Ce jeudi 29 mai, les Nations Unies leur rendent hommage à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus, placée cette année sous le signe de l’avenir du maintien de la paix.

Dans un monde fracturé, où les conflits s’intensifient et les consensus diplomatiques s’effilochent, l’ONU s’interroge sur la pertinence, la résilience et l’adaptation de ses missions. Mais en ce jour de commémoration, le ton était avant tout à la reconnaissance.

« C’est avec un courage inébranlable que les soldates et soldats de la paix des Nations Unies bravent le danger pour aider à protéger celles et ceux qui en ont besoin, préserver la paix et restaurer l’espoir, dans des contextes parmi les plus difficiles au monde », a salué António Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, dans un message diffusé à l’occasion de la journée.

Cette dernière a débuté en fanfare, au siège new-yorkais de l’ONU, par une parade de remise de médailles aux officiers militaires et policiers déployés au sein des missions de paix. 

Entre autres hommages censés rythmer la journée, le chef de l’organisation devait déposer, en début d’après-midi, une gerbe en mémoire des plus de 4.400 Casques bleus tombés sous la bannière bleue. Une cérémonie empreinte chaque année d’émotion, qui devait précéder la remise posthume par M. Guterres de la Médaille Dag Hammarskjöld aux 57 soldats de la paix morts en 2024.

Au-delà de l’hommage, l’alerte

Face à l’ampleur de ces pertes, le Secrétaire général s’est dit préoccupé, dans son message, par la multiplication des menaces – du terrorisme à la désinformation – dans un monde de plus en plus polarisé.

« Pour l’avenir, il est essentiel de s’assurer que les Casques bleus disposent des moyens nécessaires pour s’acquitter de leur mission », a-t-il insisté, rappelant que cette responsabilité est incombe non seulement à l’organisation, mais aussi aux États membres.

Or, les défis ne manquent pas : mandats ambigus, ressources limitées, attentes irréalistes. Le système même du maintien de la paix onusien vacille, comme l’ont illustré les départs précipités de missions au Mali, au Soudan ou en Haïti – souvent suivis d’une recrudescence de violences.

Un outil éprouvé, mais à réinventer

Dans une tribune publiée pour l’occasion, Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de paix de l’ONU, rappelle que le maintien de la paix n’est pas une relique d’un autre temps, mais « un investissement judicieux » à la fois humain, politique et financier.

« Le maintien de la paix des Nations Unies est porteur d’un héritage de réussite, de la Namibie aux zones les plus instables d’aujourd’hui. Mais pour rester efficace, il doit être adapté et soutenu », écrit-il.

Il évoque les 11 missions encore actives, comme la MONUSCO en République démocratique du Congo, la FINUL au Liban, la MINUSS au Soudan du Sud, ou encore la MINUSCA en Centrafrique. Des théâtres d’opérations où les Casques bleus agissent à la fois comme remparts, médiateurs et catalyseurs d’une paix incertaine.

Mais M. Lacroix met aussi en garde : ces missions sont fragiles. Leur efficacité dépend d’une volonté collective, de financements stables, et de mandats clairs. « L’histoire nous enseigne que le maintien de la paix donne des résultats quand on y investit et qu’on s’y tient ».

Le rôle des femmes

Cette année, la journée coïncide également avec deux anniversaires symboliques : les 25 ans de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, qui consacre le rôle central des femmes dans la prévention des conflits et les processus de paix, et les 30 ans de la Plateforme d’action de Beijing, feuille de route historique pour les droits des femmes, y compris en contexte de guerre. 

L’occasion pour ONU Femmes de réaffirmer le rôle déterminant des femmes dans la réussite des missions de paix. « Lorsque des femmes servent, les missions sont plus fortes, la confiance est plus profonde et la paix dure plus longtemps », souligne l’agence onusienne, qui finance aujourd’hui des programmes soutenant une présence féminine accrue au sein des missions dans 15 pays via, via notamment l’Initiative Elsie.

Une cérémonie, prévue mercredi au siège des Nations Unies, devait justement mettre en lumière deux figures féminines de cette nouvelle génération de Casques bleus : la Commandante Sharon Mwinsote Syme, du Ghana, lauréate du prix « Défenseur militaire de l’année pour l’égalité des genres », et la Superintendante Zainab Gbla, Sierra Leone, désignée « Policière de l’année ».

Vers un nouveau modèle ?

Alors que les États membres ont adopté l’an dernier un « Pacte pour l’avenir » afin d’adapter les missions aux réalités du XXIe siècle, le système onusien s’interroge : faut-il concevoir de nouvelles approches, plus ciblées, plus spécialisées, voire hybrides – en partenariat avec des organisations régionales comme l’Union africaine ?

« Ce défi est également l’occasion […] d’aider à concevoir de nouveaux modèles tournés vers l’avenir, fondés sur des solutions politiques, dotés de ressources suffisantes et associés à des mandats réalisables et à des stratégies de sortie claires », a plaidé António Guterres dans son discours.

Plus de 130 délégations ont participé ce mois-ci à une réunion ministérielle à Berlin, témoignant d’un soutien renouvelé aux opérations de paix. Mais au-delà des mots, les Casques bleus attendent des actes.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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