Devant le Conseil de sécurité, lundi, le diplomate onusien Ramiz Alakbarov, de retour de l’enclave palestinienne, a décrit une enclave brisée, une trêve en dents de scie et un avenir politique toujours incertain.
S’exprimant par visioconférence depuis Jérusalem, le haut responsable de l’ONU, chargé de faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient, a replacé les discussions diplomatiques dans leur contexte : « Aujourd’hui, nous nous réunissons à un moment où renaît l’espoir, alors même que les progrès sur le terrain restent fragiles ». Un avertissement autant qu’un diagnostic, tant les signaux alarmants se multiplient.
Une accalmie sous tension
Le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas a mis fin à deux ans de bombardements incessants et d’opérations terrestres de grande ampleur sur le territoire. Mais l’ombre de la reprise des hostilités plane toujours. « Des frappes aériennes israéliennes récentes dans des zones peuplées ont causé de nombreuses victimes », note M. Alakbarov, rappelant aussi que des militants palestiniens continuent de mener des attaques isolées contre des soldats israéliens.
Ces tensions qui subsistent font planer la menace d’un retour au chaos : « Cette violence met en péril la fragile trêve », insiste le responsable onusien. Dans ce contexte, il a salué l’adoption, le 17 octobre, par le Conseil d’une résolution américaine approuvant le plan du Président Donald Trump pour mettre fin à la guerre et autorisant la mise en place d’une force internationale de stabilisation.
Plus des trois quarts des bâtiments sont endommagés à Gaza et 1,7 million d’habitants dans l’enclave vivent encore dans des abris.
Un territoire exsangue
Mais l’accalmie n’a pas fait disparaître la crise humanitaire. Sur place, le personnel de l’ONU constate une pénurie des abris provisoires, où résident toujours près de 80 % de la population, soit 1,7 million de personnes, mais aussi le manque d’électricité dans les hôpitaux et l’agonie du réseau hydrique et d’assainissement des eaux. Le bassin de Sheikh Radwan, devenu une véritable « fosse septique à ciel ouvert », menace de provoquer une catastrophe sanitaire.
La hausse du flux d’aide autorisé par Israël à entrer dans l’enclave demeure insuffisant. « Si la disponibilité des denrées de base s’est améliorée, les principales sources de protéines restent hors de portée », indique M. Alakbarov. Des milliers de familles entrent dans l’hiver sans tentes ni couvertures, tandis que 190 000 tonnes d’aide humanitaire attendent toujours l’autorisation d’entrer.
Le diplomate demande à Israël d’augmenter les capacités de passage, d’accélerer les inspections des cargaisons et de renouveler les accréditations des ONG. Car le temps joue contre la population : « Nous ne devons pas risquer un retour en arrière. »
Des vies à reconstruire, un horizon à rétablir
L’enjeu dépasse désormais l’urgence humanitaire. Il s’agit d’éviter de sacrifier toute une génération, dans un territoire physiquement brisé et psychologiquement traumatisé. « Nous ne pouvons nous concentrer seulement sur les besoins matériels immédiats », insiste M. Alakbarov, appelant à restaurer « dignité et espoir ».
Les institutions financières internationales réévaluent les dégâts : la reconstruction était estimée en mars à 53 milliards de dollars. Mais rien n’avancera sans cadre politique. Là encore, l’avertissement est limpide : les efforts doivent être « ancrés dans un horizon politique clair », notamment la fin de l’occupation et la revitalisation d’une solution à deux États.
Haya Arafat, 16 ans, au milieu des décombres de sa maison détruite dans Gaza-ville.
En Cisjordanie, une poudrière parallèle
L’actualité de Gaza ne doit pas masquer l’autre front : la Cisjordanie. Là, l’expansion des colonies, les avant-postes israéliens illégaux, la violence des colons et des opérations militaires israéliennes nourrissent une spirale dangereuse. « La violence des colons a atteint un niveau d’urgence », observe le diplomate, rappelant qu’en octobre l’ONU a enregistré huit attaques quotidiennes contre les Palestiniens pendant la récolte des olives.
Les tensions se reflètent dans les discours politiques : l’incitation et le langage incendiaire, avertit-il, ne font qu’attiser « l’extrémisme ».
Le coût de l’échec serait « inimaginable »
À mesure que les jours passent, les risques s’accumulent. L’ONU, qui dit travailler à « passer de la gestion de crise à la résolution du conflit », appelle les parties à appliquer intégralement la première phase du cessez-le-feu et à s’entendre sur les suivantes. « Le coût de l’échec est inimaginable », prévient M. Alakbarov.
La conclusion du responsable onusien sonne comme un mantra : « Nous continuerons de soutenir toutes les initiatives visant à mettre fin à l’occupation illégale et à parvenir à une solution négociée à deux États, fondée sur les frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale des deux États, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». Une promesse ancienne, toujours hors de portée, mais présentée comme la seule voie pour sortir durablement de l’abîme.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.
























