagon (avec un grand C), commercialisé dans les années 1960 par la société allemande Degussa Pharma Gruppe. Ce traitement psychoactif contenait à l’origine de la fénétylline, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines. Mais ce principe actif a disparu de la contrefaçon actuelle, qui se présente sous forme de comprimés, généralement composés d’un mélange d’amphétamine et de caféine, parfois enrichi de théophylline, de quinine, de paracétamol ou d’autres additifs.

Au cours de la dernière décennie, l’immense majorité du captagon provenait de Syrie. Entre janvier 2019 et novembre 2025, 80 % des saisies signalées dans la région mentionnaient Damas comme pays d’origine.

Plus de 500 millions de comprimés interceptés en un an

Avant décembre 2024, la production de captagon en Syrie pouvait atteindre plusieurs millions de comprimés par jour. Les stocks issus de cette production antérieure auraient été suffisants pour alimenter le trafic pendant plusieurs années à travers la région, s’ils n’avaient pas été interceptés.

Les pays du Golfe demeurent le principal marché de destination. Mais plusieurs indicateurs font état d’une pénurie sur certains marchés, qui pourrait résulter d’un durcissement des interdictions et des contrôles au cours de l’année écoulée. Les données de saisies étant encore incomplètes, l’ONUDC indique avoir pu vérifier, depuis décembre 2024, un minimum de 177 millions de comprimés – soit l’équivalent de 30 tonnes – interceptés dans l’ensemble de la région arabe.

« Ce minimum indique déjà une nette augmentation des saisies de “captagon”, mais le total des saisies effectuées depuis décembre 2024 est probablement beaucoup plus élevé », précise le rapport.

À elle seule, la Syrie affirme avoir saisi plus de 500 millions de comprimés entre décembre 2024 et fin novembre 2025. Le Liban, de son côté, fait état de 78 millions de comprimés interceptés sur la même période, un chiffre supérieur au total cumulé de 2023 et 2024. La Jordanie signale, quant à elle, une multiplication des tentatives de contrebande, avec des envois plus modestes mais un nombre global d’interceptions en hausse.

Nouvelles routes et montée des synthétiques

« Si le marché de la drogue s’est développé ces dernières années, il a divisé la région, mais la nécessité d’agir la rassemble désormais », déclare Bo Mathiasen, directeur des opérations de l’ONUDC, soulignant que « les pays collaborent, partagent des renseignements et mènent des opérations conjointes, ce qui a conduit à des saisies record en 2025 ».

Dans le même temps, les trafiquants continuent d’explorer de nouvelles routes. Ils recourent désormais à des points de détournement et de reconditionnement, notamment en Europe occidentale et centrale, ainsi qu’en Afrique du Nord.

Cette pression accrue exercée par Damas et ses voisins pourrait également pousser trafiquants et consommateurs à se tourner vers la méthamphétamine et d’autres drogues synthétiques, accélérant leur diffusion dans la région.

Le rapport de l’ONUDC plaide pour une approche globale, combinant poursuite des efforts de répression et d’interdiction avec le renforcement des systèmes de prévention, de traitement et de réadaptation fondés sur des données scientifiques.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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