« Nous appelons à une désescalade immédiate et à des négociations diplomatiques urgentes pour mettre fin à ces attaques et trouver une solution », a notamment déclaré Nada Al-Nashif, du bureau des Nations Unies chargé de veiller au respect des droits humains.
Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe de l’ONU aux droits humains.
Lors d’une session du Conseil des droits de l’homme à Genève, Mme Al-Nashif s’est dite « profondément préoccupée » par l’escalade militaire entre Tel-Aviv et Téhéran, alertant sur le fait que « certaines attaques ont lieu dans des zones peuplées » et que « des victimes civiles ont été signalées ».
Son bureau, dirigé par le Haut-Commissaire Volker Türk, rappelle que les deux parties sont tenues de respecter pleinement le droit international humanitaire, notamment la protection des populations civiles et des infrastructures non militaires.
« Je demande instamment à tous ceux qui ont de l’influence d’encourager la désescalade et la négociation », a insisté Mme Al-Nashif.
Des frappes « irresponsables », selon Téhéran
En dépit de cet appel, l’Iran a promis une réponse « très sérieuse et très ferme » aux frappes israéliennes. L’ambassadeur iranien auprès de l’ONU à Genève, Ali Bahreini, a ainsi accusé Israël d’« acte de guerre contre l’humanité » et a dénoncé le silence de la communauté internationale.
« Le ciblage délibéré des installations nucléaires iraniennes constitue non seulement une grave violation du droit international et de la Charte des Nations Unies, mais risque également d’exposer toutes les populations voisines à une éventuelle fuite dangereuse », a déploré M. Bahreini, dénonçant l’impunité dont bénéficierait Israël.
Téhéran s’inquiète en particulier des « conséquences énormes » de ces frappes sur les droits humains : attaques sur les zones résidentielles, bombardements d’infrastructures vitales, destruction de ressources en eau potable. « Les civils et le peuple iranien en subissent immédiatement les conséquences », a souligné M. Bahreini.
Des installations sensibles visées
Selon le diplomate, plus de 50 avions israéliens auraient été mobilisés pour frapper « une installation de production de centrifugeuses à Téhéran » et « plusieurs sites de fabrication d’armes ».
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que deux installations nucléaires iraniennes avaient été touchées : le complexe dit Tesa à Karaj, à l’ouest de Téhéran, et un centre de recherche en plein cœur de la capitale iranienne.
Ces deux sites, qui fabriquaient des composants de centrifugeuses, étaient auparavant placés sous la surveillance de l’AIEA dans le cadre de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Depuis le retrait de l’accord par les États-Unis, en 2018, ce dernier est désormais caduc et l’Iran n’a de cesse d’enfreindre ses clauses, notamment en matière d’enrichissement de l’uranium.
De leur côté, les Gardiens de la révolution ont affirmé avoir riposté contre Israël avec des missiles balistiques hypersoniques de portée intermédiaire Fattah-1, selon des informations relayées par la télévision nationale iranienne.
Une situation intérieure préoccupante
En parallèle à ces développements militaires, le bureau de l’ONU pour les droits humains a présenté mercredi son rapport intérimaire sur l’Iran.
Le document, qui couvre la période du 1er août 2024 au 31 janvier 2025, dresse un constat alarmant : au moins 975 personnes ont été exécutées en 2024 dans le pays, soit le chiffre le plus élevé depuis 2015. Plus de la moitié de ces exécutions sont liées à des infractions en matière de drogue. Quatre d’entre elles ont été menées en public.
« Les autorités ont continué de procéder à des exécutions en lien avec les manifestations de septembre 2022 sous la bannière “Femme, vie, liberté” et contre des dissidents politiques », a rappelé Nada Al-Nashif.
Bien que le nombre d’enfants condamnés à mort ait baissé depuis 2014, le rapport souligne également qu’au moins un mineur a été exécuté en 2024. Il s’alarme en outre de la persistance des châtiments corporels, comme les amputations, et des restrictions sévères imposées à l’espace civique, sur Internet comme dans les lieux publics.
Libertés restreintes
Les journalistes restent particulièrement ciblés : au moins 125 d’entre eux ont été poursuivis pour l’exercice de leur profession. Par ailleurs, la discrimination à l’encontre des minorités ethniques et religieuses demeure « persistante, tant en droit qu’en pratique », selon le rapport.
Enfin, le bureau pointe les effets dévastateurs de la crise économique, aggravée par les sanctions internationales, sur les conditions de vie et l’accès aux soins de santé.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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