Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la majorité d’entre eux fuient les violences croissantes dans les camps de déplacés du Darfour, notamment à Zamzam et El Fasher. Sur le terrain, les équipes humanitaires de l’ONU ont constaté un afflux des réfugiés dans les provinces tchadiennes du Wadi-Fira et de l’Ennedi-Est.

A la suite de violents affrontements signalés à El Fasher, dans le camp de déplacés de Zamzam, et le long de l’axe El Fasher–Tawila, de nombreux Soudanais continuent de fuir vers le Tchad voisin.

« D’après les témoignages recueillis auprès des nouveaux arrivants, un grand nombre de personnes seraient encore en route, marchant depuis le Soudan en raison des coûts de transport jugés inabordables », a précisé le HCR dans son dernier rapport de situation consacré au conflit au Soudan.

Des enfants déplacés dans un centre Safe Space soutenu par l’UNICEF dans l’est du Soudan

Attaques ciblées, pillages et violences sexuelles

De nombreux enfants blessés par la guerre figurent parmi les nouveaux arrivants fuyant les violences au Soudan. Des familles ont été séparées et certains membres sont portés disparus, ce qui accentue la détresse des réfugiés. Cette situation souligne l’extrême vulnérabilité de ces populations, en particulier des mineurs, et la nécessité urgente de renforcer les mécanismes de protection, les soins médicaux d’urgence, ainsi que l’appui psychosocial à la frontière et dans les zones d’accueil.

El Fasher est toujours en proie à de violents combats entre l’armée, qui contrôle encore cette capitale de l’État du Darfour du Nord, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

« Selon des sources au Soudan, la situation sécuritaire demeure extrêmement précaire, notamment au Darfour », a détaillé le HCR, relevant que « les combats persistants causent de lourdes pertes civiles et ont des répercussions directes sur les communautés locales ».

Epuisés et démunis, ces réfugiés arrivent au terme de longues marches à pied, ayant parcouru de grandes distances et contourné les zones de combat pour échapper au danger ou à bord de camions pour ceux qui ont encore des moyens. Selon les témoignages recueillis par les équipes de l’agence onusienne, des réfugiés évoquent « des attaques ciblées, des pillages et des violences sexuelles ».

Un employé de l’ONU au Tchad s’entretient avec des réfugiés nouvellement arrivés du Soudan. Des milliers d’entre eux sont dans une situation désespérée.

Manque de fonds

Face à l’afflux des nouveaux arrivants, la relocalisation de réfugiés de Tiné vers Iridimi se poursuit, avec plus de 7.000 réfugiés relocalisés au 11 mai 2025. « Faute de ressources suffisantes, certains vivent encore sous les arbres ou dans des espaces publics, tandis que d’autres ont été installés dans des hangars communautaires ».

Sur les 409 millions de dollars nécessaires pour répondre à la crise des réfugiés au Tchad en 2025, seuls 20 % ont été mis à disposition à ce jour.

Le Tchad accueille déjà 1,3 million de réfugiés, dont près de 800.000 Soudanais ayant fui le conflit depuis plus de deux ans. Les ressources humanitaires sont largement dépassées. Les besoins en eau, en soins de santé, en abris, en éducation et en protection dépassent les capacités locales et internationales.

Plus de 27.000 rapatriés tchadiens arrivés à Tiné

Par ailleurs, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) note que plus de 27.000 rapatriés tchadiens sont arrivés à Tiné, en provenance du Darfour du Nord, entre janvier et mai, et seul un tiers de la ville a été recensé jusqu’à présent. « D’après les tendances, au moins 50.000 rapatriés devraient être identifiés d’ici la fin de l’enquête dans les 42 quartiers ».

Cet afflux diversifié souligne la complexité des besoins dans la province de Wadi Fira, où plus d’un demi-million de personnes ont besoin d’une aide humanitaire.

Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est dévasté par un conflit opposant le général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant de facto du pays depuis 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Dogolo dit Hemedti, chef des paramilitaires des FSR. Selon les rapports de la presse, de violents affrontements ont eu lieu entre l’armée régulière et les paramilitaires au Darfour du Nord.

Une femme fouille les restes brûlés de son abri dans un camp de déplacés au Darfour, au Soudan.

Des déplacés au Darfour du Nord et au Kordofan occidental

Au Darfour du Nord, l’OIM rapporte également que plus de 2.000 personnes ont été déplacées du camp d’Abu Shouk et de certaines parties d’El Fasher la semaine dernière, également en raison de la situation d’insécurité actuelle. Ces mouvements font suite au déplacement de près de 400.000 personnes du camp de Zamzam le mois dernier.

L’agence onusienne basée à Genève indique également que plus de 36.000 personnes ont été déplacées d’Al Khiwai et d’An Nuhud dans le Kordofan occidental en raison de l’insécurité accrue. Nombre d’entre elles avaient déjà été déplacées à l’intérieur du pays et doivent maintenant fuir pour la deuxième fois, cherchant refuge dans des endroits situés dans le Kordofan occidental et le Kordofan septentrional.

En raison de la poursuite des violences, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) prévient que la situation de l’insécurité alimentaire au Soudan reste très préoccupante. L’agence onusienne souligne qu’en l’absence d’une aide urgente et d’un accès illimité aux personnes dans le besoin, où qu’elles se trouvent, la situation pourrait s’aggraver au cours de la prochaine période de soudure, qui s’étend de juin à septembre.

Des agricultrices de la région centre-est du Soudan

Attaques systématiques contre les femmes et les filles

Par ailleurs, des experts indépendants de l’ONU ont fermement condamné, mercredi, les violations généralisées et systématiques commises à l’encontre des femmes et des filles au Soudan, notamment les violences sexuelles, les enlèvements et les meurtres liés au conflit, dont un grand nombre ont été attribués aux Forces de soutien rapide (FSR).

Le conflit au Soudan continue de faire des ravages parmi les civils, les femmes et les jeunes filles étant de plus en plus exposées au viol collectif, à l’esclavage sexuel, à la traite des êtres humains et au mariage forcé, en particulier à Al Gezira, au Sinnar, au Darfour et dans le Kordofan méridional. Lors de certaines attaques, des femmes auraient été violées devant leurs proches ou enlevées pour subir « des violences sexuelles prolongées ».

Depuis le début de l’année, au moins 330 cas de violences sexuelles liées au conflit ont été documentés, bien que le nombre réel soit considéré comme beaucoup plus élevé en raison d’une sous-déclaration. Selon les experts, les disparitions forcées de femmes et de filles se seraient multipliées dans les zones contrôlées par les forces de sécurité, et nombre d’entre elles auraient été enlevées à des fins d’esclavage sexuel et d’exploitation.

Parmi cette dizaine d’experts ayant endossé ce communiqué, figurent les membres du Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et Reem Alsalem, Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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