« Si vous voulez comprendre la composition chimique de notre planète, vous consultez les tableaux périodiques des éléments. Si vous souhaitez avoir une carte diversifiée de ce que les êtres humains ont créé dans les domaines variés de la littérature, de l’histoire, des relations internationales, des sciences, de la musique, de la religion, de la philosophie, des langues, des cinémas et bien d’autres encore, alors, vous vous tournez vers le registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO », a expliqué lors d’un entretien à ONU Info, Guilherme Canela, Directeur de la Division de l’inclusion numérique et des politiques et de la transformation numérique de l’UNESCO.

Pierre angulaire de notre histoire

Le registre, qui compte désormais 570 « documents », consiste en des collections documentaires incluant des livres, des manuscrits, des cartes, des photographies, des enregistrements sonores ou des vidéos, qui témoignent du patrimoine commun de l’humanité.

« Le patrimoine documentaire est un élément essentiel et pourtant fragile de la mémoire du monde. L’UNESCO y consacre un programme de sauvegarde – comme pour les bibliothèques de Chinguetti en Mauritanie ou les archives d’Amadou Hampâté Bâ en Côte d’Ivoire –, partage les meilleures pratiques et tient ce registre qui porte la trace de la trame la plus large de l’histoire de l’humanité », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

Le registre s’enrichit par décision du Conseil exécutif de l’UNESCO après l’évaluation des candidatures par un comité consultatif international indépendant. 

Révolution scientifique, arts martiaux et multilatéralisme

Parmi les nouvelles collections inscrites, quatorze relèvent du patrimoine documentaire scientifique.

L’Itḥāf Al-Mahbūb (présenté par l’Égypte) documente la contribution du monde arabe aux domaines de l’astronomie, du mouvement planétaire, des corps célestes et de l’analyse astrologique, au cours du premier millénaire de notre ère. Les archives de Charles Darwin (Royaume-Uni), de Friedrich Nietzsche (Allemagne), de Wilhelm Conrad Roentgen (Allemagne) qui contiennent les toutes premières photographies aux rayons X jamais enregistrées et de Carlos Chagas (Brésil), pionnier de la recherche sur les maladies, ont également été inscrites. 

Des collections liées à la mémoire de l’esclavage, présentées par l’Angola, Aruba, Cabo Verde, Curaçao et le Mozambique, ont également été inscrites cette année, ainsi que des archives relatives à des femmes historiques de premier plan – encore largement sous-représentées au sein du registre – comme la pionnière de l’éducation des filles, Raden Ajeng Kartini (Indonésie et Pays-Bas), l’auteure Katherine Mansfield (Nouvelle-Zélande) et les écrivaines voyageuses Annemarie Schwarzenbach et Ella Maillart (Suisse).

Les stèles du temple de Shaolin (566-1990), l’un des berceaux des arts martiaux chinois, figurent également désormais au sein du registre.  Les 499 stèles survivantes de l’ancien temple royal, connu comme le foyer ancestral de la secte Chan du bouddhisme chinois, présentent une séquence relativement complète et cohérente de documents historiques sous la forme d’inscriptions en pierre datant de 1424.

Plusieurs collections documentent des étapes clés du multilateralisme et de la coopération internationale, notamment les Conventions de Genève (1864-1949) et leurs protocoles (1977-2005) (Suisse), la Charte internationale des droits de l’homme (Nations Unies) et la Déclaration de Windhoek de 1991 (Namibie), référence mondiale en matière de liberté de la presse.

© UNESCO/Statens Musikverk

La collection Karl Tirén de Sami Joik est une documentation unique et précoce des expressions culturelles du peuple Sami, un groupe ethnique autochtone qui a été marginalisé dans la politique culturelle suédoise.

Faciliter la conservation et l’accessibilité

« Le programme Mémoire du monde a été créé en 1992 afin de préserver le patrimoine documentaire pour les générations présentes et futures. Il facilite la conservation et l’accessibilité de ces archives vitales, tout en sensibilisant le public à leur importance », a fait valoir M. Canela.

Le programme de l’UNESCO vise également à encourager la préservation du patrimoine documentaire de l’humanité, souvent très vulnérable car exposé aux risques de dégradation et de catastrophes.

Le registre cherche à garantir l’accès universel au patrimoine documentaire. Outre le registre international, l’UNESCO a appuyé la création de quatre registres régionaux et de comités nationaux « Mémoire du monde » dans plus de 100 États.

Par ailleurs, l’UNESCO accompagne les pays dans l’élaboration de politiques de sauvegarde, organise des formations, octroie des financements aux institutions de mémoire pour la numérisation de leurs collections, et coopère avec les instances scolaires pour intégrer ces éléments essentiels de notre passé dans les programmes scolaires et les transmettre aux générations futures.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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