« Ce qui m’a d’abord frappé, c’est la complexité et l’urgence de la situation humanitaire sur le terrain », a dit Amy Pope, Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’un point de presse par visioconférence, mercredi, depuis Haïti avec des journalistes à New York. « Haïti ne reçoit pas l’attention ni le financement dont il a tant besoin en ce moment ».

Plus d’un million de personnes sont aujourd’hui déplacées en Haïti, soit trois fois plus qu’il y a un an. Le contrôle de vastes zones de la capitale Port-au-Prince par les gangs a forcé des familles à fuir à plusieurs reprises, se retrouvant alors sans hébergement ni accès à l’eau ou aux soins médicaux.

Dans le même temps, près de 200.000 Haïtiens ont été expulsés des pays voisins l’année dernière, mettant davantage de pression sur des systèmes locaux déjà débordés.

Crise complexe

« Il s’agit d’une des crises les plus complexes et les plus urgentes au monde, qui a des répercussions sur la stabilité régionale et mondiale », estime Amy Pope, dans un communiqué de presse publié mardi par l’OIM.

Il est extrêmement difficile pour les agences humanitaires d’atteindre les personnes les plus démunies. Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, est occupée à 85 % par des gangs.

« Il est impossible d’entrer et de sortir de la capitale en toute sécurité par la route. Même les travailleurs humanitaires et les diplomates qui y travaillent doivent se rendre à Cap-Haïtien puis prendre un hélicoptère. Or, les hélicoptères ne fonctionnent pas régulièrement et ne peuvent pas circuler de manière prévisible. Il est donc extrêmement difficile d’acheminer l’aide humanitaire et d’accéder aux personnes dans le besoin », a souligné mercredi la cheffe de l’OIM.

Selon elle, la situation « s’est considérablement aggravée ces derniers mois ».

Rencontre avec des familles déplacées

Au cours de sa visite, la cheffe de l’OIM a rencontré des familles déplacées sur un site de Port-au-Prince, écoutant l’histoire de leurs déplacements et évaluant leurs besoins les plus urgents. « Une mère m’a dit qu’elle avait fui trois fois en deux mois. Elle vivait sous une bâche avec ses enfants, sans savoir où ils iraient ensuite », a-t-elle raconté. « Derrière les statistiques, il y a des vies prises au piège de cette crise, encore et encore ».

La cheffe de l’OIM s’est également entretenue avec des représentants du gouvernement haïtien, notamment le Président du Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre, afin d’identifier des moyens concrets de renforcer la gouvernance migratoire, d’élargir l’accès aux documents légaux et de renforcer la réintégration. 

Gestion de sites de déplacement

L’OIM s’occupe actuellement de la gestion de plus de 50 sites de déplacement, et notamment des abris, de la gestion des camps, de la protection et des services d’urgence en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène – même dans les zones touchées par la violence. L’agence onusienne travaille également avec les communautés pour réhabiliter les infrastructures et améliorer l’accès à l’éducation et aux moyens de subsistance.  

« Le nombre d’enfants dans les sites est très élevé. Ils n’ont accès à aucune forme d’éducation formelle et ont très peu accès à l’éducation informelle. Ils sont donc laissés à eux-mêmes. L’insécurité alimentaire est très élevée », a-t-elle souligné.

Au-delà de l’aide immédiate, l’OIM aide également les personnes à se réintégrer dans les communautés, notamment par la réhabilitation des infrastructures publiques afin d’élargir l’accès aux services essentiels dans les zones qui accueillent les personnes déplacées.  

« L’aide humanitaire ne permet pas uniquement de sauver des vies mais de renforcer la résilience et la sécurité pour aider à stabiliser les communautés et à réduire les conditions à l’origine des migrations forcées », note Amy Pope.

« Le peuple haïtien fait preuve d’une force remarquable face à des difficultés inimaginables », ajoute-t-elle. « Mais compter sur la seule résilience de la population n’est pas une stratégie. Le peuple haïtien a besoin de soutien, et ce, dès maintenant. Le coût de l’inaction ne se mesurera pas seulement en vies perdues, mais aussi par une instabilité globale qui nous affecte tous ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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