Selon le Centre du commerce international (CCI), les droits de douane massifs et les contre-mesures décidés par le Président américain Donald Trump pourraient avoir un impact « catastrophique » sur les pays en développement.
Dressant un État des lieux de l’impact des droits de douane américains, après la pause de 90 jours annoncée en avril par les Etats-Unis, le CCI note que les pays en développement font face à des coûts plus élevés pour exporter des biens tels que des vêtements et des produits agricoles vers les États-Unis.
« Bien que la pause ait offert un certain soulagement par rapport aux droits de douane réciproques, un prélèvement de 10 % a été ajouté aux droits existants », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive du CCI.
Le Centre du commerce international est une agence conjointe de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et de l’ONU fondée en 1964. Il a pour objectif d’aider les pays en développement et en transition à parvenir au développement humain durable grâce aux exportations.
Des dizaines de milliers d’emplois menacés
Alors que les droits de douane réciproques n’entreront plus en vigueur mercredi 9 juillet, comme annoncé initialement, mais seront prolongés de quelques semaines jusqu’au 1er août, « cette mesure prolonge la période d’incertitude, compromettant les investissements à long terme et les contrats commerciaux, créant ainsi un climat d’incertitude supplémentaire ».
Les pays confrontés aux droits de douane réciproques les plus élevés sont d’ailleurs les moins développés. Le CCI cite le cas du Lesotho, du Laos, de Madagascar et du Myanmar, qui sont confrontés à des taux compris entre 40 % et 50 %.
Le Laos et le Myanmar sont désormais tous deux soumis à un taux de 40 %, ce qui est inférieur aux taux initiaux de 48 % et 44 %, respectivement, mais reste « l’un des taux les plus élevés annoncés jusqu’à présent ».
Le Lesotho, qui exporte près de 60 % de ses vêtements vers les États-Unis, devrait se voir imposer un droit de douane de 50 %, ce qui annule l’accès en franchise de droits prévu par la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act), qui pourrait en tout état de cause expirer en septembre.
« L’avenir de la principale industrie du pays est en question et des dizaines de milliers d’emplois sont menacés », a ajouté Mme Coke-Hamilton.
Femmes au travail dans une usine de confection à Hai Phong. Les produits vietnamiens subiront une surtaxe de 20 % aux Etats-Unis.
Produits vietnamiens
Le Viêt Nam, l’un des trois pays à avoir négocié un nouveau taux avec Washington, exporte plus d’un quart de toutes ses exportations vers les États-Unis. Hanoï est désormais soumis à des droits de douane de 20 %. Bien qu’inférieur au tarif réciproque de 46 % auquel il était confronté, le taux est encore deux fois plus élevé que le taux actuel de 10 %.
« Nos données montrent que les exportations d’automobiles et de produits connexes du Viêt Nam vers les États-Unis ont totalisé environ 937 millions de dollars l’année dernière, les droits de douane nouvellement convenus pourraient remodeler le commerce entre les deux pays, ce qui aurait des répercussions sur d’autres pays de la région ».
Aide au développement
À l’incertitude créée par les droits de douane et les mesures commerciales connexes s’ajoutent des coupes sombres dans l’aide au développement. Selon le CCI, cela crée un « double choc » pour les pays en développement dans le domaine du commerce et de l’aide.
Les pays du G7, qui représentent ensemble environ les trois quarts de l’aide publique au développement, devraient réduire leurs dépenses d’aide de 28 % l’année prochaine, par rapport aux niveaux de 2024.
« Il s’agirait de la plus importante réduction de l’aide depuis la création du G7, il y a 50 ans, selon l’ONG Oxfam ».
« En bref, dans le contexte actuel, une ‘tempête parfaite’ se prépare : alors que le commerce devient plus imprévisible, le soutien extérieur par le biais de l’aide se réduit également », a mis en garde la Directrice exécutive du CCI.
Pamela Coke-Hamilton, la directrice du Centre du commerce international (ITC), lors d’une conférence de presse à Genève.
Zone de libre-échange continentale africaine
Face à cet avenir « sombre », le CCI plaide pour une meilleure intégration au sein des pays en développement, citant l’exemple de la zone de libre-échange continentale africaine. « Le commerce intra-africain se situe entre 14 et 16 %. Imaginez ce qui se passerait si ce chiffre passait à 40 ou 50 % », a fait valoir Mme Coke-Hamilton.
La CCI prône également une transformation des marchandises avant de leur exportation, afin d’en conserver une plus grande valeur.
Il s’agit enfin de faire de l’agenda des petites entreprises un agenda mondial. « Lorsque les petites entreprises des pays en développement sont en mesure de poursuivre et même d’intensifier leurs activités, elles contribuent à la stabilité, car elles représentent 90 % de toutes les entreprises et deux tiers des emplois dans le monde », a conclu Mme Coke-Hamilton, rappelant la toute première réunion ministérielle mondiale sur les PME qui se tiendra à Johannesburg du 22 au 24 juillet.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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