« Il s’agit de toute évidence d’une tentative délibérée d’instrumentaliser l’aide, ce contre quoi nous mettons en garde depuis très longtemps », a dénoncé mardi Jens Laerke, porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, lors d’un point de presse à Genève. « L’aide doit être fournie en fonction des besoins humanitaires, à quiconque en a besoin ».

La veille, Israël avait transmis une note verbale aux Nations Unies, proposant de relancer les livraisons de secours via des plateformes logistiques israéliennes, soumises aux conditions de l’armée. Depuis le 2 mars, cette dernière bloque l’ensemble des points de passage vers l’enclave palestinienne, exacerbant la crise alimentaire et humanitaire à laquelle sont confrontés plus de deux millions de civils.

Un rejet de principe

Pour les Nations Unies, cette approche est irrecevable. « Nous n’acceptons pas une proposition et un plan qui ne respectent pas les principes humanitaires fondamentaux d’impartialité, de neutralité et de distribution indépendante de l’aide », a précisé M. Laerke.

Il s’agit de la deuxième proposition rejetée par l’ONU en quelques jours, alors même que le gouvernement israélien a approuvé dimanche un plan visant à étendre son offensive militaire contre le Hamas et à « s’emparer » de l’ensemble de la bande de Gaza. Mardi, le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, a quant à lui affirmé que l’enclave serait « totalement détruite » une fois la guerre achevée.

Dans ce contexte, Jens Laerke accuse les autorités israéliennes de vouloir « fermer le système d’aide humanitaire existant, géré par 15 agences de l’ONU et 200 ONG et partenaires ».

Population acculée

Le durcissement militaire annoncé par le cabinet israélien risque de provoquer de nouveaux déplacements massifs vers le sud de l’enclave. Après 19 mois de conflit, l’ensemble du territoire gazaoui est ravagé par les pénuries de nourriture et d’eau potable, conséquences directes de la fermeture prolongée des accès.

Selon les Nations Unies, le blocus en cours vise à faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages enlevés lors des attaques du 7 octobre 2023. 

Mais les effets sur la population civile sont dévastateurs. « Les partenaires de l’ONU travaillant dans les secteurs alimentaires ont distribué tout ce qu’ils avaient et n’ont plus rien à donner », a alerté Jens Laerke, évoquant des scènes de survie extrême : « des gens fouillant dans les ordures, essayant de trouver quelque chose de comestible ».

« C’est la réalité dure, brutale, inhumaine de la situation », a-t-il résumé.

Une urgence sanitaire majeure

© UNICEF/Mohammed Nateel

Une famille de Khan Younis, dans le sud de Gaza, reçoit des produits d’hygiène, en janvier 2025.

Le spectre de la famine s’accompagne d’une détérioration alarmante de la situation sanitaire. Depuis janvier 2025, près de 10.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë globale ont été admis dans des centres de traitement, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Parmi eux, 1.397 présentent une malnutrition aiguë sévère.

« Nous voyons également beaucoup d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère avec des complications médicales. Et une fois que vous arrivez à ce stade, sans traitement, vous mourrez », a mis en garde la Dre Margaret Harris, porte-parole de l’OMS.

Les conditions d’accès aux soins se dégradent elles aussi. Le nombre d’enfants se rendant dans les rares hôpitaux partiellement opérationnels est bien inférieur aux prévisions, probablement en raison de l’impossibilité d’atteindre les structures médicales. Un enfant sur cinq ne termine pas son traitement.

La détérioration des infrastructures d’eau et d’assainissement favorise par ailleurs une recrudescence des cas de diarrhée aqueuse aiguë et de maladies de peau. Le manque d’eau empêche les habitants de se laver, aggravant les risques épidémiques.

Un appel au cessez-le-feu

Dans ce contexte dramatique, Jens Laerke a réitéré l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu permanent et à la libération immédiate et inconditionnelle des otages. 

« C’est un horrible crime de guerre que de prendre des otages et de les utiliser comme une sorte de monnaie d’échange », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « D’un autre côté, on ne peut pas non plus refuser l’aide aux civils comme monnaie d’échange ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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