Cette journée est officiellement célébrée chaque 29 août en souvenir de la fermeture du site d’essais nucléaires soviétique de Semipalatinsk, situé dans le Kazakhstan actuel, voici près de 25 ans.
Plusieurs orateurs ont rappelé que, depuis l’ouverture à signature du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en 1996, moins d’une douzaine de tests ont eu lieu dans le monde, preuve de l’efficacité normative et technique du texte.
Secrétaire exécutif de l’Organisation dudit Traité, Robert Floyd n’a pas manqué de souligner l’apport du Système de surveillance international, fort de 300 stations réparties sur toute la planète. Ce dispositif permet de distinguer sans ambiguïté une explosion nucléaire d’un événement naturel, comme ce fut le cas récemment lors d’un séisme en Iran, a-t-il expliqué.
La Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu.
Un traité qui peine à être mis en œuvre
Mais le Traité reste inachevé, des États n’ayant toujours pas franchi le pas de la ratification, bloquant de facto son entrée en vigueur presque 30 ans après son adoption.
Le Président de l’Assemblée générale, Philémon Nyang, a appelé ces « pays de l’annexe II à agir sans délai », insistant sur le fait qu’aucune sécurité durable ne peut être garantie tant que les essais ne sont pas interdits de façon définitive.
Pour rappel, l’annexe II du TICE liste les 44 États qui ont participé officiellement aux travaux de la session de 1996 de la Conférence du désarmement et dont le nom figure soit dans la publication de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) consacrée aux réacteurs nucléaires de puissance dans le monde ou dans celle qui est consacrée aux réacteurs nucléaires de recherche dans le monde.
Pour que le TICE entre en vigueur, ces 44 États doivent l’avoir ratifié, or il en manque encore neuf, fait que n’ont pas manqué de pointer plusieurs délégations.
À leur tête, les Amis du TICE ont exhorté les retardataires à ratifier le traité et fermement condamné les six essais réalisés par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) depuis 2006. L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), par la voix de la Malaisie, a mis en garde contre la persistance de ces tests qui sapent la stabilité régionale, et elle a aussi appelé Pyongyang à s’engager sur la voie d’une « dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible ».
La Fédération de Russie a également été critiquée pour son retrait du TICE. La Norvège, rejointe par le Panama et l’Australie, a exprimé son profond regret face à la décision de Moscou de révoquer sa ratification. Un geste perçu comme un signal négatif, dans un contexte de montée des tensions internationales.
La représentante de la jeunesse Oemwa Johnson de Kiribati s’adresse à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies pour commémorer et promouvoir la Journée internationale contre les essais nucléaires.
Une menace pour l’humanité
Malgré la défiance, plusieurs régions ont réaffirmé leur engagement collectif. Le Groupe des États d’Afrique a ainsi rappelé que l’interdiction des essais demeure une nécessité – en attendant l’élimination complète des arsenaux. La Colombie, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a dénoncé la simple existence des armes nucléaires comme une menace pour l’humanité et un crime au regard du droit international humanitaire, en soulignant la valeur du Traité de Tlatelolco (traité international de 1967 créant une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes) et de la proclamation de la région comme « zone de paix ».
La Chine a elle affirmé qu’elle s’opposait à une stratégie d’autodéfense nucléaire, observant par ailleurs que parmi les États détenteurs d’armes nucléaires, elle était celui ayant procédé au plus petit nombre d’essais.
Au-delà du cadre strictement juridique, des voix se sont élevées pour rappeler les conséquences à long terme des essais nucléaires sur la nature et l’être humain.
Oemwa Johnson, jeune représentante de Kiribati et descendante de victimes d’essais, a témoigné des séquelles intergénérationnelles encore visibles aujourd’hui, telles que les maladies chroniques, les décès prématurés et les souffrances persistantes, tant physiologiques que psychologiques.
« Les îles du Pacifique n’ont pas choisi de devenir un laboratoire de destruction, et les souffrances infligées par les puissances coloniales […] sont indissociables du mépris de la dignité humaine », a-t-elle lancé, avant d’appeler à inclure dans les politiques de désarmement la création d’un fonds d’affectation spécial international, destiné à la justice environnementale et aux réparations envers les victimes.
L’IA – une nouvelle préoccupation
D’une manière ou d’une autre, tous les intervenants ont insisté sur la nécessité de transformer en réalité l’ambition du TICE et de faire des essais nucléaires un vestige du passé. Ils ont cependant été nombreux à relever que le monde n’empruntait pas ce chemin, s’inquiétant notamment de la détérioration du contexte international et de la modernisation des arsenaux.
De plus, l’apparition de l’intelligence artificielle (IA) dans le champ du nucléaire militaire inquiète fortement le Kazakhstan selon qui « ses algorithmes sans conscience ne devraient jamais pouvoir partager la décision de la guerre ou de la paix ». Dans son sillage, le Mexique a annoncé son intention de présenter un projet de résolution appelant à ne pas intégrer l’IA dans les systèmes nucléaires.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.