Lors d’un panel organisé en marge de la 59e session du Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissaire a indiqué que ces dernières années, son Bureau et des commissions d’enquête du Conseil ont documenté des milliers de cas horribles de violence sexiste, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Myanmar, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, y compris Gaza et la Cisjordanie, ainsi qu’en Ukraine.

La violence sexuelle liée au conflit est un crime qui peut et doit être prévenu et puni.

En Haïti, les femmes et les filles sont de plus en plus souvent victimes de violences sexuelles, y compris d’esclavage sexuel. « Un décret récent établissant deux unités judiciaires spécialisées, soutenues par mon Bureau, marque un progrès décisif dans la lutte contre l’impunité pour les violences sexuelles dans le pays », a déclaré dans un message vidéo, Volker Türk.

Viol collectif lié au conflit omniprésent au Soudan

Au Soudan, « le viol collectif et d’autres formes de violence sexuelle » liés au conflit sont omniprésents et, dans l’ouest du Darfour et dans d’autres régions, ils sont même utilisés comme « arme de guerre lors d’attaques à motivation ethnique ».

« C’est abominable. Les combattants sont encouragés à victimiser les femmes, souvent en tant qu’arme de guerre délibérée, pour terroriser les communautés et les forcer à fuir, et pour faire taire les voix des femmes qui s’élèvent contre l’incitation à la guerre et cherchent à construire la paix », a fustigé M. Türk.

Or malgré ce sombre tableau, la plupart des auteurs de violences sexistes continuent « de s’en tirer à bon compte, y compris des hommes directement responsables d’agressions sexuelles massives et brutales qui devraient choquer la conscience de tout être humain ».

Or le Bureau des droits de l’homme de l’ONU estime que les récentes coupes dans les budgets de l’aide mondiale limitent considérablement le travail des groupes de femmes. « Nombre de ces groupes sont des partenaires proches de mon bureau, qui s’efforce de soutenir les survivants de la République centrafricaine, de la Colombie, de la RDC, du Soudan du Sud et d’ailleurs », a ajouté M. Türk, relevant que « l’absence de soutien psychosocial laisse les jeunes filles et les femmes seules, exclues et traumatisées ».

Une famille déplacée quitte la zone Est de Deir Albalah, dans le centre de Gaza, après un ordre d’évacuation émis par les autorités israéliennes.

Cruauté inimaginable

De son côté, la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit s’est inquiétée de l’aggravation des violences sexuelles liées aux conflits dans le monde.

Selon Pramila Patten, la militarisation croissante créée les conditions « d’une cruauté inimaginable et implacable ». Le viol collectif, l’esclavage sexuel et d’autres formes brutales de violence sexuelle sont ainsi utilisés comme tactiques de guerre, de torture et de terrorisme, pour soumettre et déplacer les populations.

La Représentante spéciale en a d’ailleurs profité pour présenter le rapport annuel 2024 du Secrétaire général sur les violences sexuelles liées aux conflits, qu’il présentera en août prochain au Conseil de sécurité. Le document fait état de plus de 4.500 cas dans 21 pays, les femmes et les filles représentant plus de 90 % des victimes. Si le rapport fait état de la gravité et de la brutalité des incidents vérifiés, il ne prétend pas refléter l’ampleur ou la prévalence mondiale de ce crime chroniquement sous-déclaré et historiquement caché.

Des réseaux de trafiquants

« Nous savons que pour chaque femme qui se manifeste, beaucoup d’autres sont réduites au silence par peur des représailles et en raison de l’insuffisance des services. En outre, la stigmatisation, enracinée dans des normes sociales néfastes, entraîne l’exclusion socio-économique et l’appauvrissement des survivantes », a affirmé Mme Patten.

D’une manière générale, le rapport met en lumière la vulnérabilité des déplacées, des réfugiées et migrantes, qui continuent d’être confrontées à des risques accrus de violence sexuelle, notamment « d’enlèvement et d’esclavage sexuel, dans les situations de conflit, telles que le Burkina Faso, la RDC, Haïti, la Libye, la Somalie et le Soudan ».

Au Myanmar, en Ukraine, au Soudan et ailleurs, des femmes et des filles fuyant pour leur sécurité sont devenues « la proie de réseaux de trafiquants et de criminels sans scrupules, pour qui le déplacement forcé de civils n’est pas une tragédie, mais une occasion d’exploitation ».

© UNICEF/Jospin Benekire

Une jeune fille déplacée porte sa tente sur la tête en cherchant un abri vers Shasha, Nord-Kivu, RDC (Archives)

Avoir des préservatifs pour chercher de la nourriture

« Dans l’est de la RDC, des femmes ont rapporté qu’elles se déplaçaient avec des préservatifs lorsqu’elles cherchaient de la nourriture ou ramassaient du bois et de l’eau. Ces femmes sont confrontées à un choix inacceptable entre la subsistance économique et la violence sexuelle, entre leurs moyens de subsistance et leur vie », a déclaré Mme Patten, soulignant que « la violence sexuelle reste une caractéristique persistante de l’économie politique de la guerre ».

Une façon de rappeler que le viol n’est pas « une conséquence inévitable de la guerre », mais qu’il peut être évité grâce à une approche concertée et stratégique.

« Nous devons rassurer les populations à risque en leur montrant qu’elles ne sont pas oubliées et que le droit international n’est pas une promesse vide de sens. À l’heure du retour en arrière et de la régression, l’incapacité à maintenir les progrès accomplis ne ferait que trahir les survivants et enhardir les auteurs de ces actes », a conclu la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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