« Consolider la paix en Colombie après des décennies de conflit est un chantier complexe et inachevé », a d’emblée affirmé Miroslav Jenča, nommé début septembre Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Colombie. Pour cet ancien ambassadeur slovaque au Mexique, le pays entre dans « une période délicate » à l’approche des élections présidentielles qui auront lieu en mai prochain.

Une guérilla transformée en parti politique

Nées d’un mouvement paysan marxiste-léniniste dans les années 1960, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont mené pendant plus d’un demi-siècle une guérilla contre l’État, financée par l’enlèvement, l’extorsion et le trafic de drogue

Après des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, l’accord de paix conclu en 2016 a mis fin à cette guerre civile larvée : plus de 13.000 combattants ont déposé les armes, donnant naissance au parti d’extrême gauche Comunes, désormais intégré au jeu politique légal.

Réinsertion fragile et violences persistantes

Depuis, plus de 11.000 ex-combattants ont entamé une réinsertion sociale et économique. À Llano Grande, non loin de Medellín, où M. Jenča s’est rendu, d’anciens guérilleros cultivent le café et bâtissent leurs premiers logements durables depuis la démobilisation. « Nous constatons l’engagement impressionnant de la grande majorité de ceux qui ont déposé les armes à se réinsérer pacifiquement dans la société », a-t-il relevé.

Mais cette dynamique se heurte à une violence persistante : depuis 2016, près de 500 ex-combattants ont été assassinés. « Renforcer leur sécurité et, tout aussi crucial, celle des communautés, est vital », a insisté le diplomate, qui doit prendre ses fonctions à Bogotá d’ici la fin du mois.

Justice transitionnelle et élections à risque

L’accord a également instauré une justice transitionnelle inédite. En septembre, la Juridiction spéciale pour la paix a prononcé ses premières sanctions contre d’anciens membres des FARC et des forces de sécurité. « Le conflit a infligé des souffrances immenses aux victimes et à leurs familles », a rappelé M. Jenča, saluant ces décisions « historiques », qui associent directement les victimes aux réparations – recherche des disparus, déminage, construction de mémoriaux.

La paix demeure cependant sous haute pression. Les zones reculées du pays demeurent aux mains de groupes armés rivaux et de trafiquants, où l’État demeure largement absent. À l’approche d’élections l’an prochain qui s’annoncent polarisantes, le climat politique s’est de nouveau tendu. Le récent assassinat du sénateur conservateur Miguel Uribe a ravivé le spectre des violences politiques. « Il ne saurait y avoir de répétition d’actes aussi atroces », a averti M. Jenča, appelant l’État à garantir le bon déroulement du scrutin.

Une feuille de route encore à appliquer

Pour lui, l’accord de paix demeure « la feuille de route indispensable du pays pour construire la paix », à condition d’être mis en œuvre « dans toutes ses dimensions ». 

Réforme rurale, garanties de sécurité, investissements de long terme : autant de leviers décisifs pour stabiliser un processus menacé par la lassitude, le manque de moyens et la violence. « Chaque effort doit être fait pour éviter toute régression et garantir, au contraire, une avancée continue sur la voie de la paix et de la sécurité », a-t-il conclu.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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