Après cinq cents jours de siège, El Fasher, la capitale de cet État de l’ouest du Soudan, est dominée par la famine, les bombes et la maladie. Selon l’UNICEF, 260.000 civils, pour la moitié des enfants, sont pris au piège à l’intérieur de la ville. Autour d’eux, 600.000 personnes ont déjà pris la fuite vers des camps saturés de la région.

« Nous assistons à une tragédie dévastatrice », a dénoncé mercredi Catherine Russell, la directrice générale de l’agence onusienne pour l’enfance. « Les enfants d’El Fasher meurent de faim tandis qu’on empêche les services vitaux de nutrition de l’UNICEF de fonctionner ».

Depuis le printemps 2024, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) coupent tout accès humanitaire à la ville, qui demeure sous le contrôle de l’armée régulière du général Abdel Fattah Al-Bourhane, le leader de facto du Soudan. Ce dernier est engagé depuis près de deux ans et demi dans une guerre civile sanglante avec les FSR du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». 

Si l’ensemble du pays – de la capitale Khartoum, dans le centre, au Kordofan du Sud – est affecté par le conflit, le Darfour du Nord est sans doute l’État dont les civils ont le plus souffert. Pour preuve, il sont les premiers, en août 2024, à avoir été officiellement frappés par la famine.

Des corps d’enfants sous les décombres

Depuis le début du siège d’El Fasher, plus de 1.000 enfants ont été tués ou mutilés au sein de la ville, souvent chez eux, sur les marchés ou à l’intérieur de camps pour personnes déplacées. Au moins 23 d’entre eux ont été victimes de viols ou d’abus sexuels. D’autres ont été enlevés ou enrôlés par des groupes armés. 

L’UNICEF précise que le bilan réel est probablement bien plus élevé. Rien que la semaine dernière, sept enfants ont péri dans une attaque contre le camp d’Abu Shouk, à la périphérie de la ville.

La faim et le choléra main dans la main

Les hôpitaux et les écoles sont devenus des cibles récurrentes : 35 établissements de santé et six écoles ont été bombardés, dont la maternité de l’hôpital saoudien d’El Fasher, prise pour cible à de très nombreuses reprises. Le centre thérapeutique d’Abu Shouk a été réduit à l’état de ruines, de sorte que 6.000 enfants atteints de malnutrition grave n’ont plus accès à aucun traitement.

Cette dernière progresse comme une traînée de poudre : 10.000 enfants ont déjà été soignés pour malnutrition depuis janvier, deux fois plus qu’en 2024. Mais les stocks de nourriture thérapeutique sont épuisés. Récemment, plus de 60 personnes – surtout des femmes et des enfants – sont mortes de faim en une seule semaine. 

À cette détresse s’ajoute la pire épidémie de choléra qu’ait connue le pays depuis des décennies, avec près de 100.000 cas suspectés. Dans les camps de Tawila, Zamzam et Al Fasher, au Darfour du Nord, les enfants, affaiblis par la faim, deviennent les proies faciles de cette maladie hydrique mortelle.

Un appel au monde

L’UNICEF exhorte les FSR et toutes les parties au conflit à permettre un accès humanitaire immédiat, sûr et durable à El Fasher. L’agence réclame pour cela des pauses dans les combats, la protection des civils et le rétablissement des opérations de l’ONU. 

« La vie de milliers d’enfants est en jeu », a insisté Catherine Russell.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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