A l’ouverture de la 76e session du Comité exécutif du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi a pointé du doigt ces parties au conflit, qui ne font « même plus semblant de respecter le droit international humanitaire ou toute autre règle ». Au contraire, la guerre et la violence aveugle sont présentées comme justifiables tant que les objectifs militaires sont atteints, au mépris des normes.

« Aucun coût humain n’est trop élevé, aucune image de mort ou de destruction trop choquante. Ne nous y trompons pas : la répétition quotidienne des atrocités vise à engourdir notre conscience. À nous faire sentir impuissants », a-t-il déclaré.

Dans les différentes zones de conflit, des personnes ont été tuées alors qu’elles faisaient la queue pour recevoir de la nourriture. Des civils ont été massacrés dans des camps où ils s’étaient réfugiés pour se mettre en sécurité.

« Des hôpitaux et des écoles ont été détruits. Un nombre record de travailleurs humanitaires ont été tués », a-t-il fait valoir, tout en listant ces « urgences majeures » de ces dix dernières années.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, prononce un discours d’ouverture lors de la 76e session du Comité exécutif de l’agence onusienne.

Plus de 122 millions de déplacés de force dans le monde

De la Syrie au Myanmar, du Soudan du Sud au Yémen, de l’Afghanistan à République démocratique du Congo, mais aussi en Ukraine et au Soudan, des conflits ont conduit au déplacement de millions de personnes. En Amérique latine et dans les Caraïbes, des crises complexes entraînent des déplacements complexes, notamment de Vénézuéliens, de Nicaraguayens, d’Haïtiens et d’autres populations.

Les conflits, aggravés par le changement climatique et d’autres facteurs, ont également généré des situations de déplacement prolongées au Sahel et dans la Corne de l’Afrique. Depuis 2015, le nombre de personnes contraintes de fuir leur foyer en raison de la guerre et des persécutions a pratiquement doublé, atteignant 122 millions de personnes.

M. Grandi est ainsi revenu sur la guerre au Soudan. Dans ce pays d’Afrique du nord-est, les lignes de front changeantes d’un conflit violent entre des forces, associées à la présence de multiples factions armées opérant en dehors des structures de commandement centralisées, ont fait « d’énormes ravages et ont donné lieu à une mosaïque de mouvements de réfugiés », tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Une dynamique similaire existe au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo, au Myanmar, au Sahel et dans de nombreux autres endroits.

Coupes budgétaires

Or la multiplication de ces crises intervient dans un contexte de coupes budgétaires dans l’aide étrangère. Alors qu’elle demandait plus de 10 milliards de dollars, une enveloppe approuvée par les Etats membres l’année dernière, l’agence onusienne ne s’attend à recevoir que 3,9 milliards d’ici la fin de l’année.

Cela représente un recul de 1,3 milliard en un an, une situation qui n’a plus été observée depuis une décennie. C’est bien plus que ce que le HCR pouvait anticiper. Pour 2026, l’agence demande 8,5 milliards de dollars. « Je ne pense pas que ce soit seulement une crise financière », a fait valoir M. Grandi. Il a regretté des « choix politiques qui ont des effets financiers dévastateurs ».

Des programmes essentiels et des activités vitales comme la prévention de la violence sexiste ont dû être interrompus. Des écoles ont été fermées. « Aucun pays, aucun secteur, aucun partenaire n’a été épargné », a-t-il insisté, relevant la baisse de l’aide alimentaire.

Lors de cette session à Genève, le chef du HCR a averti les pays membres sur les conséquences des coupes budgétaires. « Nous avertissons depuis des mois qu’en exerçant simultanément une pression sur les réfugiés, sur les pays qui les accueillent et sur le système humanitaire, on risque de créer un effet domino d’instabilité. Et d’aggraver les déplacements de population que nous nous efforçons tous de résoudre », a conclu M. Grandi.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.