« J’ai toujours ressenti une douleur en voyant les autres enfants partir avec leurs sacs à dos. J’étais tourmentée car même si je brûlais d’envie de savoir ce qui se passait à l’école, je me suis vite rendu compte que ce monde n’était pas fait pour moi, parce que je suis différente », raconte Zénabou dans un reportage d’Éducation sans délai (ECW) – le Fonds mondial pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée au sein de Nations Unies.
Pour de nombreux enfants vivant avec un handicap, les portes de l’éducation sont longtemps restées fermées, ne laissant que peu d’opportunités et d’espoir pour l’avenir. Mais, en République centrafricaine, cela commence à changer.
Grâce à une initiative pilote d’éducation inclusive, des enfants comme Zénabou reçoivent enfin le soutien adapté qu’ils méritent. Ce programme fournit des ressources essentielles : matériel pédagogique, aides à la mobilité, cours spécialisés en Braille ou en langue des signes. Il crée aussi un véritable réseau de soutien communautaire et intègre les enfants vivant avec un handicap dans les écoles locales.
Cette initiative est financée par Éducation sans délai (ECW) et soutenue par l’UNICEF, en partenariat avec Handicap International et des organisations nationales, comme le Centre d’alphabétisation et de formation en Braille pour les aveugles en Centrafrique et l’Association nationale des déficients auditifs de Centrafrique.
Zénabou, une adolescente sourde et muette en République centrafricaine, dans sa classe.
Une porte s’ouvre
Pour Zénabou et d’autres enfants vivant avec un handicap, c’est un moment extraordinaire.
Née sourde et muette, Zénabou vivait dans une société où la stigmatisation des personnes handicapées reste forte, les excluant de presque tous les domaines de la vie. Les initiatives éducatives en leur faveur étaient rares. Avant son inscription, Zénabou restait à la maison, aidant sa mère aux tâches ménagères : vaisselle, lessive, et corvée d’eau meublaient son quotidien.
« Je n’avais aucun espoir d’aller à l’école. Le jour où j’y suis entrée pour la première fois, j’ai découvert que je n’étais pas seule. J’étais épatée de voir 30 élèves sourds dans la même classe ! », explique Zénabou.
Avec un financement pluriannuel d’ECW, l’UNICEF et ses partenaires ont mis en place à Bambari des classes spécialisées pour enfants sourds ou malvoyants dans des écoles élémentaires ordinaires. Pour la première fois, Zénabou apprend à lire, écrire, compter… et maîtrise la langue des signes.
« C’est un miracle qu’un enfant qui ne peut pas parler puisse écrire. L’école, c’est une bénédiction », déclare le père de Zénabou.
Zénabou avec sa soeur Aziza.
Avant l’école, Zénabou ne pouvait pratiquement pas communiquer. Ses parents, eux-mêmes analphabètes, n’avaient aucun espoir pour son avenir. Mais tout a changé grâce aux ressources et au soutien reçus.
« Aujourd’hui, ma fille Zénabou peut s’affirmer malgré sa surdité. Je suis optimiste pour son avenir. Elle va réussir! », dit le père de Zénabou.
Ses parents sont ses plus grands défenseurs. Sa mère, bien que ne vivant pas avec un handicap, est membre active de l’Association nationale des personnes handicapées (ANPH). C’est lors d’une réunion de l’association qu’elle a entendu parler de ce programme.
L’éducation inclusive en République centrafricaine renforce ces organisations locales, comme l’ANPH et l’Association nationale des malentendants. Ces partenariats ont facilité l’adaptation des enfants sourds à Bambari, avec des plans d’extension à d’autres régions.
Travailler avec les organisations de personnes handicapées est essentiel pour garantir leur inclusion dans les processus de décision, comme le prévoit la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Les parents de Zénabou sont aujourd’hui reconnaissants de voir leur fille accéder aux outils qui lui permettront de réaliser son potentiel. Sa petite sœur Aziza, 8 ans, partage même sa classe. Entendante, Aziza avait manqué l’école à cause de l’insécurité. Aujourd’hui, elle apprend la langue des signes aux côtés de Zénabou.
Zénabou dans une salle de classe.
La crise de l’éducation en RCA
La République centrafricaine est l’un des pays les plus difficiles au monde pour un enfant. L’infrastructure éducative a été dévastée. Un million d’enfants sont déscolarisés. Ceux vivant avec un handicap sont parmi les plus affectés, du fait de la stigmatisation et du manque de soutien spécialisé.
Education sans délai (ECW) a récemment étendu son programme de résilience en RCA.
« De concert avec nos partenaires, Éducation sans délai s’assure d’intégrer l’inclusion du handicap dans l’ensemble de nos investissements en matière d’éducation en situations d’urgence et de crises prolongées, tout en soutenant des interventions ciblées pour surmonter les obstacles spécifiques auxquels sont confrontés les filles et les garçons en situation de handicap dans les contextes de crise », explique Yasmine Sherif, Directrice d’ECW.
À ce jour, 536.000 enfants touchés par la crise ont bénéficié d’un soutien éducatif de qualité grâce aux investissements d’ECW en République centrafricaine.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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