Cette déclaration forte est intervenue au deuxième jour de la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3), qui rassemble cette semaine, sur la Côte d’Azur, des centaines de responsables gouvernementaux, scientifiques, chefs d’entreprises et représentants de la société civile, tous venus affronter une urgence environnementale de plus en plus critique.
Éviter le point de non-retour
« Nous sommes à Nice pour une mission : sauver l’océan, pour sauver notre avenir », a lancé le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’une conférence de presse. Mais le point de non-retour, a-t-il averti, « approche rapidement ».
L’ennemi, selon lui, est parfaitement identifié : c’est la cupidité. Celle-ci, a-t-il poursuivi, « sème le doute, nie la science, déforme la vérité, récompense la corruption et détruit la vie au nom du profit ».
« Nous ne pouvons pas laisser la cupidité décider du sort de notre planète », a-t-il martelé.
Appelant chaque acteur à prendre ses responsabilités pour contrer ces logiques prédatrices, le Secrétaire général a ajouté : « C’est la raison de notre présence cette semaine : faire bloc contre ces forces destructrices et reprendre possession de ce qui appartient à toutes et tous ».
António Guterres, Secrétaire général de l’ONU (premier rang, 2e en partant de la gauche), prend une photo de famille avec des dirigeants mondiaux pour accélérer la ratification du traité sur la haute mer.
M. Guterres a énoncé quatre grandes priorités destinées aux gouvernements, aux entreprises, aux pêcheurs et aux scientifiques – soulignant que « chacun a un rôle crucial à jouer » :
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Transformer les pratiques d’exploitation des ressources marines : il ne s’agit pas seulement de pêcher, mais de repenser notre manière de le faire. L’objectif mondialement reconnu de protéger 30 % des océans d’ici 2030 doit être atteint.
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Mettre fin à la pollution plastique : éliminer progressivement les plastiques à usage unique, améliorer les systèmes de recyclage et conclure enfin cette année un traité international pour éradiquer la pollution plastique.
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Lutter contre le dérèglement climatique en mer : chaque pays doit présenter un plan ambitieux visant à réduire ses émissions avant la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, la COP30, qui aura lieu au Brésil, au mois de novembre.
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Mettre en œuvre le traité sur la haute mer : ratifier et appliquer cet accord, dit BBNJ, pour protéger la biodiversité marine, et inviter tous les États à le rejoindre afin de permettre son entrée en vigueur.
Une coalition mondiale pour l’océan
M. Guterres a appelé à la formation d’une grande coalition mondiale – États, entreprises, pêcheurs, scientifiques – capable de produire des engagements concrets et de mobiliser des financements à la hauteur des enjeux.
« L’océan nous a tant donné. Il est temps de lui rendre la pareille », a-t-il conclu.
Photo : António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, prend part à une photo de groupe avec des chefs d’État pour soutenir la ratification du Traité sur la haute mer (UN News).
Le Traité sur la haute mer – salué par M. Guterres comme « une avancée historique pour la protection des vastes étendues marines » – suscite un élan croissant. À ce jour, 134 pays l’ont signé et 49 l’ont ratifié, dont l’Union européenne.
Lors de la séance d’ouverture de l’UNOC3, 18 nouveaux pays ont signé le traité et 18 autres l’ont ratifié. Un événement spécial a été organisé pour marquer cet engagement, en présence du Secrétaire général.
Ne transformons pas les abysses en « Far West »
Interrogé lors de sa conférence de presse, M. Guterres a insisté sur un autre enjeu : la menace posée par l’exploitation minière des grands fonds marins. Il a répété l’avertissement lancé la veille : il ne faut pas que les abysses deviennent un « Far West » livré à une exploitation incontrôlée.
Il a exprimé son ferme soutien à l’Autorité internationale des fonds marins, chargée d’encadrer cette activité émergente, afin de prévenir les dérives.
Après son intervention, le Secrétaire général s’est rendu à Port Lympia, à Nice, où il a embarqué sur le Santa Maria Manuela – une goélette portugaise à quatre mâts – pour rencontrer les membres de la Fondation Oceano Azul, une organisation lisboète engagée pour la protection et la restauration des écosystèmes océaniques.
Arzucan Askin (à droite) et Gayathra Bandara (à gauche) lors d’un entretien à Nice avec ONU Info.
L’exploitation des grands fonds doit cesser
Alors que la conférence se poursuit, son audiance évolue. Si les délégations officielles restent bien présentes, elles sont désormais rejointes par un public plus large, plus engagé. Des militants, des collectifs citoyens et des associations prennent la parole pour participer aux échanges et porter d’autres voix.
Parmi eux, Arzucan Askin et Gayathra Bandara, membres du programme « Jeunes leaders pour l’océan » de la Sustainable Ocean Alliance, une organisation internationale pour la jeunesse mobilisée en faveur des océans.
Spécialiste des impacts environnementaux de l’exploitation minière sous-marine, M. Bandara collabore avec des partenaires en Europe et aux États-Unis. Dans un entretien avec ONU Info, il a regretté que certains responsables politiques veuillent encourager davantage l’exploitation minière des fonds marins. « Cela m’a profondément attristé », a-t-il confié. Mais il a été réconforté d’entendre les présidents de la France et du Costa Rica – pays hôtes de l’UNOC3 – appeler à une suspension de l’exploitation des grands fonds.
Mme Askin partage cet avis. Elle a salué cette prise de position et exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour protéger l’océan, « berceau d’écosystèmes millénaires, bien antérieurs à l’humanité ».
« Ce que j’espère, a-t-elle déclaré, c’est que le monde parle d’une seule voix pour affirmer : nous ne pillerons pas les profondeurs marines, nous les préserverons pour les générations futures ».
Martina Burtscher (à droite) et Udani Hewa Maddumage (à gauche) en entretien avec ONU Info.
« Sauver l’océan » n’est pas qu’un slogan
D’autres organisations présentes à Nice partagent cette même urgence, réaffirmée par le Secrétaire général : agir plus vite et plus fort pour enrayer la dégradation des océans.
ONU Info est allé à la rencontre de Martina Burtscher et Udani Hewa Maddumage, deux jeunes militantes de SeaSisters Lanka, une organisation sri-lankaise qui utilise la natation, le surf et l’éducation environnementale comme leviers d’émancipation pour les femmes des régions côtières, notamment dans le sud de l’île.
Pour Mme Burtscher, il est impératif que tout le monde – et surtout les responsables politiques – comprenne que sauver l’océan n’est pas un sujet secondaire, mais bien l’essence même de l’agenda.
Mme Hewa Maddumage renchérit : « D’une certaine façon, l’océan n’a pas besoin de nous. Mais c’est nous qui en dépendons, et c’est nous aussi qui le mettons en péril. Alors, à nous de le protéger ».
Toutes deux insistent : il est essentiel que toutes les voix soient entendues dans les espaces de décision, en particulier celles des femmes, des groupes marginalisés, et des acteurs de terrain qui œuvrent quotidiennement aux côtés des communautés côtières.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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