Tel est l’avertissement lancé, mercredi, par Volker Türk, le chef des droits de l’homme des Nations unies aux droits de l’homme, qui craint une flambée des meurtres de civils, des destructions accrues et de nouveaux déplacements massifs.
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (archive).
« Les habitants de Gaza ont déjà été privés de tous les produits de première nécessité, en particulier de nourriture, en raison des attaques israéliennes incessantes contre les cuisines collectives », a souligné M. Türk, rappelant que tout recours à la famine à des fins militaires contre les civils constitue un crime de guerre.
Or, les autorités israéliennes ont reconnu ouvertement l’objectif de leur politique consistant à bloquer toute entrée de nourriture à Gaza : exercer une pression sur les dirigeants du Hamas, afin qu’ils libèrent les dizaines d’otages toujours en leur possession. Ces derniers ont été capturés par le groupe durant son attaque terroriste contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a fait 1.200 morts et déclenché le conflit actuel.
L’existence palestinienne à Gaza menacée
Le haut responsable onusien s’est dit alarmé par le projet israélien de transférer de force les civils de Gaza vers une zone réduite du sud de la bande, alors que plusieurs responsables israéliens, à l’instar du ministre des finances Bezalel Smotrich, évoquent ouvertement une « destruction totale » du territoire et l’expulsion des Palestiniens hors du territoire.
M. Türk n’est pas allé jusqu’à prononcer les mots d’extermination, de nettoyage ethnique ou de génocide. Mais la description qu’il a faite de la situation laisse peu de place à l’interprétation : « Les actions d’Israël visent à infliger aux Palestiniens des conditions de vie de plus en plus incompatibles avec la poursuite de leur existence à Gaza en tant que groupe ».
Et le Haut-Commissaire d’ajouter que, sur un plan purement tactique, « rien ne permet de penser que le fait de doubler des stratégies militaires, qui depuis un an et huit mois n’ont pas abouti à une solution durable, y compris la libération de tous les otages, sera maintenant couronné de succès ».
Dans ces conditions, il a appelé Israël à respecter ses obligations humanitaires et à « fournir une aide proportionnée aux besoins » des civils.
Les ruines de l’école de l’UNRWA touchée, mardi 6 mai, par une frappe israélienne meurtrière dans le camp d’al-Boureij, à Gaza.
Des écoles transformées en cibles
Sur le terrain, l’horreur continue. Selon plusieurs sources, une école à l’est du camp de réfugiés d’al-Boureij, dans le centre de Gaza, a été touchée, mardi, par une doubel frappe israélienne. Le bâtiment, qui abritait environ 2.000 déplacés, a été gravement endommagé.
« Un incendie s’est déclaré dans l’abri, les résidents ont dû ouvrir un trou dans le mur pour évacuer les morts et les blessés », a rapporté Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour l’aide au réfugiés palestiniens.
La majorité des tentes et structures improvisées pour les familles déplacées ont été détruites dans l’attaque, selon les premiers bilans, qui parlent de 30 morts, dont des femmes et des enfants.
Un système éducatif anéanti
Cette attaque s’inscrit dans un contexte de destruction systématique des infrastructures scolaires.
Selon l’Unicef, 95 % des établissements scolaires de Gaza sont endommagés ou détruits. Depuis le 7 octobre 2023, 406 écoles ont été directement frappées, affectant plus de 438.000 élèves, soit plus des deux tiers des étudiants de Gaza, et 16.000 enseignants.
Les rares structures encore debout peinent à accueillir une population étudiante déplacée en constante augmentation.
Risques sanitaires et campagne d’urgence
L’UNRWA a lancé mercredi une vaste campagne de pulvérisation contre les insectes dans les camps pour personnes déplacées du sud de Gaza. Mais ses stocks de pesticides sont en passe d’être épuisés. L’accumulation des déchets, la promiscuité et l’accès restreint à l’eau et à l’hygiène favorisent la prolifération de parasites et de maladies.
Les conséquences sanitaires sont déjà visibles. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) signale une recrudescence des cas de diarrhée aqueuse aiguë et de maladies de peau, alors qu’un enfant sur cinq ne peut achever son traitement médical, faute d’accès aux hôpitaux.
L’ONU redoute un effondrement de l’aide
Face à cette dégradation continue, les agences humanitaires s’efforcent tant bien que mal de maintenir une aide minimale : distribution de repas chauds, d’eau potable, de kits d’hygiène, de matériaux pour les abris. Mais les stocks s’amenuisent très rapidement, a alerté mardi Farhan Haq, du bureau du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse à New York.
« Les opérations humanitaires sont sur le point d’être interrompues si les États membres influents ne font pas pression sur Israël pour qu’il lève le blocus, autorise l’entrée immédiate des fournitures humanitaires essentielles et garantisse une réponse fondée sur les principes humanitaires », a insisté le M. Haq.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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