Seulement environ 6.000 tonnes de farine de blé ont pénétré dans l’enclave déchirée par la guerre depuis qu’Israël a autorisé des approvisionnements limités le mois dernier.

Cependant, 10.000 tonnes sont nécessaires de toute urgence face à la malnutrition croissante, selon le Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations Unies (OCHA).

« La seule façon de remédier à la situation sur le terrain est de rouvrir des points de passage supplémentaires », a déclaré Olga Cherevko, d’OCHA, à ONU Info depuis Khan Younis.

Au-delà de l’aide alimentaire

Elle a également souligné la nécessité de permettre « un approvisionnement illimité et sans entrave d’aide », comprenant des articles allant au-delà de la nourriture, tels que du matériel pour les abris, du carburant, du gaz de cuisine et « d’autres éléments essentiels à la survie à Gaza ».

Mme Cherevko a exhorté les autorités israéliennes à faciliter l’acheminement de l’aide en « offrant un environnement sûr et favorable », en réduisant les délais d’attente pour les missions humanitaires et en garantissant l’accès aux personnes dans le besoin.

Les habitants de Gaza souffrent de conditions de vie difficiles. Depuis mars, les restrictions israéliennes aux passages frontaliers se sont renforcées, rendant l’accès à la nourriture encore plus difficile pour la population de l’enclave palestinienne – plus de deux millions de personnes.

De hauts responsables de l’ONU, dont le Secrétaire général António Guterres et le chef des affaires humanitaires Tom Fletcher, ont décrit l’aide reçue comme étant simplement « un filet d’eau », voire « une goutte d’eau dans l’océan ».

Des décisions difficiles

Bien que les marchés soient bondés de gens, il leur manque deux éléments essentiels : des liquidités et des biens.

La plupart des habitants sont donc confrontés à trois choix difficiles : soit chercher de l’aide alimentaire auprès du nouveau mécanisme de distribution soutenu par les États-Unis et Israël, qui a déjà fait des dizaines de morts ces derniers jours ; soit voir leurs enfants mourir de faim ; soit payer cher ce qui reste des marchandises et de l’aide humanitaire pillée sur les marchés.

« Les prix sont anormaux, bien plus élevés qu’en Europe », a récemment déclaré le fonctionnaire Akram Yousef au correspondant d’ONU Info à Gaza.

« La situation est très difficile, et cela fait deux ans que nous sommes dans cette situation. Outre les déplacements, l’absence de domicile, les bombardements, les destructions et la dévastation, les commerçants augmentent les prix, et les citoyens sont incapables de supporter ce fardeau. Que pouvons-nous faire ? »

Plus de 20 mois de conflit ont rendu les conditions de vie dans la bande de Gaza insupportables, et le coût de la vie est désormais parmi les plus élevés au monde.

Ahmed Al-Bahri, déplacé de Beit Lahia avec sa famille, a déclaré qu’une miche de pain se vend désormais sept shekels, soit environ 2 dollars.

« Il n’y a ni farine, ni lait, ni couches pour les enfants, ni rien à manger », a-t-il déclaré. « Nous vivons dans un état de faim constante. Où puis-je trouver sept shekels pour acheter une miche de pain pour mon enfant ? Quel est le péché de cet enfant ? »

Un vendeur de farine à Gaza.

Frais exorbitants

L’arrêt des opérations bancaires palestiniennes depuis le début de la guerre en octobre 2023 a exacerbé les souffrances.

Les gens sont contraints d’utiliser des applications mobiles pour retirer de l’argent de leurs comptes bancaires et accéder à leurs pensions auprès de commerçants locaux qui facturent des commissions exorbitantes.

M. Youssef, fonctionnaire, a déclaré que la commission pour le retrait de son salaire était de 20 %, mais qu’au fil du temps, elle a augmenté pour atteindre près de 50 %.

« Nous sommes devenus envieux des morts »

Plusieurs habitants ont déclaré à ONU Info que le prix d’un kilo de farine est désormais de 100 shekels, soit environ 29 dollars.

« Si un salaire est de 2.000 shekels, il passe à 1.000 shekels après commission », a expliqué Ashraf Al-Deiri.

« Les dépenses quotidiennes d’une famille moyenne ou petite ne sont pas inférieures à 500 shekels (environ 143 dollars). Nous vivons donc une grande souffrance et avons besoin que quelqu’un ait pitié de nous et nous soutienne ».

Raed Tafesh, un jeune homme, s’est dit choqué par les prix élevés, d’autant plus que la plupart de ses camarades sont au chômage et sans aucune source de revenus.

« Nous ne gagnons pas un seul shekel. Nous n’avons pas d’emploi et nous n’avons pas de travail. Nous mourons lentement. Nous envions les morts », a-t-il déclaré.

La tragédie se reflète dans le regard des mères et des pères qui voient leurs enfants mourir de faim, comme Nimir Ghazal. Elle affirme que son salaire ne suffit même pas à acheter des fruits, des légumes ou des aliments sains pour ses enfants.

« Parfois, je pleure lorsque mes enfants affamés me demandent un morceau de pain. Un kilo de farine coûte 100 shekels et les lentilles 50. Un kilo ne suffit pas à ma famille, mais j’en achète et je le partage », a-t-elle déclaré.

Les efforts de l’ONU se poursuivent

Lundi, les équipes de l’ONU ont pu collecter des fournitures, principalement de la farine, au poste-frontière de Kerem Shalom. L’aide était destinée à Gaza lorsque des personnes affamées et désespérées l’ont arrachée directement des camions.

Des cas de pillages et d’attaques contre des chauffeurs ont également été signalés.

L’OCHA a souligné qu’Israël, en tant que puissance occupante, est responsable du maintien de l’ordre public et de la sécurité à Gaza. Cela devrait inclure l’autorisation d’acheminer davantage de fournitures essentielles par de multiples points de passage et routes afin de répondre aux besoins humanitaires et de contribuer à limiter les pillages.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.