C’est une onde de choc qui frappe les plus vulnérables : un tiers des réfugiés aidés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) l’an dernier pourrait perdre l’accès aux programmes d’aide en 2025. Vendredi 18 juillet, l’agence onusienne a tiré la sonnette d’alarme depuis Genève, dénonçant une crise financière sans précédent.

« Notre situation financière est dramatique. Nous sommes incroyablement inquiets pour les réfugiés et les populations déplacées dans le monde entier », a déclaré Dominique Hyde, directrice des relations extérieures du HCR. « Ils sont en première ligne de cette situation et [ceux sont eux qui sont] vraiment les plus touchés. »

Des vies en suspens

Le constat est sans appel. Selon les projections du HCR, des programmes vitaux représentant 1,4 milliard de dollars sont déjà suspendus ou en passe d’être supprimés. Conséquence : des millions de familles se retrouvent face à des dilemmes impossibles. « Choisir entre nourrir leurs enfants, acheter des médicaments ou payer leur loyer, tandis que l’espoir d’un avenir meilleur s’éloigne », résume Mme Hyde. « Derrière ces chiffres se cachent de vraies vies, en suspens. »

Les coupes n’épargnent personne. En Afrique, le HCR a dû interrompre le transfert de réfugiés vers des zones plus sûres. Résultat, des milliers de nouveaux arrivants sont bloqués aux frontières, notamment au Tchad et au Sud-Soudan, où des milliers de personnes fuient l’intensification de la guerre civile soudanaise. À mesure que les financements s’évaporent, les filets de sécurité humanitaire s’effilochent.

Enfants malnutris, femmes sans refuge

Dans les centres de transit frontaliers au Soudan du Sud, les taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dépassent les 15 %, seuil d’urgence défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Ouganda, où de nombreuses personnes fuient les combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’accès à la nourriture et à l’eau potable devient critique.

Les femmes et les filles, comme souvent, paient le prix fort. Au Soudan du Sud, 75 % des espaces sécurisés soutenus par le HCR ont fermé. Environ 80.000 femmes réfugiées, dont des survivantes de violences sexuelles, se retrouvent sans soins médicaux ni soutien psychosocial. L’aide financière et la distribution de biens de première nécessité ont été réduites de 60 % à l’échelle mondiale. Au Niger, faute de financements, des familles vivent désormais dans des abris précaires, voire à la rue.

230.000 enfants menacés au Bangladesh

L’éducation n’est pas épargnée. Dans les camps 

 du Bangladesh, où les membres de cette minorité religieuse ont fui le nettoyage ethnique dans l’ouest du Myanmar, 230.000 enfants risquent d’être privés d’école. Au Liban, l’ensemble du programme de santé du HCR pourrait s’arrêter d’ici à la fin de l’année, faute de moyens.

Même les perspectives de retour volontaire ou de réinstallation s’obscurcissent. En Afghanistan, depuis janvier, près de deux millions de personnes sont rentrées dans le pays ou y ont été renvoyées de force par l’Iran et la Syrie, mais l’aide à la réintégration est « à peine suffisante pour se nourrir ».

© UNICEF/Ilvy Njiokiktjien

Une fillette de deux ans souffrant de malnutrition est nourrie par sa mère dans le camp de Cox’s Bazar, au Bangladesh.

Une chute brutale de la solidarité internationale

À l’origine de cette situation : une baisse brutale des contributions de plusieurs donateurs historiques. « Cette crise n’est pas étrangère à la forte diminution de l’aide des États-Unis », note le HCR. Washington reste pourtant son principal bailleur. La Suède, la France, le Japon et les Émirats arabes unis ont eux aussi réduit leur soutien.

Dans un contexte de désengagement croissant, certains partenaires tentent de combler les vides : l’Union européenne, le Canada, la Banque africaine de développement ou encore la Fondation Mastercard ont accru leur contribution. Mais l’ampleur des besoins dépasse largement les efforts en cours. Sur les 10,6 milliards de dollars nécessaires en 2025, seuls 23 % étaient financés à la fin du premier semestre de l’année.

« Dans ce contexte, nos équipes concentrent leurs efforts pour sauver des vies et protéger les personnes contraintes de fuir », conclut Dominique Hyde. Mais sans sursaut international, c’est tout un système d’assistance qui risque de s’effondrer – au moment même où le monde en a le plus besoin.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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