« C’est une période de guerre. C’est une période de crise », a déploré M. Grandi lors de cette réunion du Conseil, citant notamment les conflits qui ravagent le Soudan, l’Ukraine, le Myanmar, Gaza, le Sahel, la République démocratique du Congo et Haïti.
Il a vivement critiqué l’érosion du respect du droit international humanitaire et a rappelé que le mandat du Conseil de sécurité est de « prévenir et arrêter la guerre, maintenir la paix et la sécurité ». « C’est votre responsabilité première. Et – vous me pardonnerez de le répéter – cet organe a systématiquement failli à sa tâche », a-t-il déclaré.
Il a exhorté les membres du Conseil à ne pas se résigner à l’échec de la diplomatie : « Vous devez réussir. Vous le devez non seulement aux personnes déplacées, mais aussi à vous-mêmes ».
Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), informe les membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Soudan en détresse
M. Grandi a attiré l’attention sur la crise humanitaire dramatique au Soudan, où un tiers de la population a été déplacé en seulement deux ans. Lors d’une visite récente à la frontière entre le Soudan et le Tchad, il a recueilli les témoignages de femmes et d’enfants ayant fui des violences indescriptibles.
« Au Darfour, les civils sont régulièrement empêchés de fuir les zones dangereuses. Pire encore, ils sont activement pris pour cible. Vous avez sans doute vu récemment des rapports d’attaques contre des civils dans et autour des camps de déplacés, où l’acheminement de l’aide humanitaire représente non seulement un défi sécuritaire et logistique, comme dans le reste du pays, mais aussi un cauchemar bureaucratique mêlé à des politiques toxiques », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, « traverser la frontière signifiait laisser derrière eux la peur », a-t-il souligné, saluant le courage des pays voisins comme le Tchad et le Soudan du Sud, qui continuent d’accueillir les réfugiés malgré des ressources insuffisantes.
« Ils apportent leur contribution. Nous, les humanitaires, sommes sur le terrain et nous apportons notre contribution. Vous devez être plus impliqués et plus unis pour apporter la vôtre. Chaque jour qui passe sans que les parties au conflit soudanais ne s’assoient à la table des négociations rend la guerre plus compliquée », a-t-il dit à l’adresse des Etats membres du Conseil.
Le Haut-Commissaire a averti que le conflit au Soudan risque de s’étendre, si des solutions politiques ne sont pas rapidement trouvées. Il a noté qu’il y a déjà plus de 200.000 Soudanais en Libye aujourd’hui, dont beaucoup pourraient migrer vers l’Europe.
Ukraine, Myanmar et Syrie
Évoquant l’Ukraine, où plus de 10 millions de personnes sont déplacées, dont 7 millions de réfugiés, il a insisté sur la nécessité d’une paix juste pour permettre des retours sûrs et durables.
Concernant le Myanmar, il a salué l’initiative récente du Bangladesh visant à dialoguer avec les parties en conflit dans l’État de Rakhine, dans l’espoir de créer des conditions propices au retour volontaire des réfugiés rohingyas.
« Nombreux sont ceux qui diront d’emblée qu’une telle solution est aujourd’hui impossible, pour toutes les raisons que nous connaissons : trop de sang a coulé, la discrimination persiste et les intérêts concurrents sont trop nombreux à concilier. Nombreux sont ceux qui diront que les causes profondes ne seront jamais traitées efficacement. C’est peut-être le cas. Mais nous sommes sur la voie de la stagnation depuis huit ans ; c’est une impasse », a affirmé le chef du HCR.
Il a exhorté le Conseil à « penser différemment » et à saisir cette opportunité, même minime, de progrès.
En Syrie, le retour récent de déplacés internes et de réfugiés offre un signe d’espoir après 14 années de guerre. Toutefois, a-t-il averti, ce processus dépendra de la volonté politique internationale : assouplissement des sanctions, soutien à la reconstruction, investissements et maintien de l’aide humanitaire.
« Afin de minimiser les risques encourus par les Syriens de retour, je vous demande d’en prendre vous-mêmes, sur les plans politique et économique. Et, oui, cela doit aussi passer par une aide humanitaire soutenue et conséquente, qui est actuellement en forte baisse », a-t-il dit.
L’aide humanitaire menacée
M. Grandi a tiré la sonnette d’alarme sur la réduction dramatique des financements humanitaires dans le monde. « L’aide, c’est la stabilité », a-t-il rappelé, avertissant que l’abandon des réfugiés et des pays hôtes pourrait aggraver l’instabilité mondiale.
Enfin, le Haut-Commissaire a défendu avec force le multilatéralisme : « Même s’il est parfois lent ou imparfait, le dialogue multilatéral est essentiel pour construire des solutions durables », a-t-il affirmé, exhortant les États membres à ne pas quitter la table des négociations.
« Vous avez été des réfugiés. Vous avez accueilli ceux qui cherchaient refuge. Aujourd’hui, vous avez la responsabilité de mettre fin à la guerre et d’apporter la paix », a-t-il conclu.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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