Dans ce rapport, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme appelle les États et d’autres acteurs concernés à redoubler d’efforts pour rendre une justice réparatrice aux Africains et aux personnes d’ascendance africaine.

Cette justice comprend notamment des excuses officielles, des processus d’établissement de la vérité, des restitutions et indemnisations, ainsi qu’un soutien médical et psychosocial. Elle peut être rendue par des États, des entreprises, des groupes religieux, des universités, et des musées.

Pour une approche globale

« Le racisme systémique est profondément ancré dans l’héritage du passé. Pour rendre une justice réparatrice, les États et les autres acteurs doivent mettre en œuvre une approche globale qui inclut diverses formes de réparations », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Le rapport rappelle que « l’esclavage et le colonialisme ayant été des projets de portée mondiale, les réparations au titre de ces deux phénomènes doivent passer par une action mondiale ».

Des manifestants participent à un rassemblement Black Lives Matter à Paris, en France.

Les femmes, au 1er rang de différentes discriminations

La justice réparatrice défendue par l’ONU se veut inclusive et diversifiée. L’intersectionnalité est une notion essentielle dans cette justice et met en lumière comment les différentes formes de domination et de discrimination (comme la race, le genre, la classe sociale, l’orientation sexuelle, etc.) se croisent et se renforcent mutuellement.

Au cœur de l’intersectionnalité se trouvent « les expériences des femmes d’ascendance africaine en particulier ».

Le rapport qualifie leur situation de « crise persistante », avec une vie façonnée par un passé d’oppression, et d’exclusion dans différents contextes tels que la colonisation ou l’apartheid. Autant hier qu’aujourd’hui, les femmes d’ascendance africaine subissent des discriminations raciales et genrées, ancrées dans des logiques systémiques que la justice réparatrice se doit de plus étudier et démanteler, défend le rapport.

Les violences spécifiques commises envers les femmes d’ascendance africaine, souvent invisibilisées dans l’espace public, doivent être « intégrées dans les programmes de réparation et les mesures de mémorialisation », et nécessitent un soutien médical et psychosocial propre à leur cas.

Un bilan mitigé

Les mécanismes de la justice réparatrice étant complexes et divers, le bilan des efforts menés reste mitigé.

Les excuses publiques sont l’une des réparations les plus fréquentes.

Le rapport présente le cas de la Banque du Brésil, qui a présenté des excuses officielles et s’est engagée à faire face à ses liens historiques avec l’esclavage. Or dans une des contributions reçues, il est indiqué qu’aucune mesure de réparation n’a été appliquée depuis cette déclaration.

À une échelle nationale, plusieurs États européens ont identifié, supprimé ou contextualisé certains espaces publics ayant été impliqués dans l’esclavage, la traite des Africains réduits en esclavage ou le colonialisme.

Restitutions de biens culturels

Les restitutions de patrimoines culturels africains sont au cœur des enjeux de la justice réparatrice. De plus en plus de musées prennent des mesures pour traiter les liens entre leurs collections et leur passé en simplifiant les procédures de restitution face aux 90% de biens culturels africains hors du continent.

L’éducation et la recherche font également pleinement partie des processus de réparation. Certaines institutions universitaires ont mené ou financé des études externes sur leur propre histoire, présenté des excuses, et créé des mémoriaux. C’est aussi le cas de certaines entreprises commerciales ou de groupes religieux, qui ont pris des mesures claires pour reconnaître leurs liens avec le passé, notamment par le biais de recherches et de subventions.

Dans l’ensemble, le rapport constate que les mesures nécessaires prises par les États, les entreprises commerciales, les groupes religieux, les universités, les musées et autres restent limitées.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme estime que « les États et les autres acteurs devraient renforcer leur soutien à la justice réparatrice en démontrant ses avantages pour l’ensemble de la société et son importance dans le démantèlement du racisme systémique ».

Il désigne les dirigeants politiques comme « responsables » de cette tâche, tout en notant qu’ils ne sont pas les seuls moteurs de cette justice.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.