De plus en plus, le changement climatique aggrave le problème : il endommage les routes, perturbe les chaînes d’approvisionnement et menace des infrastructures déjà fragiles par des inondations, des sécheresses et des conditions météorologiques extrêmes.
Alors que les discussions mondiales s’intensifient, une conférence des Nations Unies en cours au Turkménistan vise à inverser la tendance : contribuer à la transformation des pays en développement sans littoral, autrefois enclavés, en pays reliés par la mer, grâce à des infrastructures plus intelligentes et plus résilientes au changement climatique, une logistique rationalisée et des liens régionaux plus forts.
Mercredi, l’atmosphère au Centre des congrès d’Avaza a changé, alors que débutait la deuxième journée de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral (LLDC3).
Les chefs d’Etat et de gouvernement étant partis après la cérémonie d’ouverture de mardi, les mesures de sécurité se sont assouplies, facilitant la circulation des délégués.
Pourtant, le rythme de la conférence n’a pas ralenti. Les salles de réunion sont restées bondées, les stands d’exposition ont bourdonné d’activité et les participants ont arpenté de longs couloirs tapissés de moquette blanche pour assister à des événements consécutifs.
Difficultés commerciales
Les discussions de la journée ont porté sur les moyens de surmonter les inconvénients liés à la géographie. La principale table ronde thématique était consacrée au commerce, un enjeu urgent pour les 32 pays en développement sans littoral, qui ne disposent pas d’un accès direct aux ports maritimes. De ce fait, ils doivent emprunter des itinéraires plus longs et plus complexes pour atteindre les marchés internationaux, ce qui augmente les coûts et réduit leur compétitivité.
Et la géographie n’est pas le seul obstacle. De nombreux pays en développement sans littoral sont confrontés à des infrastructures obsolètes et à une utilisation limitée des outils numériques, qui pourraient accélérer les délais de transport.
Ces obstacles ne se contentent pas de retarder les échanges commerciaux : ils freinent la croissance économique et creusent l’écart entre ces pays et les autres pays en développement.
Mardi, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré aux journalistes à Avaza que « les pays en développement sans littoral ont besoin d’une logistique intelligente, de systèmes rationalisés et de partenariats plus solides avec les pays de transit ». « Nous devons alléger les formalités administratives, numériser les opérations aux frontières et moderniser les réseaux de transport pour réduire les délais et les coûts ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
L’impact de la géographie se reflète clairement dans les chiffres.
Les pays en développement sans littoral représentent plus de 7 % de la population mondiale, mais en 2024, ils ne représentaient que 1,2 % du commerce mondial de marchandises. C’est un rappel brutal de la façon dont les barrières physiques peuvent se transformer en barrières économiques.
Le Programme d’action d’Avaza pour 2024-2034, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies l’année dernière, vise à changer cette réalité. Mais pour traduire l’ambition en résultats, il faudra des efforts audacieux et coordonnés, transfrontaliers et sectoriels.
Une phrase résonne dans les couloirs du Centre des congrès d’Avaza : « De l’enclavement à la connectivité terrestre » – un appel à la mobilisation pour transformer le désavantage géographique en opportunité.
L’état d’esprit compte
Umberto de Pretto, Secrétaire général de l’Union internationale des transports routiers (IRU), a déclaré à ONU Info : « Il est prouvé qu’avec les bonnes politiques… on peut être connecté aux réseaux terrestres… Je pense que le principal obstacle pour les pays enclavés est l’état d’esprit ».
Fondée en 1947, l’IRU soutient la mobilité et la logistique durables dans le monde entier et représente plus de 3,5 millions d’opérateurs de transport dans plus de 100 pays.
Comme le souligne M. de Pretto, seuls 11 des 32 pays en développement sans littoral ont adhéré au système TIR, soutenu par l’ONU, qui permet aux marchandises de circuler du point d’origine à la destination dans des compartiments scellés, selon une procédure douanière mutuellement reconnue.
« Le principal utilisateur du système que nous gérons, la Convention des Nations Unies appelée TIR, est l’Ouzbékistan, l’un des deux seuls pays à double enclavement. Il est donc prouvé qu’en mettant en place les bonnes politiques, votre pays sera relié au réseau terrestre, et non enclavé », a-t-il expliqué.
Des outils numériques pour un transit plus fluide
Les nouvelles technologies offrent des moyens supplémentaires de simplifier le transport de marchandises.
« Comment passer du papier à la transmission numérique des informations aux autorités gouvernementales ? Nous avons besoin de dispositifs tels qu’un guichet unique, un point d’accès unique aux informations électroniques permettant au gouvernement de les analyser et de prendre des décisions plus rapidement », a expliqué Ian Saunders, Secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes.
Il a présenté des exemples d’initiatives réussies, telles que le suivi des marchandises en Afrique de l’Est et de l’Ouest et l’utilisation de carnets TIR électroniques – parfois appelés « passeports marchandises » – par des entreprises privées en Asie centrale. Ces documents uniques garantissent le paiement des droits et taxes suspendus pendant le transit des marchandises.
Risques climatiques et infrastructures plus intelligentes
Un autre exemple est venu de Dmitry Maryasin, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU).
S’adressant à ONU Info, il a souligné l’adoption en 2023 d’une feuille de route pour la numérisation du corridor transcaspien. Grâce aux outils de l’ONU et à des réglementations harmonisées, le corridor exploite les transports terrestres et maritimes – notamment le rail et le transport maritime à travers la mer Caspienne – pour acheminer les marchandises entre l’Asie et l’Europe.
Le changement climatique complique également le transport de marchandises. « Nous constatons des inondations routières récurrentes, une vulnérabilité aux glissements de terrain, aux coulées de boue, aux avalanches et aux sécheresses – tout cela est désormais une réalité en Asie centrale », a déclaré M. Maryasin.
En réponse, la CEE-ONU a développé un outil de test de résistance des infrastructures de transport qui prend en compte les risques climatiques. Une plateforme en ligne basée sur des données satellitaires a également été lancée, permettant aux utilisateurs de superposer les routes commerciales et les aléas climatiques sur une carte afin de prendre des décisions d’investissement plus éclairées.
« Les pays l’utilisent déjà », a ajouté M. Maryasin. Des efforts sont en cours pour intégrer cette plateforme à une plateforme similaire développée par le bureau de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP).
Une Journée pour les pays en développement sans littoral
Mercredi a également marqué la première célébration de la Journée internationale pour la diffusion d’informations sur les besoins particuliers des pays en développement sans littoral. Si chaque pays en développement sans littoral est confronté à des défis de développement spécifiques, ils partagent également des priorités communes. Avec près de 600 millions de personnes vivant dans ces pays, trouver des solutions communes est essentiel.
Le message d’Avaza est clair : l’isolement n’est pas une fatalité. Avec un état d’esprit adapté, des politiques efficaces et des partenariats constructifs, les pays enclavés peuvent devenir connectés aux réseaux terrestres et prospérer.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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