Dans un contexte de tensions géopolitiques, ce rapport du Secrétaire général de l’ONU, intitulé La sécurité dont nous avons besoin : rééquilibrer les dépenses militaires pour un avenir durable et pacifique, exhorte les États membres à redéfinir leurs priorités en matière de sécurité et de développement.

« Les faits sont clairs : des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix », déclare le chef de l’ONU, António Guterres. « Elles la fragilisent souvent, alimentant la course aux armements, exacerbant la méfiance et détournant les ressources des fondements mêmes de la stabilité ».

Les dépenses militaires mondiales, qui ont atteint 2.700 milliards de dollars l’année dernière selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, devraient atteindre 6.600 milliards de dollars d’ici 2035 si les tendances actuelles se poursuivent. Ce détournement massif de ressources constitue une grave menace pour l’avenir de l’humanité en compromettant la paix et le développement durables.

De plus, le rapport révèle un paradoxe flagrant : alors que les dépenses militaires atteignent des niveaux records, le monde est en retard sur l’échéance de 2030 pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), le plan de l’humanité pour un avenir plus équitable. Le déficit de financement annuel pour les ODD s’élève déjà à 4.000 milliards de dollars et pourrait atteindre 6.400 milliards de dollars dans les années à venir.

Les Objectifs de développement durable visent à éliminer la pauvreté et à offrir aux populations des possibilités de prospérer.

Un lourd fardeau pour les économies et les populations

Les dépenses militaires mondiales augmentent non seulement en termes absolus, mais leur part dans l’économie mondiale augmente également. Depuis 2022, elles sont passées de 2,2 % à 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et de 6,6 % à 7,1 % des budgets publics. Cette évolution est généralisée : plus de 100 pays ont augmenté leurs dépenses militaires rien qu’en 2024.

De plus, le financement du développement n’a pas suivi la hausse des dépenses militaires. L’aide publique au développement (APD) a diminué alors même que le déficit de financement du développement se creuse, avertit le rapport.

L’augmentation des dépenses militaires devrait alourdir la dette publique, déjà élevée, pesant sur les générations futures et limitant leur développement. Par exemple, le rapport révèle qu’une augmentation de 1 % des dépenses militaires dans les pays à revenu faible ou intermédiaire est liée à une réduction presque équivalente des services de santé publique, ce qui pourrait compromettre la préparation aux pandémies et d’autres programmes de santé vitaux.

« Nous avons besoin d’une nouvelle vision de la sécurité, centrée sur l’humain et ancrée dans la Charte des Nations Unies. Une vision qui protège les personnes, et pas seulement les frontières ; qui donne la priorité aux institutions, à l’équité et à la durabilité planétaire », déclare la Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu. « Rééquilibrer les priorités mondiales n’est pas une option : c’est un impératif pour la survie de l’humanité ».

Investir dans l’avenir

L’Administratreur par intérim du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Haoliang Xu, a souligné pour sa part que « nous vivons dans un monde où les fractures se creusent, où l’aide publique au développement diminue et où les progrès du développement humain ralentissent ».

« Mais nous savons que le développement est un moteur de sécurité et que la coopération multilatérale au développement est efficace. Lorsque la vie des populations s’améliorera, lorsqu’elles auront accès à l’éducation, aux soins de santé, aux opportunités économiques et qu’elles pourront vivre dans la dignité et l’autodétermination, nous aurons des sociétés et un monde plus pacifiques », a-t-il ajouté.

Le rapport appelle à un rééquilibrage fondamental des stratégies mondiales de sécurité et de développement, en privilégiant la diplomatie et la coopération internationale pour inverser la tendance actuelle à l’escalade des dépenses militaires.

Il lance un appel clair à investir dans le développement durable, car même une petite fraction des dépenses militaires peut faire une grande différence dans la vie des populations.

Moins de 4 % (soit 93 milliards de dollars) des 2.700 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour éliminer la faim d’ici 2030. Un peu plus de 10 % (285 milliards de dollars) suffiront à vacciner complètement chaque enfant. Avec 5.000 milliards de dollars, le monde pourrait financer 12 années d’éducation de qualité pour chaque enfant dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure.

De plus, si les dépenses militaires génèrent des emplois, d’autres secteurs civils peuvent généralement en créer davantage avec les mêmes ressources : 1 milliard de dollars de dépenses militaires peut créer environ 11.200 emplois dans l’armée, mais aussi 26.700 dans l’éducation, 16.800 dans les énergies propres et 17.200 dans les soins de santé.

Selon l’ONU, réinvestir 15 %, soit 387 milliards de dollars, des dépenses militaires mondiales est largement suffisant pour couvrir les coûts annuels de l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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