La plupart des 6.000 tonnes de farine de blé qui sont entrées à Gaza depuis le 19 mai ont été déchargées par des personnes affamées qui avaient besoin de nourrir leurs familles, rapporte le secteur de la sécurité alimentaire. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces Gazaouis viendraient principalement du nord de l’enclave.

Depuis la reprise limitée de l’aide le 19 mai, le Programme alimentaire mondial n’a pu acheminer que de petites quantités de nourriture. Cette situation s’explique en grande partie par les retards ou les refus d’autorisation des mouvements humanitaires dus à l’intensification des opérations militaires.

Un habitant de Gaza avec un morceau de la pain à la main.

Une baisse de 75 % des repas livrés

Depuis la reprise limitée de l’aide, le PAM a transporté plus de 700 camions d’aide au point de passage frontalier de Kerem Shalom. Ce chiffre est à comparer aux 600-700 véhicules de ravitaillement humanitaire qui entraient chaque jour dans l’enclave pendant le cessez-le-feu au début de l’année.

Or, l’agence onusienne indique disposer dans les pays voisins, de plus de 140.000 tonnes de nourriture, soit assez pour nourrir toute la population pendant deux mois.

Malgré ces contraintes logistiques et sécuritaires, les agences de l’ONU tentent de venir en aide aux populations affamées. Au moins 246.000 repas ont été préparés et livrés par 15 partenaires du groupe dans 59 cuisines, selon un décompte effectué le 10 juin. Cela représente une réduction de 75 % par rapport aux 1,07 million de repas distribués quotidiennement par 180 cuisines à la fin du mois d’avril.

Selon le PAM, de telles conditions augmentent le risque d’aggravation de l’insécurité alimentaire, érodent la confiance des communautés et accentuent les menaces sécuritaires. « Pour éviter la famine et calmer le désespoir, nous devons soutenir l’ensemble de la population avec des besoins alimentaires de base chaque mois », a averti le PAM, soulignant que c’est « le seul moyen de rassurer la population et de repousser le spectre de la famine ».

Points de distribution militarisés de Rafah et Deir al Balah

Ces dernières données sur l’insécurité alimentaires sont publiées alors que des tirs sur des personnes essayant d’atteindre les centres de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza sont toujours dénoncés. L’OCHA rapporte « plusieurs incidents qui se seraient produits vers les points de distribution militarisés de Rafah et de Deir al Balah ».

« Au 11 juin, le ministère de la santé de Gaza a indiqué que les hôpitaux avaient reçu 224 personnes tuées et plus de 1.858 personnes blessées dans les zones nouvellement désignées pour les distributions de nourriture », a détaillé l’OCHA.

Signe de la gravité de la situation, l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Rafah a dû activer, au cours des deux dernières semaines, douze fois sa procédure d’intervention en cas d’incident impliquant un grand nombre de victimes, notamment des patients souffrant de blessures par balles et par éclats d’obus.

« Une écrasante majorité des rescapés des incidents récents ont déclaré qu’ils essayaient d’atteindre les sites de distribution d’aide ».

Ordres d’évacuation

Sur le terrain, l’armée israélienne continue d’émettre des ordres d’évacuation, dont les plus récents pour des parties de Gaza Nord et des gouvernorats de Gaza. Ensemble, ces ordres couvrent huit kilomètres carrés.

Depuis le 18 mars, l’armée israélienne a émis une quarantaine d’ordres de déplacement, plaçant environ 277 kilomètres carrés sous mandat d’évacuation, soit les trois quarts de l’enclave.

Désormais, plus de 80 % de la bande de Gaza se trouvent dans des zones militarisées par Israël ou sont touchés par les instructions de déplacement forcé.

Une famille déplacée quitte la zone Est de Deir Albalah, dans le centre de Gaza, après un ordre d’évacuation émis par les autorités israéliennes.

Sécurité et intimité des femmes dans des abris de fortune surpeuplés

Ces ordres d’évacuation ont un impact sur le quotidien déjà tragique des Gazaouis. Un nouveau rapport met en évidence les épreuves physiques dégradantes et la profonde détresse psychologique auxquelles sont confrontées les femmes et les jeunes filles dans les camps de déplacés de Gaza.

Selon le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), la population féminine est touchée de manière disproportionnée, car elles sont confrontées à un manque cruel d’intimité et à des risques accrus de violence sexiste, notamment de harcèlement et d’agression. Le rapport décrit l’absence de cloisons entre les tentes et la nécessité de partager des espaces et des tentes surpeuplés, ce qui provoque « un profond inconfort et un sentiment d’insécurité ».

Les femmes et les filles sont donc obligées d’adopter des « mécanismes d’adaptation extrêmes ». Cela les conduit à limiter le nombre de fois où elles se douchent, y compris après le cycle menstruel ; éviter de boire de l’eau et risquer de graves infections pour réduire la nécessité d’utiliser les toilettes. « Les femmes sont contraintes de prendre continuellement des pilules contraceptives pour supprimer leurs cycles menstruels », conclut l’étude.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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