« Le monde a les yeux rivés sur Belém », a rappelé le Secrétaire général devant les journalistes rassemblés aux portes de l’Amazonie, à la veille du dernier jour de la 30ᵉ conférence de l’ONU sur le climat. Selon lui, les négociateurs doivent « suivre la science et privilégier les personnes au profit ». 

La conférence de presse avait lieu alors que les négociations entre États, entamées le 10 novembre dernier, achoppent sur la question de l’abandon des énergies fossiles et du financement de l’adaptation au changement climatique. « Il est clair qu’un accord ne sera possible que s’il prend en compte les préoccupations de ceux qui estiment que l’adaptation nécessite un volume substantiel de ressources et de ceux qui considèrent qu’on n’obtiendra que peu de choses […] si les émissions continuent d’augmenter à des niveaux extrêmement élevés », a-t-il dit.

Un incendie attise la nervosité du sommet

Quelques heures après cette mise en garde, un incident est venu perturber une journée déjà tendue : un incendie s’est déclaré dans l’un des pavillons du site de la COP30, forçant l’évacuation de plusieurs zones du centre de conférences et interrompant brièvement les pourparlers. 

Les équipes de sécurité brésiliennes et onusiennes ont procédé au dégagement de l’aire touchée, tandis que les négociateurs quittaient précipitamment leurs salles de réunion. Le feu a été rapidement maîtrisé et aucun blessé n’a été signalé. Les causes du sinistre n’étaient pas immédiatement connues, mais cet épisode a ajouté une dose d’inquiétude à un sommet déjà sous forte pression politique.

Tripler les financements pour l’adaptation

António Guterres soutient la proposition débattue de tripler les financements destinés à l’adaptation d’ici à 2030. Pour des millions de personnes, a-t-il insisté, c’est la différence entre « pouvoir replanter ou avoir faim, entre rester sur une terre ancestrale ou la perdre à jamais ». Il appelle les ministres et autres représentants présents à faire preuve de « leadership », « d’audace » et « de bonne foi » pour maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 1,5 °C. Cet objectif, formulé en 2015 lors de la Conférence de Paris sur le climat, doit demeurer selon lui « la seule ligne rouge non négociable ».

Le consensus scientifique actuel est que la barre 1,5 °C sera très probablement franchie d’ici le début des années 2030. L’objectif de la COP30 est, selon M. Guterres, de parvenir à un accord « ambitieux » de réduction des émissions pour faire en sorte que ce dépassement soit le plus court possible et de ramener les températures mondiales moyennes en dessous de ce seuil d’ici la fin du siècle.

L’abandon des énergies fossiles au centre des tensions

L’abandon progressif des énergies fossiles demeure l’un des enjeux les plus sensibles de la COP30. M. Guterres rappelle que les combustibles fossiles « représentent 80 % des émissions », et qu’aucun compromis sérieux n’est possible sans « une transition juste, ordonnée et équitable », conformément à l’accord conclu à Dubaï lors de la COP28. 

« Il ne peut y avoir de solution », dit-il, sans passer « des combustibles fossiles aux énergies renouvelables ». Selon lui, cette transition n’est pas seulement une nécessité climatique, mais également « un test pour la stabilité économique, la sécurité énergétique et la gouvernance responsable ». Le chef de l’ONU réclame également la fin des subventions et autres « distorsions du marché » qui favorisent les énergies fossiles et une lutte renforcée contre la désinformation « destinée à saboter la transition ».

Une « feuille de route » pour la transition

Mercredi soir, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a appelé les négociateurs à poser les bases d’un chemin clair pour en finir avec le pétrole, le gaz et le charbon. « C’est pourquoi nous avons proposé l’idée d’une feuille de route – parce qu’il faut montrer à la société que nous sommes sérieux », a-t-il expliqué. Selon lui, il ne s’agit « ni d’imposer quoi que ce soit » ni de « fixer des échéances », mais de reconnaître que « nous devons réduire les émissions ». 

Et si les énergies fossiles génèrent des niveaux élevés de pollution, « nous devons commencer à réfléchir à la manière de vivre sans elles — et à la façon de construire ce chemin ». Le président, à la tête d’un pays lui-même producteur de pétrole qui «extrait 5 millions de barils par jour, insiste sur les efforts du Brésil pour développer des biocarburants, rappelant que le pays est l’un des premiers utilisateurs d’éthanol et un producteur majeur de biodiesel.

Inégalités et soulagement de la dette

M. Lula estime que la transition énergétique doit inclure une contribution réelle des compagnies pétrolières, des groupes miniers et des « ultra-riches ». Il reproche aux banques multilatérales d’imposer des taux d’intérêt  « exorbitants » aux pays les plus pauvres, en Afrique comme en Amérique latine, et plaide pour qu’une partie de ces dettes soit convertie en investissements.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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