« La défense civile palestinienne a annoncé mardi que plus de 10.000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres de centaines de bâtiments détruits dans la bande de Gaza » depuis le 7 octobre dernier, a souligné, dans son dernier rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Ce nombre estimé de personnes disparues n’est pas inclus dans les bilans quotidiens annoncés par le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne, qui estime qu’au moins 34.568 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre dernier.

De son côté, l’armée israélienne a indiqué qu’au 1er mai, 262 soldats ont été tués à Gaza depuis le début de l’opération terrestre. En outre, plus de 1.200 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués en Israël, la grande majorité le 7 octobre. Dans le même temps, 133 Israéliens et ressortissants étrangers seraient toujours pris en otage à Gaza.

Risque de décomposition des corps

La publication de ces données intervient alors que « les bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes se poursuivent dans la majeure partie de la bande de Gaza, faisant de nouvelles victimes civiles, provoquant des déplacements et la destruction d’habitations et d’autres infrastructures civiles ».

L’OCHA a ajouté que le service de la défense civile palestinienne (PCD) était confronté à « d’énormes difficultés pour récupérer les cadavres, notamment le manque d’équipement, de machines lourdes et de personnel », avertissant qu’il pourrait falloir « jusqu’à trois ans pour récupérer les corps avec les outils primitifs dont il dispose ».

Alors que l’été s’annonce, « la hausse des températures peut accélérer la décomposition des corps et la propagation des maladies », ont averti les autorités palestiniennes, appelant les agences de l’ONU et toutes les parties prenantes concernées à « intervenir d’urgence pour permettre l’entrée des équipements nécessaires », notamment des bulldozers et des excavateurs.

Le but est « d’éviter une catastrophe de santé publique, de faciliter des enterrements dignes et de sauver la vie des personnes blessées ».

Une employée de l’UNRWA aide des enfants à Gaza.

Alerte aux maladies

C’est dans ce contexte que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a fait part de ses « préoccupations alarmantes concernant l’hygiène et l’assainissement » à Gaza en ce début d’été, en publiant également des images montrant des destructions importantes au bureau d’assainissement dans le camp de réfugiés de Bureij. « À l’approche de l’été, l’hygiène et l’assainissement suscitent des inquiétudes alarmantes dans l’ensemble de Gaza », a dit l’UNRWA sur le réseau social X.

Selon l’UNRWA, les déchets s’accumulent, augmentant la propagation des maladies – mais les machines nécessaires sont détruites. « À côté du bureau d’assainissement de l’UNRWA dans la zone médiane du camp de Bureij, notre camion repose contre un mur. Les déchets s’accumulent, augmentant la propagation des maladies – mais les machines nécessaires sont détruites », a détaillé l’UNRWA, avec des images d’un camion de l’ONU détruit à côté du bureau.

« Les déchets ne cessent de s’accumuler, augmentant ainsi la propagation des maladies », a poursuivi Louise Wateridge, chargée de communication de l’UNRWA.

800.000 tonnes d’amiante et autres contaminants

Dans ce climat de destruction, le risque d’exposition à des munitions non explosées est à son « stade le plus dangereux », a également prévenu le Service anti-mines de l’ONU (UNMAS), rappelant qu’un enfant a été même amputé d’un membre à la suite de l’explosion d’une boîte de conserve à Khan Younis.

De plus, l’agence onusienne estime que plus de 37 millions de tonnes de débris dans la bande de Gaza contiennent environ 800.000 tonnes d’amiante, d’autres contaminants et de munitions non explosées, notant qu’au moins 10% des munitions tirées risquent de ne pas fonctionner.

Selon l’OCHA, une équipe d’évaluation de l’ONU qui s’est rendue à Khan Younis le 10 avril, après le retrait des troupes israéliennes, a signalé que les rues et les espaces publics étaient jonchés de munitions non explosées, « des bombes non explosées gisant sur les principales intersections et à l’intérieur des écoles ».

Afin d’assurer la sécurité des convois humanitaires apportant une aide vitale et lorsque l’accès le permet, l’UNMAS continue d’évaluer les risques liés aux munitions explosives dans les hôpitaux et les installations des Nations Unies, en particulier les installations de l’UNRWA abritant des personnes déplacées. Des efforts sont également en cours pour cartographier les engins non explosés et les zones à haut risque et intensifier les messages de sensibilisation aux risques liés aux munitions explosives.

À Gaza, des personnes déplacées par le conflit ont trouvé refuge dans des écoles.

75% de l’aide bloquée ou retardée lundi

Sur le front humanitaire, l’OCHA informe que trois quarts des missions d’aide coordonnées par l’ONU dans les zones nécessitant une coordination à travers la bande de Gaza ont été bloquées ou retardées lundi en raison des combats en cours entre les groupes armés palestiniens et les forces israéliennes près du point de contrôle.

L’une de ces missions qui s’est rendue dans le nord a été contrainte d’attendre plus de 9 heures au total – avant le départ, pendant le trajet vers le nord et sur le chemin du retour vers Rafah – en raison des procédures de sécurité renforcées au point de contrôle.

« Il est vraiment difficile et extrêmement dangereux d’apporter une aide humanitaire essentielle dans de telles conditions », a détaillé sur X l’OCHA, rappelant qu’à son retour, cette même mission a recueilli le corps d’un garçon qui avait été tué près du point de contrôle.

Les familles de Gaza ont du mal à trouver suffisamment de nourriture.

Israël refuse toujours l’aide au nord de Gaza

D’une manière générale, les acteurs humanitaires continuent d’être confrontés à un certain nombre de contraintes d’accès pour atteindre les personnes ayant besoin d’aide dans la bande de Gaza, y compris le refus de missions planifiées ou des retards prolongés aux points de contrôle militaires israéliens sur les routes Salah El Din et Al Rasheed qui contrôlent les mouvements entre le nord et le sud de la bande de Gaza.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, Israël a « entravé » et « refusé » un nombre important de missions d’aide dans le nord de la bande de Gaza en avril. Près de 45 % de ses missions d’aide dans le nord de Gaza, où les besoins sont les plus urgents, sont toujours refusées, entravées ou annulées par l’armée israélienne.

En avril 2024, plus de la moitié (52 sur 94) des missions d’aide humanitaire dans le nord de Gaza ont été facilitées par les autorités israéliennes. Les missions facilitées comprenaient des distributions de nourriture, des livraisons de fournitures médicales aux hôpitaux, des déplacements d’équipes médicales d’urgence, des livraisons de carburant, des évaluations et un soutien aux activités liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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