Mardi, à New York, la vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a livré un plaidoyer sans détour : « Le logement ne se résume pas à un toit au-dessus de sa tête. C’est un droit humain fondamental, la pierre angulaire sur laquelle repose la paix elle-même ».

À l’occasion d’un dialogue de haut niveau organisé par l’ECOSOC, l’organe des Nations Unies chargé des questions économiques et sociales, et ONU-Habitat, l’agence onusienne pour le développement urbain, la numéro deux de l’organisation a ouvert la séance par une question en apparence banale : « Qu’a-t-il fallu pour que nous soyons ici aujourd’hui ? ». 

© UNEP/Ahmed Nayim Yussuf

La vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed (photo d’archive).

Réveil dans un lieu sûr, adresse postale, possibilité de se préparer pour la journée – autant d’évidences pour les uns, autant de luxes inaccessibles pour tant d’autres. « Pour près de trois milliards de personnes sur notre planète, rien de tout cela n’est garanti », a-t-elle martelé.

Une arme de guerre

Dans les rues dévastées de Gaza, les ruines de Marioupol, les bidonvilles de Port-Soudan ou les camps de fortune au Yémen, le logement n’est pas seulement une victime des conflits. Il en devient parfois l’instrument. 

« Lorsque les maisons sont détruites, que les familles sont forcées de fuir, que les communautés sont déracinées, le logement devient à la fois victime et arme de guerre », a dénoncé Mme Mohammed durant l’évènement, organisé dans le cadre du forum politique annuel de haut niveau sur le développement durable, qui se déroule au siège de l’ONU du 14 au 23 juillet.

Aujourd’hui, plus de 120 millions de personnes – réfugiées ou déplacées internes – ont été arrachées à leur foyer par la violence ou la persécution. Et ce chiffre ne cesse de croître, au rythme des guerres et des catastrophes climatiques.

Un point d’ancrage pour tous

Mais le message de l’ONU ne se limite pas à l’urgence humanitaire. Il touche au cœur du pacte social. Un logement décent, c’est l’école possible pour l’enfant, la productivité pour le travailleur, l’accès aux soins, la sécurité pour les femmes, la résilience des communautés. « Même si un logement adéquat ne suffit pas à éliminer les violences fondées sur le genre dans la sphère privée, il réduit l’exposition des femmes et des filles aux violences dans l’espace public », a rappelé la vice-secrétaire générale.

D’ici 2030, 60 % de l’humanité vivra en milieu urbain, un chiffre qui devrait atteindre près de 70 % en 2050. « Nous avons les outils et la volonté nécessaires pour développer des villes – et non des bidonvilles », a-t-elle souligné, appelant à mettre en œuvre sans attendre le Nouvel Agenda Urbain. Cet accord mondial, adopté en 2016 lors de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) à Quito, en Équateur, fournit des lignes directrices pour un développement urbain durable, en mettant l’accent sur l’inclusion, la sécurité et la résilience des villes.

La paix… par le logement

Loin d’être un luxe réservé aux riches, le logement devrait être un pilier des politiques publiques, au même titre que la santé ou l’éducation. Or, les plans d’investissement ignorent trop souvent cet enjeu. « Cela signifie investir dans le logement décent, non seulement comme infrastructure de développement, mais comme infrastructure de paix », a plaidé Mme Mohammed.

Car les logements absents ou insalubres sont aussi le terreau de l’instabilité, de l’exclusion, et parfois de l’extrémisme. Le Pacte pour l’avenir, adopté en septembre dernier, fixe une feuille de route ambitieuse pour « faire en sorte que le multilatéralisme se traduise dans la vie des gens, dans les quartiers où ils vivent ».

Écouter les premiers concernés

Les solutions, estime l’ONU, doivent partir des réalités vécues. « Nous devons replacer au centre celles et ceux que l’on relègue trop souvent aux marges », a affirmé la vice-secrétaire générale, citant les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les peuples autochtones, les sans-abri et les déplacés. « Leurs voix et leurs expériences doivent guider les politiques et les solutions, car elles savent ce qui fonctionne, ce qui manque ».

L’ONU espère que le deuxième Sommet social mondial, qui se tiendra au Qatar du 4 au 6 novembre 2025, permettra de faire du logement un pilier reconnu de la protection sociale et de la prévention des conflits.

Un toit, une dignité

« Le premier lieu d’où l’on accède à des opportunités – ou d’où on en est privé – n’est ni le bureau, ni l’école. C’est le foyer », a conclu Amina Mohammed. 

À sept ans de l’échéance des objectifs de développement durable, le logement ne peut plus être relégué au second plan. Il est, martèle l’ONU, « le point de départ de tout le reste ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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