Depuis son siège romain, la FAO a rappelé, en ce jour anniversaire, sa mission fondatrice : garantir à chaque être humain le droit à l’alimentation. Son directeur général, Qu Dongyu, a exhorté les États à « renforcer la coopération internationale face à un défi qui dépasse les frontières ».

C’est dans ce même esprit que le chef de l’ONU, António Guterres, a déclaré dans un message vidéo : « Nous avons les outils, les connaissances et les ressources nécessaires pour éliminer la faim et fournir à toutes et tous des aliments sains et de qualité. Ce qui nous manque, c’est l’unité ».

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) avertit que 13,7 millions de personnes supplémentaires risquent d’atteindre un niveau d’insuffisance alimentaire urgent si l’agence ne bénéficie pas de davantage de financements.

« Chaque ration coupée, c’est un enfant qui se couche affamé, une mère qui saute un repas, ou une famille qui perd le soutien dont elle a besoin pour survivre », a prévenu mercredi sa directrice, Cindy McCain.

Le système humanitaire à bout de souffle

Selon un nouveau rapport du PAM, publié en septembre, l’agence fait face à une chute de 40 % de ses financements en 2025, soit environ 6,5 milliards de dollars contre 10 milliards en 2024.

Les conséquences sont déjà visibles : en Haïti, les repas chauds aux déplacés ont cessé ; en Ouganda, plus d’un million de réfugiés n’ont plus accès à la moindre aide alimentaire ; en Afghanistan, 298 centres de nutrition ont fermé.

« Les humanitaires se retirent du terrain », note le rapport. Dans les villages, « les familles se déscolarisent, vendent leurs biens, se tournent vers des stratégies désespérées ». 

Ce manque de financement fragilise à sont tour la stabilité politique et économique des pays concernés. Au Niger, la chute de l’aide menace la stabilité ; en Haïti, en proie à la violence de gangs armés, elle risque d’attiser les violences et les trafics à l’approche des élections.

Des voix pour le changement

Depuis Rome, la cheffe étoilée italienne, Cristina Bowerman, a proposé un geste simple : « Adoptez un agriculteur et achetez sa production ». 

Cristina Bowerman

Une idée saluée par la FAO, dont Mme Bowerman est l’une des partenaires, dans un contexte où les petits producteurs nourrissent la majorité de la population mondiale mais voient leurs revenus s’effondrer.

De son côté, l’économiste américain, Jeffrey Sachs, a rappelé que « manger plus sainement, c’est aussi protéger la planète ». Il a invité les pays riches à consommer « un peu moins de viande rouge », dont la production est particulièrement néfaste pour l’environnement, des bovins qui émettent du méthane, puissant gaz à effet de serre, à l’élevage qui accélère la déforestation et requiert une consommation d’eau colossale – un luxe dont la Terre ne peut plus se permettre le coût écologique.

Quant à l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui a dirigé l’organisation de 2007 à 2016, il a exhorté l’ensemble des États à « traiter la nourriture comme un pont pour la paix et la coopération, non comme une source de division ». 

Au cours de ces deux mandats successifs, l’homme politique sud-coréen a présidé à l’adoption par les gouvernements du monde entier, en 2015, des 14 grands objectifs de développement durable, censés mettre fin à la pauvreté et infléchir le cours du réchauffement climatique d’ici 2030. Parmi eux, l’objectif numéro 2 vise à éradiquer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable. Une vision qui, à cinq ans de l’échéance, semble s’éloigner.

À Gaza, penser à reconstruire

Sur les cinq états de famine officiellement déclarés dans le monde au cours des 20 dernières années, deux sont actuellement en cours : au Soudan et à Gaza. 

Dans l’enclave palestinienne, où un accord de cessez-le-feu a enfin été conclu après deux ans d’une guerre dévastatrice, la FAO évoque déjà la reconstruction du secteur agricole, autrefois « dynamique », avec ses serres, ses vergers et son élevage. « Ce sont ces activités que nous commençons déjà à planifier », a expliqué Beth Bechdol, directrice adjointe de l’agence.

Car la guerre, plus que le climat ou la sécheresse, reste la cause première de la faim dans le monde, en particulier l’insécurité alimentaire aiguë, qui touche désormais 319 millions de personnes, dont 44 millions à un niveau jugé urgent.

Avant l’accord de cessez-le-feu, les Gazaouis font la queue pour obtenir de la nourriture dans une cuisine communautaire à Deir al Balah.

La ligne de front de l’humanité

Le PAM résume la situation en une formule sobre : la faim n’est plus seulement une tragédie, c’est une ligne de fracture mondiale. Et l’effet domino de ce fléau, qui nourrit les crises dont il est issu, n’est plus à démontrer : chaque pourcentage d’augmentation de l’insécurité alimentaire fait croître de 1,9 % les flux de réfugiés, souligne le rapport de l’agence. Autrement dit : à mesure que les champs se vident, les routes se remplissent.

En cette journée de l’alimentation mondiale, la FAO, le PAM et tous leurs partenaires appellent à repenser l’aide alimentaire : prévenir les famines plutôt que d’y répondre, maintenir les programmes de résilience, et ne pas distribuer « des miettes d’assistance » là où il faudrait des politiques publiques.

La devise de la FAO, basée dans la capitale italienne, est « Fiat panis », expression latine – sur le modèle de l’expression biblique Fiat lux – signifiant « qu’il y ait du pain ». Un mot d’ordre qui, dernièrement, a retrouvé toute sa gravité.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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