Connue pour être le principal centre de détention des dissidents politiques en Iran, cette prison ne saurait, selon l’organisation, être considérée comme une cible militaire.

« Le fait de la prendre pour cible constitue une grave violation du droit humanitaire international », a déclaré Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits humains, lors d’un point de presse à Genève. Selon lui, la prison d’Evin ne représente pas un objectif militaire au sens du droit des conflits armés. Les services du Haut-Commissaire, Volker Türk, ne disposent pour l’instant pas de toutes les informations sur cette attaque, mais font état d’incendies dans l’enceinte de la prison et de plusieurs blessés.

Des détenus vulnérables

La prison d’Evin abrite de nombreux prisonniers politiques, parmi lesquels des journalistes. « Qu’ils soient détenus arbitrairement ou en relation avec des crimes qu’ils ont réellement commis, les détenus doivent être protégés », a insisté M. Al-Kheetan. D’après les médias d’État, les autorités iraniennes auraient transféré tous les détenus vers d’autres établissements pénitentiaires de la région afin de permettre des réparations après la frappe.

Parallèlement, une trêve proposée par les États-Unis semblait être entrée en vigueur, mardi. Malgré des accusations croisées entre Israël et l’Iran concernant des frappes, le calme paraissait prévaloir, au terme de plusieurs jours d’escalade militaire entre les deux pays, ainsi que des frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens, dans la nuit de samedi à dimanche.

Dans une déclaration publiée mardi sur le réseau social X, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué l’annonce du cessez-le-feu par le président américain, Donald Trump, et a exhorté l’Iran et Israël à respecter la trêve.

Arrestations et exécutions

Outre le conflit armé, l’ONU s’inquiète d’une possible intensification de la répression interne par les autorités iraniennes. « Il est difficile de vérifier les informations en provenance d’Iran, étant donné le manque d’accès », a reconnu Thameen Al-Kheetan. Toutefois, des ONG ont signalé des arrestations ciblant des citoyens accusés d’avoir publié en ligne des contenus relatifs aux frappes israéliennes. Le porte-parole du Haut-Commissariat a également mentionné l’exécution de neuf hommes depuis le début des hostilités, soulignant un climat répressif croissant.

Lundi, des experts indépendants de l’ONU ont renouvelé leurs préoccupations face à l’usage par l’Iran de motifs d’emprisonnement liés à des infractions vagues, dont certaines peuvent entraîner la peine capitale, notamment en lien avec des accusations d’espionnage.

« Les citoyens iraniens arrêtés et accusés d’espionnage ou de collaboration avec Israël doivent bénéficier de tous leurs droits en termes de procédures légales et de procès équitable », a rappelé M. Al-Kheetan. Et de préciser : « Si ces arrestations sont arbitraires, ces personnes doivent être libérées immédiatement et sans condition. »

Appel au respect des libertés

Le Haut-Commissariat a également exhorté les autorités iraniennes à « respecter totalement les droits à la liberté d’expression et d’information, à tout moment », rappelant que les journalistes « doivent pouvoir faire leur travail sans aucun obstacle ».

Ces préoccupations rejoignent les alertes lancées la semaine dernière par Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme. Devant le Conseil des droits humains à Genève, elle a déploré un nombre record d’exécutions en 2023 en Iran – au moins 975 selon l’ONU –, le plus élevé depuis 2015. Elle a également dénoncé l’usage de la torture en détention et les persécutions visant les minorités, les journalistes et les défenseurs des droits humains.

Alors que les armes semblent s’être momentanément tues, les Nations Unies appellent à la retenue, au respect du droit international et à la protection des droits fondamentaux des civils.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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