La guerre civile qui oppose depuis avril 2023 les Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) est « l’une des pirres crises humanitaires et l’une des situations d’urgence alimentaire les plus graves au monde », a ajouté M. Othman, président de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Soudan, qui a été établie par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Dans son dernier rapport publié le 5 septembre, la mission d’enquête constate que les forces rivales au Soudan prennent délibérément pour cible la population civile de ce pays dévasté, commettant des atrocités et des crimes de guerre. Certains actes peuvent également constituer des crimes contre l’humanité, notamment la persécution et l’extermination.

Les forces militaires sont responsables non seulement d’attaques directes et à grande échelle contre des civils, mais aussi de la destruction massive d’infrastructures essentielles à la survie, notamment des centres médicaux, des marchés, et des camps de déplacés.

© UNICEF/Ahmed Mohamdeen Elfatih

Une clinique soutenue par l’UNICEF au Soudan déchiré par la guerre, où les enfants souffrant de malnutrition sévère reçoivent un traitement et des fournitures vitales.

Des crimes contre l’humanité

Les civils sont ciblés pour différentes raisons. Dans certains cas, il s’agit de leur affiliation présumée à l’autre camp. Dans d’autres cas, ce sont des critères ethniques et culturels.

À El Fasher, au Darfour, et dans les environs, les FSR et leurs alliés ont procédé à des massacres à grande échelle de centaines de civils, en dirigeant intentionnellement leurs attaques contre les communautés non arabes, notamment les Zaghawa, les Fur, les Masalit et les Tunjur. Les centres de détention des FSR ont été décrits par les survivants comme des « abattoirs » où, dans certains cas, les détenus étaient battus à mort et exécutés sommairement.

En avril, dans le camp de Zamzam, entre 300 et 1.500 civils, principalement des femmes et des enfants, ont été massacrés.

À Gezira, les Forces armées soudanaises (FAS) et leurs alliés ont pris pour cible la communauté Kanabi après avoir repris la ville en janvier, tuant des dizaines de personnes et forçant la plupart des habitants à fuir.

Des violences sexistes et sexuelles

Des violences sexuelles et sexistes, notamment des viols, des viols collectifs, des mariages forcés et de l’esclavage sexuel, ont été commis par des combattants des FSR.

Les femmes et les filles issues de communautés non arabes, dont certaines âgées d’à peine 12 ans, ont été particulièrement visées.

Le personnel des FAS et les forces alliées ont également été impliqués dans des actes de torture à caractère sexuel durant les détentions.

« Derrière chaque histoire documentée se cache une famille brisée, une communauté déplacée, un survivant d’une violence inimaginable », a déclaré Joy Ngozi Ezeilo, membre de la mission d’enquête.

Les conséquences de l’inaction internationale

Les forces militaires rivales n’ont pas pris de mesures suffisantes pour minimiser l’impact des frappes aériennes et des tirs d’artillerie sur les civils et les infrastructures. En conséquence, des villes, des camps de déplacés, des marchés, des hôpitaux et des habitations ont été systématiquement détruits, laissant 12,1 millions de personnes déplacées et plus de la moitié de la population confrontée à une grave insécurité alimentaire. Seul un établissement de santé sur quatre reste opérationnel dans les régions les plus touchées.

L’aide humanitaire quant à elle, a été entravée : des convois ont été attaqués et des travailleurs humanitaires ont été pris pour cible. Entre avril 2023 et avril 2025, plus de 84 travailleurs humanitaires soudanais ont été tués, tandis que d’autres ont été détenus arbitrairement.

« Le cycle de l’impunité a encouragé les auteurs de ces crimes pendant des décennies. Les victimes, en particulier les femmes et les enfants, qui portent le plus lourd fardeau, méritent justice et réparation », a affirmé Joy Ngozi Ezeilo.

Un appel à condamner et sanctionner

Le rapport de la mission « propose une feuille de route pour que justice soit faite », incluant le respect de l’embargo sur les armes, le soutien à la Cour pénale internationale, ainsi que la mise en place de sanctions ciblées visant les criminels.

La mission d’enquête a également demandé aux États et organisations internationales de prendre des mesures pour mettre fin aux hostilités, protéger les civils, lever les sièges et mettre un terme aux persécutions ethniques et aux violences sexuelles et sexistes.

« La communauté internationale dispose des outils nécessaires pour agir. Ne pas le faire reviendrait non seulement à trahir le peuple soudanais, mais aussi à trahir les fondements mêmes du droit international », conclut Mohamed Chande Othman.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.